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George Weigel s'exprime

Les réactions de Messori, Seiwald et Weigel aux récentes polémiques étaient attendues. Il est le dernier à s'exprimer, dans un très long article. Traduction - et petite déception... (1er/4/2009)


C'est vrai, je suis un tout petit peu déçue par l'article de George Weigel, l'auteur pourtant du beau "Choix de la vérité".
J'attendais autre chose, ou je m'étais peut-être fait de fausses idées.

Son article brasse les faits antérieurs à la polémique africaine.
La première partie reprend ce qu'on a pu lire dans le chapitre consacré au conclave de son ouvrage écrit en 2005 mais paru en France seulement l'année dernière (juste avant la visite du pape en France), sous le titre "Le Choix de la Vérité".
Rien de nouveau, donc, et c'était très bon, selon moi.

La suite me paraît un regard très (trop?) américain, c'est-à-dire condescendant envers les carences de la "communication" vaticane (on n'est pas loin de John Allen, et j'ai déjà dit que je ne partageais pas cette analyse), et de la Curie, accusée de tous les maux, avec des attaques ad hominem qui tiennent davantage du ragot que de l'information.
Je n'aime pas trop non plus les insinuations sur le caractère trop "italien" de la Curie (?)
Je ne connais rien au fonctionnement de cet appareil - et lui, si, probablement - mais mon intuition (simplement mon intuition, ce n'est donc pas une certitude) me dit que son analyse n'est pas satisfaisante, et ne rend pas forcément service à celui qu'il défend.
Je n'aime pas trop, enfin, le regard réducteur sur l'histoire de France, qu'il ne connaît peut-être pas à fond (Dreyfus, Pétain), ni l'hostilité sans nuance contre Mgr Lefebvre, presque présenté comme le fondateur d'une secte.
Et d'autres choses, encore...
Bref, j'ai commencé à traduire l'immense article, je me suis donc dit, arrivée à la moitié, que ce travail pouvait tout aussi bien être mis à la disposition de mes lecteurs, pour qu'ils se fassent leur propre opinion.
Et j'ai bien fait, car la fin est vraiment belle, et me réconcilie avec le George Weigel que j'aime.

http://standpointmag.co.uk/print/1074



Le Pape contre le Vatican
George Weigel
Mars2009

Le Pape Jean Paul II a été inhumé le 8 avril 2005. Dans les neuf jours entre ses funérailles et la fermeture du conclave pour élire son successeur, les critiques et les ennemis du Cardinal Joseph Ratzinger ont travaillé fiévreusement pour empêcher son choix comme pape. Le Sunday Times a répandu des « trolls » (rumeurs malveillantes sur Internet) opposant Ratzinger-des-Jeunesses hitlériennes à l'héroïque Karol Wojtyla, la résistance polonaise contre le nazisme et le communisme. La Repubblica, le quotidien phare de la gauche italienne, a tissé des histoires fantaisistes sur une "coalition germano-américaine" capable de bloquer l'élection de Joseph Ratzinger, notamment en faisant appel à des cardinaux du tiers-monde dont les diocèses dépendaient de l'appui financier allemand. Ces efforts parfois risibles de préemption électorale par les medias, avaient au moins le soutien tacite et, dans certains cas, l'encouragement, de catholiques militants, d'intellectuels et de prélats pour qui l'idée du "Rottweiler de Dieu" en tant que pape était le cauchemar qui n'ose pas dire son nom.

Ironiquement, Joseph Ratzinger a passé une partie de ces neuf jours dans un effort parallèle pour empêcher sa propre élection. Homme modeste, il a néanmoins su que sa brillante performance en tant que doyen du Collège des Cardinaux - conduisant les cardinaux, dans leurs délibérations, après la mort de Jean-Paul et conduisant le monde dans la prière à son enterrement - faisait de lui le favori pour être le 264e successeur de saint Pierre. Et il ne voulait pas en entendre parler. Il avait prévu de présenter sa démission au nouveau pape et de demander son acceptation. Trois fois déjà, il avait dû renoncer à démissionner et Jean-Paul lui avait demandé de rester. Maintenant, il était résolu à retourner dans son pays natal, la Bavière et à s'installer avec son frère aîné, un prêtre et maître de choeur insigne. Il allait avoir 78 ans, deux jours avant le Conclave. Il était temps de rentrer à la maison et de reprendre le fil de la vie universitaire, qu'il avait sacrifiée pour devenir archevêque de Munich et Freising en 1977.
Comment un favori dans la course à la papauté travaille t’il contre sa propre élection, en particulier s'il le pense vraiment et s'il ne s'agit pas simplement de faire ne démonstration d'humilité ou de timidité? Ratzinger contre Ratzinger, ce fut tout simplement: "Je ne suis pas un homme de governo, de gouvernement", a-t-il dit, dans chacune de la demi-douzaine de langues qu'il parle couramment. Ne me faites pas cela, ne vous faites pas cela. Ceux qui ont été la transmission de sa candidature - des hommes comme George Pell de Sydney, Christoph Schönborn de Vienne et Angelo Scola de Venise, trois parmi les plus impressionnants des plus jeunes dirigeants de l'Eglise catholique - ont répondu, avec ces mots, "Pourquoi ne pas vous laisser la parole à Dieu? Ne préjugez pas de l'action de l'Esprit Saint ".
En l'occurrence, le vote a été proche d'une formalité, Joseph Ratzinger a été élu au quatrième tour de scrutin de l'un des conclaves les plus courts de l'histoire. Pourtant, il y avait, évidemment, des questions en suspens entre ses partisans et les opposants, comme celle de savoir s'il accepterait la charge qu'il avait cherché à éviter: dans leur conférence de presse de post-conclave, les cardinaux allemand (incluant à la fois partisans et adversaires) ont déclaré que il y avait eu "un grand soupir de soulagement collectif" quand le cardinal Ratzinger eût accepté son élection. Que le nouvel élu Benoît XVI soit resté très conscient de ses propres limites, cependant, a été parfaitement clair dans la matinée après l'élection. Célébrant la messe avec le collège des cardinaux dans la Chapelle Sixtine, Benoît a demandé, dans son homélie, "Ne me laissez pas manquer de vos conseils."

