Les promesses d'Obama embarrassent les cathos

Il y a de quoi s'inquiéter. Le monde d'Obama n'est pas précisément un rêve... (20/11/2008)


Sans être excessivement pessimiste, mais une fois passé le moment du grand rêve planétaire d'un monde réconcilié avec son passé autour de l'idée de métissage, - dont certains ont très bien su tirer parti - ... il faut regarder les faits.
Et ils ne sont pas franchement rassurants.
Ils expliquent déjà pourquoi l'univers médiatique a fait cette campagne frénétique (il est facile de deviner le motif, plus difficile de le dire...).

De quels lobbies cet homme sera (est)-il l'otage?

S'il ne tient pas ses promesses, c'est un menteur.
Mais s'il les tient - et il y a tout lieu de penser qu'il en tiendra au moins certaines, sauf clash majeur - le monde qui se prépare (et les Etats-Unis, chacun le sait, sont le laboratoire du monde occidental) est assez effrayant.

Cet article très bien documenté (tous les liens Internet sont accessibles) paru sur le site Rassegna Stampa, permet de comprendre les inquiètudes de l'Eglise.
On ne peut être sûrs de rien, juste attendre - si l'on est fataliste - la confirmation des faits. Mais on peut parier qu'il sera plus facile de démolire la famille, par exemple, que d'assurer la prospérité de tous. D'autant plus que ce sont deux buts totalement antinomiques: voir par exemple ici, La famille blessée au coeur, dont l'auteur avertissait: "De lourdes conséquences sociales et économiques se profilent " avec la destruction programmée de la famille.



Les promesses d'Obama qui embarrassent les catholiques
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Un article de Gianfranco Amato, avocat, vice président de Science et Vie, et collaborateur des The Christian Institute, organisation pro-life
http://rassegnastampa.totustuus.it/modules.php?name=News&file=article&sid=3578
Ma traduction
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Indépendamment des opinions personnelles de chacun, on peut tout dire d'Obama sauf qu'il n'est pas clair dans l'exposition de ses idées.
Sur quelques thèmes fondamentaux, en effet, sa vision est nette et sans équivoque.

Nous pouvons donner quelques exemples concrets.

1) Mise en application du Freedom of Choice Act (Loi sur la liberté de choix) qui donnera de fait la voie libre aux demandes d'avortement dans tous les Etats Unis et qui limitera de manière substantielle le droit à l'objection de conscience de la part des médecins, des opérateurs sanitaires et des structures hospitalières.

Sur ce point Barrack Obama a été clair. Dans son discours tenu le 17 Juillet 2007 devant les membres du Planned Parenthood Action Fund, Obama n'a pas employé de demis mots lorsqu'il a dit : « Eh bien, la première chose que je ferai comme président sera de souscrire le Freedom of Choice Act. C'est la première chose que je ferai ! ». Dans le même discours il a illustré sa position future sur l'avortement « Il est temps de changer. Il est temps d'une attitude différente de la part de la Maison Blanche. Et il est temps d'une attitude différente de la part de la Cour Suprême. Il est temps de tourner la page et d'écrire un nouveau chapitre dans l'Histoire américaine ».

Et il en a eu aussi pour les juges de la Cour Suprême : « Nous savons que cinq hommes ne savent pas mieux qu'une femme et ses médecins, ce qui est la meilleure option pour sa santé. Nous savons qu'il s'agit d'une question d'égalité des femmes face à la loi. Nous savons que le droit de la femme de décider combien de grossesses elle aura, et le moment où elle les aura - sans interférence de l'État - est une des plus importants et fondamentales libertés de notre Pays ».
Et toujours dans ce discours, avec une indéniable sincérité, il a rappelé ses antécédents pro-choice : « Je suis confronté à ces thèmes depuis maintenant des dizaines d'années. J'ai placé la célèbre sentence (favorable à l'avortement) Roe v. Wave au centre de mon programme de leçons sur la liberté de conception lorsque j'enseignais le droit constitutionnel. Dans le Sénat fédéral j'ai toujours défendu la liberté de choix sur l'avortement, et je me suis toujours opposé, avec mes votes, à la nomination des juges Roberts et Alito à la Cour Suprême. Parce que nous savons que ce qui est en jeu n'est pas seulement la liberté de choix sur l'avortement. Le choix porte sur la façon dont nous décidons de mener nos vies. L'heure est venue de tourner la page sur le choix politique de destiner 1,5 milliards de dollars pour favoriser l'abstinence sexuelle dans nos écoles au lieu d'enseigner les bases de la science et de la contraception ».

Le texte sténographié du discours peut être lu en entier sur le site Internet http://www.lauraechevarria.com/ , et ceux qui préfèrent le témoignage direct peuvent regarder la vidéo sur http://www.imoneinamillion.com/ .

