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Je fais confiance aux prochaines élections

Un article de Rodari sur le discours au corps diplomatique (9/1/2009)

Cet article semble avoir été écrit avant que le Saint-Père ait effectivement prononcé le discours, alors que lui-même, en tant que journaliste accrédité, avait eu connaissance du texte.
C'est une intéressante analyse de l'attitude du Saint-Siège sur la situation au Moyen Orient.

Texte en italien ici: http://www.paolorodari.com

Ma traduction

« Je fais confiance aux prochaines élections » : le Pape, aujourd'hui, sur le conflit de Gaza

C'est aujourd'hui le jour du très attendu discours de Benoît XVI aux diplomates accrédités au Vatican. Un discours en grande partie consacré à Gaza (ndt: c'est pour le moins exagéré). Un discours significatif parce que prononcé exactement vingt quatre heures après les lourdes accusations que Jérusalem a lancées contre le Saint Siège coupable de répandre au profit du Hamas des paroles « basées sur la propagande » de ce dernier : il s'agit d'une référence au cardinal Renato Raffaele Martino qui, hier, a expliqué comment Israël et le Hamas « sont coupables » d'avoir réduit Gaza « à un camp de concentration ».
En réalité la position du Saint Siège a toujours été équilibrée. Et le Pape aujourd'hui la détaillera en disant quatre choses: un appel à la trêve, il rappellera la souffrance de la population, il invitera à ne pas utiliser la violence et, surtout, il regardera vers l'avenir, c'est-à-dire les prochaines échéances électorales palestiniennes et israéliennes.
Son souhait, c'est que soient choisis les hommes justes « pour aider la paix ». D'un côté, il y a le vote en Israël. Ici la victoire du faucon Benjamin Netanyahu sur les alliés Barak-Livni semble escomptée. Et la chose n'est pas vue comme positive pour le processus de paix. De l'autre côté il y a le vote dans les territoires occupés palestiniens. Ici est donnée pour escomptée la victoire des faucons du Hamas sur Abu Mazen. Autre casse-tête.
Le politique vaticane est simple : une chose est le jugement sur le conflit, de ces jours, une autre est les perspectives pour le futur. Sur celles-ci, le possible voyage en mai du Pontife en Terre Sainte pèse d'un poids non négligeable. Actuellement rien n'est décidé. L'éventuel report des échéances électorales pourrait tout bloquer. Pourtant, au Vatican, ils ne sont pas rares ceux qui considèrent qu'un voyage, même bref, du Pape, « une visite-éclair » à la manière de Jean Paul II qui en 1982 se rendit en Grande-Bretagne et en Argentine malgré le conflit du Falkland, pourrait être la bonne attitude au bon moment.

Au sujet du conflit de ces jours-ci, les diplomates du Saint Siège et le Pontife, au-delà des invectives d'Israël hier, ont une position équilibrée.
Ils sont conscients que le Hamas n'est pas le seul à avoir des fautes. Israël en a aussi.
Certes, ce fut Hamas qui rompit la trêve. Mais, comme l'a dit le Pape quelques jours plus tôt, l'emploi de la violence vient des deux : la réponse israélienne ayant éclaté après une « autre violence » est une « violence massive». En outre, nous ne sommes plus aujourd'hui en 2006. A cette époque, le Hamas lança une véritable agression terroriste. Aujourd'hui non. C'est vrai : Benoît XVI n’a parlé qu’une fois le conflit commencé, pas avant. Mais, demande t’on au-delà di Tibre, qui, dans la communauté internationale a élevé la voix quand le Hamas a rompu la trêve ?
Pour le Saint Siège, il faut une trêve. Et celle proposée par Hosni Mubarak et Nicolas Sarkozy doit être poursuivie. Une trêve devrait présupposer une volonté de dialogue. A ce sujet, le Vatican est d'accord avec Mgr Giacinto boulos-Marcuzzo, évêque de Nazareth et collaborateur du Patriarche de Jérusalem, Mgr Fouad Twal, selon lequel aujourd'hui « on ne peut pas refuser le dialogue avec le Hamas ».
Benoît XVI, aujourd'hui, ne parlera pas seulement de Gaza (il fera allusion à la crise économique, à l'Afrique et au concept de laïcité déjà abordé pendant le récent voyage en France). Mais ce seront les mots dédiés à Gaza qui permettront de comprendre sa vision plus vaste c'est-à-dire concernant le futur, sur ce thème. En bref, pour résoudre le conflit de Gaza il faut avoir une approche globale, c'est-à-dire qu'on ne peut pas détacher Gaza et la Terre Sainte du reste du Moyen Orient.
Cela signifie avoir le courage de faire des choix fondamentaux. L'initiative de paix de la Ligue Arabe de 2002, par exemple, confirmée par le sommet de Riad de 2007, pourrait porter la Syrie à opter pour un accord de paix avec Israël, et ce dernier à signer la paix avec l'OLP. Ce serait un « choix fondamental » qui isolerait le régime extrémiste iranien et tiendrait Al Quaida à distance. Une telle solution est souhaitée par les petites communautés chrétiennes présentes sur place. Celles qui se trouvent sous la juridiction israélienne souffrent beaucoup, surtout pour la signature manquée de l'Accord fondamental entre le Saint Siège et Israël, qui leur garantirait une plus grande protection. Mais la signature définitive est toujours renvoyée.

Voir aussi

Voeux au Corps diplomatique
Le voyage du Pape en Israël compromis

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Les nombres et la foi (1) Mathématiques, mathématiciens, et foi