Dans les quatre années écoulées depuis que le 265e évêque de Rome est sorti sur la loggia de Saint-Pierre, pour être présenté urbi et orbi , " à la ville et au monde", le Pape Benoît XVI a systématiquement démenti la caricature médiatique du "Rottweiler de Dieu" qui l'avait empoisonné pendant des décennies. Quelques mois après son élection, lors de vacances à la villa d'été du pape, à Castel Gandolfo, il a invité son ancien adversaire théologique, le dissident suisse Hans Küng, à le rencontrer pour un entretien et une bière ou deux. Confondant les critiques qui affirmaient qu'il ne pourrait jamais rivaliser avec "Jean-Paul Superstar" dans les affections de la jeunesse, il a présidé à la réussite de deux Journées mondiales de la Jeunesse, à Cologne et à Sydney. Il a affiché sa sensibilité pastorale aiguë en Mai 2008 à Washington en rencontrant les victimes d'abus sexuels, comme il l'a fait pour les familles de ceux qui sont morts le 11 septembre, après son moment de silence sur les ruines des Twin Towers à New York.

Sa Conférence de Ratisbonne en Septembre 2006 sur la foi et la raison est encore déplorée par des journalistes obtus et de soi-disant initiés du Vatican comme l'une de ses principales "gaffes" diplomatique. La vérité, c'est que Benoît a envoyé une telle onde de choc salutaire dans l'ensemble du monde de l'islam qu'un schéma plus consistant de dialogue interreligieux émerge lentement. Des questions autrefois considérées comme tabous - la liberté religieuse comme un droit humain fondamental qui peut être connu par la raison, et la nécessaire séparation des pouvoirs religieux et politiques dans un état juste - sont maintenant, par l'insistance de Benoît, à l'avant-garde du dialogue entre le catholicisme et l'islam . Son discours à l'Assemblée générale des Nations Unies en avril 2008 a été un puissant plaidoyer pour que l'exercice de la liberté soit guidée par les vérités morales, et que les vérités morales sont accessibles aux hommes et aux femmes de bonne volonté qui prennent le risque de penser sérieusement. Défiant régulièrement les rabat-joie, qui avaient fait valoir que Ratzinger serait simplement imprésentable en public, les audiences de Benoît à Rome, continuent à attirer de grandes foules, souvent plus importantes que celles attirées par Jean-Paul II.

Dans ses deux premières encycliques, Deus caritas est [Dieu est Amour] et Spe Salvi [Sauvés dans l'espérance], il a fait preuve d'une remarquable capacité à clarifier les bases de la foi chrétienne d'une manière qui tient pleinement compte du scepticisme postmoderne. Dans ces lettres, l'ex-terrible "exécuteur de l'orthodoxie" (enforcer) répond à l'incrédulité ou à la faiblesse des convictions dans un esprit de conversation, pas de condamnation. Son best-seller international, Jésus de Nazareth, explore avec bienveillance la conversation imaginaire d'un rabbin américain avec Jésus, alors même que Benoît a rappelé à tous les chrétiens la dette que le christianisme doit à son parent, le judaïsme.

Et les menottes sont restés enfermées dans les sous-sols du bureau autrefois dirigé par Ratzinger, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, qui (comme les médias du monde entier ne cessent de nous rappeler) "a été autrefois connue sous le nom d'Inquisition".