2) Mise en application du Stem Cell Research Enhancement Act 2005 (loi pour la promotion de la recherche sur les cellules souches) qui a été bloqué grâce au veto du Président Bush. Cette loi permettrait le financement par des fonds fédéraux de la recherche sur les cellules souches obtenues à partir d'embryons humains créés par fécondation in vitro.

Le 11 avril 2007, sur son site officiel (http://www.obama.senate.gov/ ), est apparu cette déclaration d'Obama : « J'appuie totalement et résolument la loi en matière de promotion de la recherche sur les cellules souches (ECSR). Je l'appuie comme je l'ai fait lorsque la loi fut approuvée et envoyée à la signature du Président dans la 191ème législature du Congrès. Je suis fier d'être un des premiers co-signataires de cette loi ».

Il continue en précisant : « Les cellules souches adultes, comme celles employées dans les transplantations de moelle épinière, ne peuvent être trouvées qu'en petite quantité, elles ont souvent des problèmes de compatibilité et de rejet, et ont une capacité limitée de se diversifier ou de se transformer en cellules spécialisées », alors que « les cellules souches embryonnaires peuvent par contre être obtenues à partir de beaucoup plus de sources, y compris la fécondation in vitro ».

Il paraît sûr de lui, au point de se laisser aller à une petite digression scientifique : « Les potentialités des cellules souches embryonnaires ont émergé dans une récente découverte faite par des chercheurs du John Hopkins University. Ces chercheurs ont réussis à réparer des nerfs endommagés et faire récupérer la mobilité de rats paralysés, grâce à des cellules souches embryonnaires. On doit donc se demander quand, et non pas si cette recherche se transformera en technique utile pour aider les patients qui ont perdu leurs capacités motrices ».

Et il lance la perspective future : « Mon espoir, et l'espoir de beaucoup d'autres dans ce Pays, est de concéder aux chercheurs les moyens nécessaires pour étudier l'utilisation des cellules souches embryonnaires, de sorte qu'on puisse commencer à arrêter la marée montante des très graves pathologies qui affligent notre nation et le monde entier ».

Il est encore plus clair le 19 septembre 2008 dans une interview accordée à Science Debate 2008 (http://www.lifesitenews.com/).
Après avoir critiqué le veto du Président Bush, défini comme « des menottes aux poings des chercheurs », il exprime son désaccord personnel vis-à-vis des nouvelles preuves scientifiques qui désignent la recherche sur les cellules souches adultes comme la meilleure pour obtenir le maximum de résultats. Il insiste, en effet, sur le fait que les cellules souches embryonnaires « ont une plus grande versatilité, et restent un "gold standard".

3) Révision de la loi fédérale Defense of Marriage Act (loi sur la défense du mariage) et diffusion au niveau national du "domestic partnership" et/ou des "unions civiles", lequel ouvre, de fait, la voie à la légalisation du "mariage" entre les couples de même sexe dans tous les Etats-Unis, et à la reconnaissance de droits spéciaux en faveur des homosexuels, parmi lesquels l 'adoption d'enfants et la légitimation de l'homosexualité dans les structures de l'armée.

Sur ce point, Obama a été clair. Il suffit de parcourir la lettre ouverte que le futur président a adressé le 28 février 2008 aux communautés des gays, lesbiennes, bisexuels, transgender et transsexuels d'Amérique, sous le titre : « Égalité, un impératif moral » (le texte complet apparaît sur le site http://www.my.barackobama.com/ ).

Dans cette intéressante missive, entre autres, Obama écrit clairement : « Comme votre président, j'utiliserai le "bully pulpit", c'est-à-dire le poids influent de la Maison Blanche, pour pousser les États à traiter avec une absolue parité les familles composées de couples du même sexe et même en ce qui concerne les lois sur l'adoption ».

Et il prend même des distances par rapport à l'habituelle prudence démocrate sur ce thème, quand, toujours dans la lettre, il affirme : « Contrairement au sénateur Clinton, je soutiens la révision complète du Defense of Marriage Act, en confirmant la position que j'ai toujours eue depuis que je suis arrivé au Sénat. Alors que quelques uns soutiennent qu'on devrait en modifier seulement quelques parties, je considère que nous devrions nous débarrasser de la totalité de la loi. Une loi fédérale ne devrait discriminer de quelque façon que ce soit les couples gays et lesbiens, ce que fait précisément la Loi sur la Défense du Mariage. (...) Je me présente à la présidence pour construire une Amérique qui satisfasse notre promesse fondatrice d'égalité pour tous, une promesse qui inclut nos frères et nos soeurs gays. Il n'est pas juste d'avoir des millions d'Américains qui vivent comme des citoyens de seconde zone dans cette nation. Et je demande votre appui dans ces élections pour qu'ensemble nous puissions réaliser un vrai changement pour tous les homosexuels d'Amérique ».

