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Le Père Lombardi: bilan 2008, et perspectives

pour Radio Vatican. (7/1/2009)

Père Lombardi

Bressanone, août 2008

Après la synthèse remarquable de Salvatore Izzo (Le 2008 de Joseph Ratzinger ), c'est au tour du directeur de la salle de presse du Vatican, le Père Jésuite Federico Lombardi, de se livrer à l'exercice.

L'article original en italien figure sur le site de La Stampa.

Le titre est assez surprenant, et assez emblématique d'une certaine pratique journalistique:
Le Vatican prudent sur le voyage du Pape en Terre Sainte

Si vous lisez l'article en entier, vous verrez que le Père Lombardi, bien trop subtil pour mettre les pieds dans le plat, sait manier la litote. Pas une seule fois, la Terre Sainte n'est citée par lui, et à la question sans détour qui lui est posée, il botte adroitement en touche, se contentant d'avertir:
"Il est évident que plusieurs points sur lesquels on nourrit des attentes sont encore problématiques : il faudra plutôt être prudents pour regarder cette année qui commence".

C'est clairement une invitation à ne pas lui faire dire ce qu'il ne veut pas dire!
Ceci dit, c'est l'occasion de souligner la bourde de cette même Stampa, qui, le 27 décembre dernier, titrait de façon pour le moins prématurée :
Le Pape en Terre-Sainte: c'est officiel


Le voyage en Terre Sainte, c'est comme l'encyclique sociale. Il faudra attendre!



Le Vatican prudent sur le voyage du Pape en Terre Sainte

Cité par Marco Tosatti.
Ma traduction

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Dans une interviewe de fin d'année à Radio Vatican, le Directeur de la Salle de Presse du Saint Siège, le père Federico Lombardi, parle d'aspects « problématiques ».


Le Père Federico Lombardi a offert à Radio Vatican un bilan de l'activité papale durant l'année qui s'est conclue, et quelques anticipations pour 2009.

« Je dirais que le Pontificat a parfaitement trouvé sa ligne, comme annonce de la foi chrétienne, avec un magistère d'un niveau extraordinaire, et aussi comme affirmation des valeurs essentielles pour le bien de l'humanité d'aujourd'hui et de demain. Une annonce positive, qui se présente au monde d'aujourd'hui sans timidité, et il me semble que les grands voyages internationaux - en particulier de cette année - ont manifesté cette marque distinctive.

Q - Quels « photogrammes » rapportons-nous du voyage aux Etats Unis, avec la visite à l'Onu, des JMJ de Sydney et de la visite à Lourdes ?
R. - Le discours de Benoît XVI devant l'Assemblée des Nations Unies se détache sans aucun doute et, certainement, sa prière à Ground Zéro, qui peut-être a touché le plus profondément l'esprit des américains. En ce qui concerne la Journée mondiale de la jeunesse, nous avons les très grands moments d'affection (abbraccio) entre le Saint Père et la splendide, joyeuse assemblée des jeunes. En France, certainement le Pape a pu présenter son magistère de manière positive, écouté avec attention non seulement par l'Église mais aussi par le monde culturel français, rejoignant ainsi ce but de dialogue entre l'Église et le monde d'aujourd'hui que tous nous désirons.

Q - Sur le front de l'œcuménisme et du dialogue avec l'Islam, ce 2008 marque sûrement des progrès importants…
R. - Oui. Pour l'oecuménisme, l'image qui peut-être reste la plus présente est cette du discours de Bartolomeo 1er, au Synode des Évêques : le Patriarche oecuménique qui annonce de manière très forte l'amour pour la parole de Dieu dans la tradition orthodoxe. Et qu'est-ce qui peut nous unir davantage que ce cheminement ensemble vers la racine de notre foi ?
En ce qui concerne le dialogue interreligieux, dans le domaine des relations avec l'Islam, l'instant le plus significatif a probablement été celui du récent Forum catholique-musulman, dans lequel la Déclaration finale a montré qu'ont été traités avec honnêteté et clarté les points des droits humains, de la liberté religieuse, qui sont cruciaux dans le rapport avec l'Islam.

Q - 2008 aussi est caractérisée comme Année Paulinienne, et Benoît XVI, depuis quelques mois, consacre ses catéchèses de l'audience générale à l'Apôtre des gentils.
Qu'attend le Saint Père de cette célébration qui se poursuit encore en 2009 ?
R. - L'Année Paulinienne n'est peut-être pas quelque chose qui a été très remarqué par la grande presse laïque internationale, mais dans la vie de l'Église elle est très importante. Ici, les catéchèses du Pape sont un aspect très important de son ministère, dans lequel il fait vraiment fructifier la grande profondeur de sa culture théologique et sa grande spiritualité. C'est un chemin pour aider le peuple chrétien à retrouver - en relation avec une figure passionnée d'apôtre, comme l'est celle de Saint Paul - l'attitude de mission, de désir d'annoncer ce don de la foi qu'on a reçu. Au niveau œcuménique également, cette Année Paulinienne est importante: il est très intéressant de voir comment en particulier les orthodoxes, l'ont "adoptée" comme une des clés de leur pastorale au cours de cette année.