Malgré toutes ces réalisations impressionnantes, la cinquième année de son pontificat, s'ouvre sous les nuages de la crise. En janvier, l’effort du pape de tendre la main de la réconciliation aux disciples ultra traditionalistes de Mgr Marcel Lefebvre a fait exploser un tollé dans le monde entier. L'un des quatre évêques Lefebvristes dont l'excommunications a été levée, un ex-anglican nommé Richard Williamson, s'est avéré être un négationniste - un point que le Pape et ses conseillers ont manifestement ignoré, bien que les blogueurs et autres lettrés d'Internet, des Antipodes au Zimbabwe, connaissaient tous à fond la vilaine histoire. Le fiasco Lefebvriste et le chaos suscité dans les relations entre catholiques et juifs étaient sur le point de s'estomper lorsque l'Autriche entra à son tour en éruption. La question en litige dans cette affaire était la nomination d'un nouvel évêque auxiliaire de Linz, qui s'est avéré avoir des idées intéressantes sur la relation entre la providence divine et de la météorologie: le candidat avait un jour revendiqué l'ouragan Katrina, qui avait ravagé la Nouvelle-Orléans, comme le châtiment de Dieu pour des décennies de débauche de la Big Easy. L'Evêque élu demanda finalement au pape de retirer sa candidature, et Benoît accepta. Certains se demandaient si on n’était pas à l’aube d’une nouvelle ère de 'Josephinisme' - la résistance à l'autorité du pape dans la nomination des évêques datant de la période des lumières, sous le règne de Joseph II. Comme ce tremblement de terre ecclésiastique Alpin se propageait à travers l'Europe, la Curie romaine se révélait incapable de traiter franchement et rapidement un autre désastre - les révélations que le père Marcial Maciel, fondateur de l'ordre des prêtres de la Légion du Christ et du mouvement laïc Regnum Christi, avait mené une vie sexuelle dissolue et commis des irrégularités financières, alors même que l'ordre et le mouvement laïc fournissaient certains parmi les plus dynamiques jeunes prêtres et militants laïcs dans l'Eglise. Tandis que le train déglingué se dirigeait lentement vers l'abîme, le meilleur des Vaticanistes, Sandro Magister, de l'hebdomadaire L'Espresso, indiquait que le Secrétariat d'État du Vatican pouvait avoir mal interprété le caractère et les qualifications de Joseph Li Shan, le nouvel évêque de Pékin, qui avait, selon Magister, été beaucoup trop intime avec le régime communiste chinois et le régime soutenu par l'Association patriotique catholique.



Benoît XVI profita d'une rencontre en Février demandée par la Présidente catholique pro avortement de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi, pour fournir un ferme rappel de l'une de ces vérités morales qui peuvent être connues par la raison - que la vie humaine innocente mérite d'être sous la protection de la loi dans toute société juste. La Présidente Pelosi se vit également refuser la photo à laquelle elle aspirait évidemment beaucoup, un signe que le Vatican n'avait pas complètement perdu sa capacité de contrôler son propre agenda et le rôle du Pape dans cet agenda. Pourtant, pour les supporters de Benoît, le blâme Pelosi a été un bref rayon de soleil à travers l'assombrissement des nuages. Ratzinger avait-il eu raison en avril 2005? N'était-il vraiment pas un homme de
governo? Et qu'est-ce que cela augurait pour l'avenir de son pontificat, qui, malgré son âge, pourrait bien s'étirer jusqu'à la prochaine décennie?

Le fiasco Lefebvriste est un microcosme de l'ensemble complexe de problèmes administratifs et de gestion que Benoît doit affronter et résoudre, si sa lucidité intellectuelle et son bon sens pastoral ne sont pas occultés par les incapacités et l'incompétence de la Curie, que ceux qui l'ont élu en 2005 attendaient qu'il réforme.
La Curie existe pour une seule raison: afin de donner effet à la volonté de l'évêque de Rome, qui est la source à la fois de l'autorité législative et de l'initiative politique dans l'Eglise universelle. Comme le Canon 360 du Code de Droit Canon le dit lui-même, «Le Souverain Pontife exerce habituellement les affaires de l'Eglise universelle par le biais de la Curie romaine, qui agit en son nom et avec son autorité pour le bien et pour le service des Eglises [locales]. " Comme dans toutes les bureaucraties gouvernementales, bien sûr, la raison d'être et les performances effectives ne sont pas toujours alignées. Pour la Curie il n'est pas rare qu'elle imite le comportement de tous les autres pouvoirs bureaucratisés de la planète. (..) On pense souvent que les papes ont une liberté d'action. Le fait est que l'exercice de l'autorité papale est profondément affecté, en bien ou en mal, par la compétence de la Curie et de ses hauts fonctionnaires. Des papes contemporains passent au-dessus, ou contournent la Curie, pour façonner le débat international, comme Jean-Paul II et Benoît XVI l'ont montré. Pourtant, il n'y a pas d'Église catholique par-dessus, ou autour de la Curie. Ainsi, beaucoup dépend de la réussite d'un pape dans le choix des dirigeants de la Curie et dans l'orientation qu'il donne à leur travail.

