Ouverture et raison

Les attentats de Bombay donnent raison au Pape: Gian Maria Vian, directeur de l'Osservatore Romano, revient sur la préface au livre de Marcel Pera (30/11/2008)



Un article dans l'Osservatore Romano.
C'est presque une réponse à John Allen... (Benoît et le dialogue interreligieux )

Ma traduction


Lettre-Préface du Pape au livre de Marcello Pera :
La foi ne peut pas se mettre entre parenthèses.
Le dialogue interculturel est une urgence
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Ouverture et raison
Gian Maria Vian

Les événements tragiques des derniers jours - qui ont frappé et ont bouleversé un grand pays, déjà depuis plusieurs mois le théatre d'épisodes répétés d'intolérance et de violence, en particulier contre les minorités chrétiennes - confirment une fois de plus que le dialogue entre les cultures du monde est l'unique voie possible pour la cohabitation humaine.
Comme Benoît XVI le répéte depuis le début de son pontificat et l'a de nouveau confirmé dans une lettre au sénateur Marcello Pera.

Dans l'introduction du livre que vient de publier l'homme politique italien sous le titre Pourquoi nous devons nous dire chrétiens, le bref texte papal en souligne quelques analyses.
Parmi elles, l'affirmation selon laquelle "l'enracinement dans l'image chrétienne de Dieu appartient à l'essence du libéralisme : la relation avec Dieu dont l'homme est l'image et dont nous avons reçu le don de la liberté".
Et - comme le souligne le Pape avec lucidité - ce dialogue, qui "approfondit les conséquences culturelles de la décision religieuse de fond", apparaît urgent.
Ainsi, une fois encore, Benoît XVI souligne l'importance du dialogue entre les cultures, indiquant qu'il s'agit de la démarche la plus praticable, susceptible de conséquences qui doivent être examinées "dans la confrontation publique": là, en effet, "le dialogue et une mutuelle correction et un enrichissement réciproque sont possibles et necéssaires" .

Même en des temps difficiles comme ceux que nous connaissons, le choix de l'Église catholique de s'ouvrir au dialogue avec les cultures du monde, est ainsi confirmé.
Avec la volonté que cet échange - un terme cher à Paul VI, qui fit de cette ouverture le thème de son encyclique programmatique - soit authentique et porte des fruits.
Pas seulement, donc, une dialogue superficiel qui affirme des principes sur le papier, mais une confrontation vraie. Avant tout à l'intérieur même de l'Église, qui doit approfondir "la conscience d'elle-même" - comme l'affirme justement Ecclesiam suam - pour ensuite "avec une confiance candide" se manifester "sur les voies de l'histoire" et répéter "aux hommes : j'ai ce que vous cherchez, ce qui vous manque".

Les mots de Benoît XVI ont été compris et appréciés au-delà des frontières catholiques, afin que la volonté réaffirmée de confrontation et d'amitié avec le judaïsme et avec l' islamisme porte des fruits.
Le Pape continue à faire appel à la raison de tous et, infatigablement, il demande que cette raison s'ouvre à la confrontation avec chaque interlocuteur, sur des thèmes raisonnables et partageables comme ceux de la dignité de chaque personne humaine, créature et image de Dieu, et de la liberté religieuse.
Telles sont en effet quelques-unes des "conséquences culturelles" qu'il est urgent d'affronter, comme par exemple cela s'est produit après la leçon de Ratisbonne.
L'Église - écrivait encore Paul VI - sans promettre le bonheur terrestre offre cependant sa lumière et sa grâce pour pouvoir l'atteindre. Et "elle parle aux hommes de leur destin transcendant", réfléchissant aussi "sur la vérité, la justice, la liberté, le progrès, la concorde, la paix, la civilisation. Ce sont là des mots dont l'Église connaît le secret; c'est le Christ qui les lui a confiés"

(©L'Osservatore Romano - 30 novembre 2008)


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