Il persiste dans l'Interview écrite accordée à William R. Kapfer, Co-président de Window Media, Southern Voice’s parent company (http://www.southernvoice.com/ ), le 12 septembre 2008 : « Je crois que notre nation a besoin d'un changement. Nous avons besoin de mettre fin aux politiques discriminatoires de George Bush, et de mener au contraire une politique qui traite chacun, indépendamment de son identité ou de son background avec dignité, égalité et respect. J'assure que les voix des gays, lesbiennes, bisexuels, transgender et transsexuels seront attentivement écoutées à la Maison Blanche. Je soutiens que toutes les personnes, - homosexuelles ou hétérosexuelles - méritent les mêmes droits, et le devoir d'assister les personnes qu'elles aiment en cas d'urgence, méritent un traitement égal d'assurance sanitaire, et tous les autres bénéfices sur le travail qui aujourd'hui reviennent aux couples hétérosexuels, et méritent les mêmes droits en matière de propriétés qui reviennent à tous.

Gay, lesbiennes, bisexuels, transgender et transsexuels méritent un changement réel et ils le méritent maintenant. (...) Les couples du même sexe subissent à travers la Loi sur la Défense du Mariage, une discrimination légale quotidienne, à laquelle nous pouvons et devons mettre fin en assignant à ces mêmes couples, au niveau fédéral, droits et devoirs, y compris en soutenant pour commencer les parents de gays, lesbiennes, bisexuels, transgender et les transsexuels ».

4) Mise en application de l'Employment non-Discrimination Act (loi contre la discrimination à l'embauche) en vertu duquel les employeurs ne pourraient plus prendre en considération des comportements de nature homosexuelle ou des expressions d'"identité de genre" comme facteur d'évaluation dans les embauches.

Sur ce point, Obama a été clair. Dans la lettre ouverte - déjà citée - aux homosexuels d'Amérique du 28 février 2008, en effet, il écrit : « Comme Président j'emploierai tout le poids de mon autorité pour soutenir une croissante et complète application de l'Employment non-Discrimination Act, afin que soit condamnée chaque forme de discrimination dans les postes de travail sur la base de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre ».

Toujours dans l'interviewe déjà citée, accordée à William R. Kapfer le 12 septembre 2008, Obama a écrit : « Le sénateur Ted Kennedy du Massachussets a été traditionnellement le plus ancien et le plus vaillant soutien, au sénat, de l'Employment non-Discrimination Act. Je m'inscrirais sans aucune hésitation parmi les premiers co-signataires de la loi, mais par respect pour les années de travail accomplies par Kennedy sur ce thème, je lui laisse volontiers tout l'honneur de la présentation de la loi ».

5) Mise en application du Matthew Shepard Act et d'autres lois contre les "discours et délits d'incitation à la haine", qui, de fait, introduiraient des délits d'opinions à charge des chrétiens qui professeraient leurs convictions religieuses sur le thème de l’homosexualité.

Sur ce point Obama a été clair. Il suffit de lire son programme publié sur le site officiel : « Obama et Biden renforceront la législation pénale fédérale, étendront la protection pour les délits d'incitation à la haine, à traverse l'application du Matthew Shepard Act, et augmenteront les dotations et le personnel en faveur des Sections Criminelles du Ministère de la Justice ».

Dans la lettre ouverte déjà citée aux homosexuels d'Amérique du 28 février 2008, Obama écrit : « Comme Président j'emploierai tout le poids de mon autorité pour soutenir l'application du Matthew Shepard Act et prévoir des condamnations pour les délits d'incitation à la haine ». Promesse répétée textuellement dans l'interviewe accordée à William R. Kapfer le 12 septembre 2008.

Il faut donner acte au néo président Barack Obama qu'il n'aurait pas pu s'exprimer plus clairement qu'il ne l’a fait.

Il revient maintenant aux catholiques de donner sur ces positions un jugement aussi clair.


Sources

http://www.youtube.com/watch?v=pf0XIRZSTt8
http://www.lifesitenews.com/ldn/2008/sep/08091905.html
http://my.barackobama.com/page/community/post/alexokrent/gGggJS http://www.southernvoice.com/print.cfm?content_id=9143


Juste après l'élection, beaucoup de gens ont dit ou écrit: voilà l'Amérique que nous aimons.
Eh bien, pas moi!



Pour ceux que cela intéresse, j'avais déjà fait dans ces pages une modeste recherche sur les enjeux scientifiques et moraux des cellules souches: http://benoit-et-moi.fr/2007/000000996f103c003/00000099f10f50810.html


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