La plupart de ce que le monde pense savoir à propos de la Curie est, en fait, erroné. C'est, par exemple, une organisation remarquablement réduite, étant donné que c'est le centre administratif d'une communauté humaine de 1,2 milliards de membres vivant dans tous les coins du globe. Parmi ses 3000 employés, il y en a peut-être 40 au plus qui ont un rôle véritable dans la prise de décisions. Les autres sont des abeilles-ouvrières - souvent très efficace, abeilles-ouvrières polyglottes avec un diplôme supérieur - dont la mission est de servir ce que l'on appelle dans le jargon de la Curie les"supérieurs": les deux ou trois chefs de chacun des "dicastères" , qui sont en gros les équivalents des cabinets ministériels.
En dépit de son caractère international, l'italien reste la lingua franca de la Curie, et l'incapacité de parler la langue est bien souvent un obstacle insurmontable pour une vraie influence - à la différence de l'incapacité de parler l'anglais, le langage désormais universel du commerce, de la science et de la diplomatie. La Curie est également italienne, c'est-à-dire décontractée, dans sa culture du travail: alors que la Curie ne reconnaît pas cette base de la temporalité moderne, connue sous le nom de "week-end" et que ses bureaux sont ouverts le samedi matin, ces mêmes bureaux ne sont ouverts que dans l'après-midi le mardi et le vendredi (le jour que la piété catholique attribue traditionnellement aux mystères douloureux du Rosaire). Une approche à l'italienne de la gestion de crise - ou, mieux, la non-gestion de crise - est également omniprésente, enracinée dans le sens que «nous avons déjà tout vu, avant, il n'y a donc aucune raison de paniquer ».

Cette façon de penser "en termes de siècles » a ses avantages indéniables dans un monde où chacun est censé avoir un avis surtout, ou une réponse à tout, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7: elle permet à des situations de mûrir, avant de restaurer le calme et de laisser la place à la prise de décisions rationnelles. Elle peut également entraîner un pape à être pris au dépourvu par les événements au détriment de son autorité, comme Benoît XVI l'a appris à ses dépens et comme Jean-Paul II l'a appris avant lui. En avril 2002, par exemple, Jean-Paul apprenait des choses sur la crise des abus sexuels en Amérique qu'il aurait dû connaître quatre mois plus tôt. Une fois qu'il a su, il a agi et il a agi avec détermination. Mais il aurait dû être informé plus tôt, et le scepticisme ancré dans la Curie à propos de la crise véhiculée pas les medias est une des raisons pour lesquelles il ne l'a pas été.
Jean-Paul II était très conscient du fait que l'élection du premier pape non-italien en 455 ans, ainsi que son propre style très personnel, perturbaient les traditionnels "managers" des papes. En outre, il n'était pas homme à trouver beaucoup de satisfaction en brassant et en redistribuant des boîtes sur un organigramme. Ainsi, plutôt que d'entreprendre un gros réexamen de la manière dont la Curie devrait fonctionner au 21ème siècle, il a laissé intacte la structure Curiale de base créée par le Pape Paul VI en 1967, tout en organisant sa propre politique étrangère depuis l'appartement papal - au grand dam du Secrétariat d'État du pape, dont certains des principaux membres imaginaient qu'ils en savaient plus sur, disons, la Pologne, que le pape polonais.

L'innovation curiale la plus importante de Jean-Paul a consisté à abandonner la tradition qui voulait que le porte-parole du pape soit un prêtre de la Curie, pour installer l'Espagnol Joaquin Navarro-Valls, un laïc, journaliste accompli, au poste de chef du Bureau de presse du Saint-Siège. Il a souvent été dit que M. Navarro-Valls (qui aimait dire en plaisantant que son expérience professionnelle en tant que psychiatre l'avait préparé à faire face aux journalistes accrédités du Vatican) avait amené l'organe de presse du Saint-Siège "dans le 20e siècle". Ce à quoi la bonne réponse est: «Oui, la première moitié du 20e siècle." Ce ne fut pas une réussite, étant donné le ressentiment de la Curie envers un laïc qui a été le porte-parole, le confident et l'agent diplomatique privé du pape. Mais les réalisations personnelles de Navarro-Valls ont été à tort interprétées par beaucoup comme un signe que la Curie était entré dans le monde des communications du 21e siècle. Ce n'était pas le cas, comme le premier jour de la crise Lefebvriste l'a rendu douloureusement clair: le père Federico Lombardi, SJ, successeur de Navarro-Valls, était tristement impréparé pour le briefing de presse qu'il a donné le jour où l'histoire a éclaté, parce qu'il n'avait pas été associé aux délibérations sur la levée des excommunications des Lefebvristes. Ainsi, la fausse impression a été immédiatement créée, et tout aussi immédiatement durcie en «fait» que les évêques Lefebvristes avaient été réintégrés dans la pleine communion de l'Eglise, ce qui ne s'est pas produit. Cette fausse impression, résultat d'une communication inepte et d'une bureaucratie maladroite, renforcèrent l'indignation sur la négation de l'Holocauste par Mgr Williamson .