Q - Père Lombardi, l'évènement ecclésial le plus significatif de l'année a certainement été le Synode des Évêques sur la parole de Dieu d'octobre dernier. Est-ce le signe de l'importance que le Pape attribue à ce thème fondamental pour la vie du chrétien ?
R. - Ce fut une expérience particulièrement heureuse. Le climat était extrêmement serein et c'est une chose très importante, parce qu'il y a eu sur ce thème de la parole de Dieu tellement de discussions - sur les exégèses, sur la méthode critique historique, et ainsi de suite. Au contraire, il me semble qu'on a expérimenté et mis en lumière comment la communauté de l'Église, actuellement, est sereinement mûre pour une lecture qui - tout en tenant compte de toutes les dimensions culturelles et critiques qu'il faut considérer dans la lecture des textes sacrés - s'accomplit dans la foi en la Parole de Dieu comme nourriture et fondement de la vie chrétienne. Et je dirais que le Pape a apporté sa contribution avec le livre sur Jésus, qui est un livre exemplaire de lecture spirituelle-théologique de l'Écriture et de communication de cette lecture aux autres.

Q - Benoît XVI a montré, en plusieurs occasions, une grande attention pour la crise économique mondiale. En attendant son Encyclique sociale, le Pape revient réaffirmer la centralité de la personne humaine y compris dans les rapports économiques…
R. - Certainement. Une chose qui me semble significative est que toutes les personnes - croyantes ou non croyantes - ont très aisément compris qu'à la base du type de crise économique qui se vérifie en ce moment, il y a une composante éthique. C'est-à-dire qu'il y a eu une recherche du gain à travers une dynamique de la finance détachée de la production, du travail réel, et cela se paye. Le fait que le Pape revienne souvent sur cet argument dit non seulement sa participation aux souffrances et aux difficultés que beaucoup de personnes subissent à la suite à cette crise, mais aussi l'appel au fait que pour en sortir - pour reconstruire une économie plus digne de l'homme et plus solide, répondant davantage aux exigences de la personne humaine et à sa dignité - il faut réussir à construire l'économie sur des valeurs fondamentales pour un développement équitable, solidaire, juste pour tous.

Q - Passons à un autre thème qui a caractérisé 2008 : la persécution des chrétiens en différentes parties du monde, en particulier dans l'État indien de l'Orissa. Benoît XVI n'a jamais manqué de donner sa voix à ceux qui n'ont pas de voix…
R. - Oui. En particulier, la situation en Inde et aussi, pour certains aspects, celle du Moyen Orient, sont reliées au fait que, malheureusement, dans le monde d'aujourd'hui le fondamentalisme est en grande expansion et cela porte à nier le respect pour la foi, pour la croyance des autres, à marginaliser, à utiliser la violence vis-à-vis de ceux qui ont une foi différente. C'est un problème très important. Au Moyen Orient, il se passe la même chose: le fait que tant de chrétiens soient poussés à émigrer, soient placés dans des conditions de vie très difficiles, est le signe qu'un équilibre de civilisation, de cohabitation - qui a pu durer pendant des siècles, même si c'était à travers des événements différents - est remis en question. Et pour nous, comme personnes religieuses, c'est un des faits les plus dramatiques du temps actuel : que le nom de Dieu, que la religion comme telle, soient prétexte de tension et de violence plutôt que d'harmonie, d'amour et de contribution à une construction de l'humanité d'aujourd'hui dans la paix. Sur ce point, nous devons être très vigilants et surtout ne pas baisser la garde.

Q - 2009 s'annonce, on connaît déjà le but de quelques voyages du Pape, parmi lesquels la visite en Terre Sainte. Mais il y a aussi au programme le Synode pour l'Afrique, en octobre, précédé du voyage que Benoît XVI accomplira en Afrique en Mars. En outre, comme cela a été dit, on attend la publication de la troisième Encyclique, celle à caractère social. Quelles attentes peut-on nourrir pour l'année qui s'annonce?
R. - Il est évident que plusieurs points sur lesquels on nourrit des attentes sont encore problématiques : il faudra plutôt être prudents pour regarder cette année qui commence. Un élément de toutes façons clair est celui de l'attention à l'Afrique. Les souffrances de tant de peuples de l'Afrique sont si grandes : il y a d'effarants massacres de pauvres, des situations de faim, comme celle du Zimbabwe en ce moment… Que devons-nous faire afin que non seulement ces situations limites, dramatiques, puissent être surmontées et soient évitées, mais pour qu'un continent aux grandes potentialités, aux très grandes ressources non seulement matérielles mais surtout humaines, puisse donner sa contribution à l'humanité et à l'Église d'aujourd'hui et de demain ? L'engagement du Pape nous donne l'exemple, mais nous devrons tous regarder vers ce continent, durant l'année à venir".

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