Evêques américains: discours de conclusion

Vent debout contre le FOCA. John Allen (13/12/2008)
Et le coup de fil d'Obama au Pape



C'est le discours de conclusion de la rencontre des évêques américains.
On ne saurait être plus clairs.
Article original en anglais sur le site de NCR: http://ncrcafe.org/node/2277
USCCB: Statement on Obama, politics, abortion

Ma traduction


USCCB: Déclaration sur Obama, la politique, l'avortement
12 nov 2008
Aujourd'hui, le Cardinal Francis George de Chicago, Président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis, a publié au nom des évêques une déclaration, concernant les relations avec la future administration du Président élu, Barak Obama, se concentrant en particulier sur l' "i
nquiétude des évêques au sujet de l'avortement".
On trouvera ci-après le texte intégral de cette déclaration, qui est le résultat de trois jours de discussions entre les évêques lors de leur réunion du 10-13 novembre à Baltimore.
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Déclaration du Président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis

"Si le Seigneur ne construit pas la maison, en vain le constructeur fait son travail, si le Seigneur ne veille pas sur la ville, en vain, le gardien veille." (Psaume 127, c. 1)
Les évêques de l'Eglise catholique aux Etats-Unis se félicitent de ce moment de transition historique et attendent avec intérêt de travailler avec le Président élu Obama et les membres du nouveau Congrès pour le bien commun de tous. En raison de l'histoire de l'Eglise et de la portée de ses ministères dans ce pays, nous voulons continuer notre travail pour la justice économique et le bien de tous; nos efforts pour réformer les lois sur l'immigration et la situation des sans-papiers (undocumented); notre disposition à améliorer l'éducation et les soins de santé adéquats pour tous, en particulier pour les femmes et les enfants; notre désir de sauvegarder la liberté religieuse et de promouvoir la paix et à l'étranger. L'Eglise a l'intention de faire le bien et continuera volontiers à collaborer avec le gouvernement et toutes les autres personnes travaillant pour ce bien.

Le bien fondamental, c'est la vie elle-même, un don de Dieu et de nos parents. Un bon état protège la vie de tous.
Dans ce pays, la protection juridique pour les membres de la famille humaine à naître a été supprimée lorsque la Cour suprême a rendu l'arrêt Roe v. Wade en 1973. Cette loi était mauvaise. Le danger que les évêques voient en ce moment, c'est qu'une mauvaise décision de justice sera désormais inscrite dans un mauvais projet de loi qui est plus radical que la décision de 1973 de la Cour suprême elle-même.
Lors du dernier Congrès, une loi sur la liberté de choix (FOCA) a été introduite qui, si elle est présentée sous la même forme qu'aujourd'hui, interdit toute "ingérence" dans la pratique de l'avortement à volonté. Elle priverait dans les cinquante États le peuple américain de la liberté qu'il a maintenant d'adopter de modestes restrictions et régulations à l'industrie de l'avortement. Le FOCA contraindrait tous les Américains, par le subventionnement et la promotion de l'avortement avec l'argent de leurs impôts. Il contrerait tous les efforts sincères déployés par le gouvernement et d'autres gens de bonne volonté pour réduire le nombre d'avortements dans notre pays.
La notification aux parents et les précautions de consentement éclairé seraient hors la loi, comme le seraient les lois interdisant des procédures telles que l'avortement à naissance partielle et la protection des nourrissons nés vivants après un avortement manqué. Les cliniques d'avortement seraient libéralisées. L'amendement Hyde restreignant le financement fédéral de l'avortement serait abrogé. Le FOCA aurait des conséquences mortelles pour la vie humaine prénatale.
Le FOCA aurait également un effet destructeur sur la liberté de conscience des médecins, des infirmières et des travailleurs de santé auxquels leurs convictions personnelles ne permettent pas de coopérer dans le secteur du meurtre de l'enfant à naître. Il menacerait les établissements catholiques de soins de santé et organismes catholiques d'action charitable. Ce serait une loi mauvaise qui pourrait diviser encore plus notre pays, et l'Eglise doit s'opposer au mal.
Sur cette question, la protection juridique de l'enfant à naître, les évêques sont d'un même avis que les catholiques et les autres hommes de bonne volonté. Ce sont aussi des pasteurs qui ont écouté des femmes dont la vie a été réduite parce qu'elles croyaient qu'elles n'avaient d'autre choix que de supprimer un bébé. L'avortement est une procédure médicale qui tue, et les conséquences psychologique et spirituelles sont écrites dans le chagrin et la dépression de nombreux hommes et femmes.
Les évêques ont un seul avis, car ils sont, tout d'abord, un seul cœur.
La récente élection a été décidée principalement pour des préoccupations économiques, de perte d'emplois et de logements, et de sécurité financière des familles, ici comme partout dans le monde.
Si l'élection est idéologiquement mal interprétée comme un référendum sur l'avortement, l'unité voulue par le Président élu Obama et par tous les Américains en ce moment de crise sera impossible à réaliser. L'avortement tue non seulement les enfants à naître, elle détruit l'ordre constitutionnel et le bien commun, qui n'est assurée que lorsque la vie de chaque être humain est protégée par la loi. Une politique de lois et de décrets agressivement pro-avortement, aliènerait de façon permanente des dizaines de millions d'Américains, et serait considéré par beaucoup comme une attaque sur le libre exercice de leur religion.

Cette déclaration est rédigée à la demande et sous la direction de tous les évêques, qui tiennent aussi à remercier tous ceux qui, dans la politique travaillent avec bonne volonté afin de protéger la vie des plus vulnérables d'entre nous. Dans la vie publique, ils le font parfois, au prix de grands sacrifices pour eux-mêmes et leur famille, et nous leur en sommes reconnaissants. Nous exprimons de nouveau notre grand désir de travailler avec tous ceux qui chérissent le bien commun de notre nation. Le bien commun n'est pas la somme des désirs et intérêts, il est atteint dans le travail d'une vie commune en s'appuyant sur de bonnes raison et la bonne volonté pour tous.
Nos prières accompagnent le Président élu, Obama et sa famille et ceux qui coopèrent avec lui pour assurer une transition sans heurt au sein du gouvernement. De nombreuses questions demandent une attention immédiate de la part de notre "gardien" élu (Psaume 127).

Que Dieu les bénisse, lui et notre pays.


Le coup de fil d'Obama au Pape

Un mot pour conclure.
Il semble bien que John Allen ait été entendu: dans sa Lettre ouverte au Président-élu , il suggérait à Obama d'appeler personnellement le Saint-Père.
C'est chose faite, depuis hier: aux dires du staff d'Obama, Benoît XVI a en effet reçu un coup de téléphone hier, et la chose a été confirmée par le Père Lombardi, directeur de la salle de presse du Vatican.

Pas de quoi bâtir un roman, toutefois, il s'agissait d'une simple démarche de courtoisie, Obama ayant téléphoné de la même façon à tous les chefs d'Etat qui l'avaient félicité pour son élection.


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