Tout Concile œcuménique dans l'histoire de l'Eglise a été suscitée par l'agitation, menée dans l'agitation ou entraîné dans l'agitation. Le Concile Vatican II, qui projeta deux jeunes hommes issus d'Europe centrale, du nom de Karol Wojtyla et Joseph Ratzinger, sur le devant de la scène du monde catholique, ne fait pas exception. On pense généralement que les troubles post-conciliaire ayant suivi Vatican II ont pris place sur le côté bâbord de la vie catholique, libéral et progressiste, avec des théologiens contestant publiquement l'enseignement catholique d'autorité, tout en essayant d'étirer les limites acceptables de la pensée et de la pratique catholique avec l'aide et l'acquiescement des évêques et des supérieurs religieux. Pourtant, le seul schisme consécutif à Vatican II - la seule rupture formelle et juridique de l'unité de l'Eglise - n'est pas venu de la gauche catholique (qui savait que l'attraction magnétique qu'elle exerçait sur les medias du monde entier requérait qu'elle demeure formellement à l'intérieur de la tente). Il est venu de l'extrême de la droite catholique. Son protagoniste est un archevêque français avec une expérience missionnaire en Afrique, Marcel Lefebvre.

Dans le monde entier, les Lefebvristes et autres catholiques traditionalistes sont connus pour leur préférence pour les anciennes formes de culte catholique, en particulier la messe célébrée en latin selon le missel établi par le Concile de Trente et révisée par le Pape Jean XXIII en 1962. Pourtant, l'essence du rejet de Vatican II par les Lefebvristes, touchait non pas la liturgie, mais la politique, et en particulier la conception catholique de la relation église-Etat. La définition par Vatican II de la liberté religieuse comme un droit inaliénable de l'homme - impliquant que le caractère religieux de l'ancien régime n'est plus la meilleure disposition - a été, en fait, un développement de la doctrine sociale catholique. Pour les Lefebvristes, cependant, c'était de l'hérésie, et l'ouverture d'un coin de voile vers un fatal accommodement du catholicisme à la modernité. En d'autres termes le combat de Mgr Lefebvre n'est pas simplement contre la liturgie moderne - il est contre la modernité. Pour ceux qui ont pris la peine de regarder, il n'y a pas là de surprise, puisque la sensibilité idéologique du mouvement Lefebvriste est né de la même source politico culturelle française qui a donné naissance au mouvement anti-Dreyfusard de la fin du 19ème siècle et au Pétainisme du milieu du 20ème siècle. Paul VI, un francophile qui connaissait les idées politiques de Lefebvre et les détestait, fut néanmoins patient avec l'intransigeant Français, craignant une rupture comme celle des Anciens catholiques, après le Concile Vatican I. Pourtant souvent indécis, Paul VI suspendit finalement Lefebvre de l'exercice public de sa fonction sacerdotale et épiscopale, en 1976, bien que lui et ses disciples soient restés maintenus dans la communion avec l'Eglise.

Les Papes ont le devoir de tenter de prévenir les schismes et de réparer les brèches dans l'unité de l'Eglise. Ainsi, Jean-Paul II et celui qui était alors le cardinal Joseph Ratzinger ont fait tous les efforts, au cours d'une longue décennie, pour se réconcilier avec Mgr Lefebvre et ses disciples - ce qui signifiait leur permettre l'usage de la liturgie préconciliaire, tout en obtenant leur accord sur le fait que le Concile Vatican II était une expression authentique de la foi catholique. Mais Lefebvre, comme l'a dit Ratzinger, était un «homme très difficile", et il est finalement revenu sur un accord qu'il avait conclu avec Ratzinger, agissant au nom de Jean-Paul II. En outre, après être revenu sur sa parole, il a été jusqu'à commettre ce qui est peut-être l'ultime infraction pour un évêque catholique - en 1988, il a ordonné d'autres évêques, sans mandat du pape. Les évêques (dont Richard Williamson) et Lefebvre lui-même ont été immédiatement excommuniés. Le mouvement Lefebvriste, la Fraternité Saint Pie X (du nom du pape qui a institué le "serment anti-moderniste" comme condition préalable à l'ordination sacerdotale), a été officiellement en schisme. Du point de vue de Rome, les ordinations de Lefebvre ont déclenché le pire des pires scénarios - car l'Eglise considérait les ordinations épiscopales des hommes de Lefebvre comme sacramentellement valide (bien qu'illicites), ce qui signifie que la Société de Saint-Pie X a maintenant la capacité de perpétuer son schisme indéfiniment, grâce à de nouvelles ordinations illicites mais valides des évêques. En termes laïques, c'était la trahison, la sédition et la rébellion dans un engrenage mortel.
Le jour même où Lefebvre et ses quatre "co-conspirateurs" ont été excommuniés, Jean-Paul II a créé un nouveau bureau de la Curie, la Commission Ecclesia Dei, pour ramener à la pleine communion de l'Eglise ces prêtres Lefebvristes et ces laïcs qui ne pouvaient pas avaler une rupture formelle avec Rome. Au fil du temps, Ecclesia Dei est devenu l'interlocuteur de la Curie, non seulement avec les Lefebvristes ayant souhaité rentrer à Rome, mais avec le mouvement Lefebvriste (généralement connu sous le nom de SSPX) lui-même. Le problème, qui est devenu manifeste en Janvier, est que la Commission Ecclesia Dei était un "électron libre" de la Curie - roulant à côté de la Barque de Pierre, sans avoir de comptes à rendre à d'autres bureaux de la Curie.
L'actuel chef de la commission est un colombien, le cardinal Dario Castrillon Hoyos, un brave homme autrefois confronté au pilier de la cocaïne, Pablo Escobar.... En se rendant chez Escobar, le vaillant Castrillón exigea que le tristement célèbre seigneur de la drogue confesse ses péchés. Le Cardinal Castillón est aussi, hélas, connu pour avoir donné la pire conférence de presse de la Curie, de mémoire d'homme. C'était en 2002, et sa tâche était de présenter la lettre annuelle du Jeudi Saint de Jean-Paul II aux prêtres du monde. Lorsque les journalistes ont mis sur la table la question inévitable sur le scandale des abus sexuels aux États-Unis, Castrillón les envoya promener, déclarant que le pape avait des choses bien plus importantes à se soucier, comme la paix au Moyen-Orient. Ce n'était pas un argument convaincant, et il a mal servi le pape. Castrillón aura 80 ans en Juillet, et il semble qu'il était déterminé à couronner sa carrière par un acte spectaculaire, avant de se retirer: la réconciliation du schisme Lefebvriste.
Cette cause était aussi proche du coeur pastoral de Benoît XVI, qui savait que la majorité des fidèles Lefebvristes se souciaient peu de la théorie de l'église/état, mais voulaient simplement célébrer le culte selon l'ancien rite latin. Ainsi, Benoît, défiant à nouveau les stéréotypes des médias sur le pape rottweiler, était prêt à faire le geste d'ouverture, un geste public, par la levée des excommunications des quatre évêques que Lefebvre (décédé en 1991) avait ordonnés illicitement, l'hypothèse étant sans doute que le même geste aimable viendrait en retour des dirigeants Lefebvristes.

Ce ne fut pas le cas. Au contraire, Mgr Bernard Fellay, successeur de Lefebvre à la tête de la SSPX, publia une lettre aux fidèles, dans laquelle il proclamait que "la Tradition n'est plus excommuniée» - une formulation extrêmement arrogante qui semblait sous-entendre que c'était le reste de l'Église catholique, et non pas la minuscule secte de Lefebvristes, qui était en schisme. En outre, Fellay déclarait que la SSPX éprouvait encore de graves difficultés pour concilier l'enseignement de Vatican II avec "la Tradition" (toujours en majuscules), comme le SSPX l'entendait. Quelles que soient les négociations menées par le Cardinal Castrillón, elles n'avaient, de toute évidence, pas reçu d’accord sur ce point crucial. Et cela, plutôt que de le cirque médiatique sur la négation de l'Holocauste par un Richard Williamson est le cœur du problème. En effet, il ouvrait la possibilité que, tandis que le « catholicisme de cafétéria » des progressistes était en train de mourir de sa propre stérilité intellectuelle et pastorale, une nouvelle cafétéria s'ouvrait dans les marais malsains de la droite catholique. Comme le tumulte médiatique s'apaisait, des groupes juifs indignés par les bouffonneries de Williamson ont été rassurés sur ce qu'ils savaient déjà: Benoît XVI est un philo-sémite, qui défendrait le judaïsme avec sa vie, et qui a pour le faire la plus forte des raisons, parce qu'il croit, comme Vatican II l'a affirmé, que Dieu n'a pas rompu sa promesse d'alliance. C'est cette conviction, et l'engagement de l'Église à la liberté religieuse, qui ont été mises en péril par une réconciliation avec les SSPX dangereusement mal préparée et probablement prématurée.

Le Cardinal Castrillón n'a pas été, bien entendu, le seul haut fonctionnaire de la curie qui n'a pas tapé dans Google "Richard Williamson", et qui n'a pas vérifié le texte des négociations avec la SSPX - qui n'a pas protégé le pape, qu'il vit pour servir. Ce n'est pas un secret dans les bureaux de Rome, les milieux diplomatiques et les médias que le choix de Benoît XVI, comme Cardinal Secrétaire d'Etat, Tarcisio Bertone, salésien (qui avait été l'adjoint de Joseph Ratzinger à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi), n'a pas développé une bonne maîtrise des mécanismes de gouvernance de la Curie. Bertone, dont la loyauté personnelle à Benoît XVI est incontestable, se consacre beaucoup à voyager. Certains de ses voyages sont devenues embarrassants, comme son enthousiasme excessif pour le "réformateur" Raúl Castro, ou sa description dithyrambique du dictateur biélorusse Alexander Lukashenko comme un pont entre l'Orient et l'Occident. Heureusement pour le Cardinal Bertone, les gaffes (bien pire que tout ce dont Benoît XVI a été accusé à Regensburg) retiennent peu l'attention en dehors de la presse italienne spécialisée. Pourtant, pour les vétérans du Vatican , elles reflètent les erreurs d'un homme qui ne travaille pas suffisamment, qui ne sait pas comment utiliser la bureaucratie Curiale et qui n'a pas plié la Curie à la volonté du pape, mais en fait, lui a permis de rétablir sa position institutionnelle, en vigueur à l'époque de l'élection de Jean-Paul II. Dans le système curial conçu par Paul VI, le Cardinal-Secrétaire d'État fonctionne comme un premier ministre dans la vie politique. S'il n'est pas bien dans sa charge, et reconnu pour l'être, le système se décomposera en une forme de stasis http://fr.wikipedia.org/wiki/Stasis, rendant un mauvais service au pape et à ses objectifs. Ainsi, les ecclésiastiques américains de haut rang se plaignent, en privé, qu'il y a beaucoup de dysfonctionnement dans la Curie aujourd'hui, y compris les principaux dicastères, comme la Congrégation pour le Clergé, la Congrégation pour l'Education catholique et la Congrégation pour les Instituts de vie religieuse.

Les difficultés administratives de ce pontificat ne s'arrêtent pas avec la Curie. Benoît XVI a également été mal servi par certains de ses nonces, les ambassadeurs qui représentent le Saint-Siège pour les gouvernements nationaux et les églises locales. Là où la situation juridique de l'Église est à l'insécurité, où la persécution est ouverte ou sournoise, le nonce peut être un précieux secours pour les catholiques sous pression, les reliant à la voix du pape à Rome et à sa capacité à concentrer l'attention du monde sur les déprédations causées par des tyrans. Là où la situation juridique de l'Église est stable (ce qui est, heureusement, le plus souvent le cas), le nonce a pour tâche principale de recommander la nomination de nouveaux évêques à Rome. Là, la décision finale sur une proposition de nomination revient au pape. Ces "appels" constituent l'une des responsabilités les plus graves de la papauté moderne.

Pourtant, en Décembre 2006, en dépit des avertissements de Polonais et d'autres, pour qui les nominations épiscopales polonaises devaient être examinées calmement avec l'Institut de la mémoire nationale de la Pologne afin d'éviter la nomination d'hommes qui auraient collaboré de manière voyante avec la police secrète au cours de la période communiste, le nonce en Pologne a poussé à la nomination comme archevêque de Varsovie, d'un candidat impressionnant, Stanislaw Wielgus, qui s'est avéré avoir un dossier malheureux de collaboration avec la police secrète, à un moment de sa carrière. L'avalanche de critiques qui s'en est suivi, qui a conduit Wielgus au retrait de sa nomination à Varsovie, a été un profond embarras pour Benoît XVI, qui avait déjà fait un pèlerinage réussi en Pologne et dont la popularité était très élevée. En dépit de ce fiasco, le nonce, qui aurait dû en avoir connaissance et protéger le pape, mais ne l'a pas fait, est resté en place.
Aux États-Unis, des Sièges épiscopaux sont restés vacants pendant une durée de deux ans, à cause d'un travail médiocre à la nonciature de Washington. Les "supérieurs" à Rome le savaient, mais la situation resta sans solution, en raison d'une combinaison de politique Curiale et de l'incapacité de la Curie à corriger rapidement les erreurs.
Ce qui pourrait se révéler être un rendez-vous manqué à Beijing a déjà été évoqué - c'est, là aussi, probablement, le résultat de la bêtise de la Curie, et dans ce cas, la volonté du Lobby Curial Chinois d'établir des relations diplomatiques formelles avec le régime communiste chinois. Benoît XVI a été en général favorable à la ligne plus dure prise par le courageux cardinal de Hong Kong, Joseph Zen. Mais il semble probable que le pape n'a pas été suffisamment informé avant la nomination épiscopale de Beijing, parce que la Curie n'a pas fait son travail de manière adéquate.

En revanche, lorsque le nonce connaît son métier, il parle la langue locale, consulte intelligemment et a une vision stratégique, Benoît a fait preuve d'une volonté d'initier un changement efficace et audacieux. La hiérarchie des anglophones du Canada, par exemple, a été reconstruite dans un laps de temps relativement court, selon le modèle d'orthodoxie dynamique de Jean-Paul II / Benoît XVI .

Il est peu probable que Joseph Ratzinger ait accepté son élection, en pensant à lui-même comme à un autre Léon XIII, qui a créé la papauté moderne, et est décédé en 1903, après 25 ans de règne, à l'âge de 93 ans. Toujours conscient de son état de santé, Benoît XVI, selon toute probabilité, a imaginé que son pontificat serait court. Ainsi, la question de la réforme de la Curie pourrait être reportée jusqu'au moment où il sera parti, pour plusieurs raisons. Il savait que la restructuration de l'administration n'était pas son fort. Et compte tenu de l'hypothèse d'un pontificat court, il a probablement pensé qu'il s'agirait d'un mauvais procédé papal envers son successeur s'il mettait en selle à la Curie de jeunes hauts fonctionnaires venant à peine de s'adapter à un nouveau système. Donc il devait trouver quelqu'un, avec qui il avait travaillé en confiance dans le passé - le cardinal Bertone - pour maintenir la machine en marche, alors qu'il se concentrait sur le travail qu'il savait bien faire - le devoir de proclamer la vérité chrétienne à la fois à l'Eglise et au monde.

Pourtant, comme les événements des derniers mois l'ont douloureusement mis en lumière, l'incapacité de la Curie peut empêcher et même endommager la mission évangélique du pape le plus intelligent. Il s'agit de rien de moins qu'une tragédie lorsqu'un théologien catholique comme Ratzinger, qui avait passé 50 années à expliquer aux chrétiens la dette du christianisme envers le judaïsme, doit lui-même se trouver aux prises avec l'accusation qu'il a réconcilié un négationniste avec l'Eglise. Pourtant, c'est ce qui s'est produit, parce que personne parmi ceux à qui Benoît XVI accorde sa confiance n'a cherché à en savoir plus sur Richard Williamson, et parce que la culture actuelle la Curie n’encourage pas ceux qui connaissent les faits à mettre en garde les supérieurs. Le gâchis Lefebvriste était évitable: si le pape avait insisté tout au long de son pontificat sur la compétence et avait pris des mesures énergiques pour remédier à l'incompétence, si ceux dont le seul but est de donner effet à la volonté du pape avaient mieux fait leur travail, ou si Benoît avait eu accès à l'extérieur du palais apostolique pour sonder les effets probables de son geste de réconciliation.

Le monde, et pas simplement l'Eglise, a besoin d'un Benoît XVI travaillant au sommet de sa forme et ceux qui lui permettraient de le faire sont ses collaborateurs les plus proches.
Si l'Europe veut relever le défi d'arrêter la spirale démographique de mort- provoquée par son nihilisme tranquille - ou d'inviter les chefs musulmans à chercher un rapprochement "islamiquement fidèle" avec la modernité politique, ou de défendre la dignité de la vie humaine contre les dangers d'un nouveau monde fait d'humanité biotechnique manufacturée, il n'y a rien qui puisse remplacer, pour la combinaison de perspicacité et d'autorité institutionnelle, ce que le pape Benoît apporte à la table du monde.
Pourtant il fait maintenant face à une crise dans sa papauté, parce que la sagesse de sa voix est assourdie par le déclin de son autorité découlant de l'incompétence des gestionnaires de sa curie.

La "Rottweiler Brigade" a tiré profit de cette crise pour relancer son assaut contre le caractère de Ratzinger, avec des histoires vendues à des journalistes crédules au sujet du "style distant et majestueux " du Pape. La plus ridicule de ces calomnies est venue de Robert Fisk, qui "commence à soupçonner" que " le choix de Benoît XVI pourrait être un très mauvais choix". Le sérieux avec lequel les jugements de Frisk doivent être accueillis peut être mesuré à partir de son laïus dans The Indépendant, dans lequel il prétend que Benoît avait montré ses couleurs odieuses par son attitude envers le "Cardinal pro-Palestinien Angelo Sidaro [il veut dire Sodano], secrétaire d'état de Jean XXIII" ; [il veut dire Jean Paul II], etc…
Si son article était un papier dans "Vaticanology 101", Fisk recevrait un " F".
De telles histoires sont non seulement mal documentées et méchantes, mais elles ramènent le problème en arrière. Car si Benoît XVI a été peu disposé à chercher de l'aide et à imposer la discipline, ce n’est pas en raison de son ego ou par vanité, mais en raison de sa timidité, de son respect pour les autres et de sa réticence à ajouter à leurs fardeaux, et de son hésitation profonde à faire de la peine. Ce sont les qualités de l'homme qui expliquent les difficultés administratives et gestionnaires de son pontificat, et pas une étrange idée de lui-même comme d’un roi-soleil de la théologie.

La lettre du Pape du 10 mars aux évêques du monde
- expliquant ses motifs dans l'affaire de la SSPX, déplorant la fracture provisoire dans des relations Catholiques/ Juifs, et promettant une utilisation curiale plus efficace des communications modernes - souligne l'intelligence, la décence et l'humilité de Benoît XVI.
Mais aucun pape ne peut gouverner avec succès, avec une curie inefficace dont les gaffes soldent le message papal et érodent son autorité.
Le pape et les ecclésiastiques de haut rang doivent trouver de nouveaux moyens de travailler ensemble si la promesse de cette papauté doit être accomplie.

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La voix du Pape au G20 A propos des mouvements ecclésiaux