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En voyage avec le pape

Transcription complète de la conférence de presse aérienne par Il Corriere della Sera. Traduction
Une nouvelle honteuse polémique. Et rappel des propos du Saint-Père lors d'un
interviewe à la télé bavaroise en septembre 2006
(18/3/2009)

Polémique, et retour sur la "communication"

La presse française s'étrangle de rage en relatant (de façon tronquée) les propos du Pape sur le préservatif. Dans leurs commentaires, le ridicule (la correspondante d'Europe1 - a t'elle suivi le Pape? - a interviewé un producteur de sit'com' camerounais qui a rugi son indignation, un peu comme si on allait interroger sur ce sujet un réalisateur de "Plus belle la vie") le dispute à l'odieux: on a de nouveau droit au qualificatif de criminel contre l'humanité accolé au nom du pape, et des calomnies sur les moeurs dissolues du clergé local ont été plus qu'insinuées.

Tout cela est navrant. Serait-ce la proximité du Sidaction qui provoque ce nouveau déferlement de haine?
Plantu annonçait ce matin sur une radio le thème de son prochain dessin, dans l'édition du Monde d'aujourd'hui. Je vous résume à peu près. Le dessin s'inspirerait de la multiplication de pains; Jésus dans une barque distribue plein de préservatifs à de petits africains qui s'accrochent à la barque. On est donc en plein blasphème. Le dessin montre aussi le Pape, acompagné de Williamson, qui veulent empêcher la distribution des préservatifs, et l'un des deux (?) dit "Le Sida, en Afrique, ça existe?".
Le tout raconté sous les gloussements pâmés de l'animateur.
Négationnisme, capotes. Quel rapport?
Après cela, qu'on ne revienne pas me parler de la "communication" du Vatican. Il faut être naïf ou aveugle pour ne pas voir cette évidence, que l'hostilité n'a aucun rapport avec une quelconque défaillance de communication. Car il n'y a évidemment pas trente six façons de dire la vérité!!

Je dis que les propos du pape ont été tronqués, car on entend uniquement "il a déclaré que le préservatif aggravait le problème". Or, ce que pense le Saint-Père, qui, lui, se projette dans l'avenir, se situe évidemment au niveau de la morale (Le Pape et le préservatif ), c'est-à-dire éduquer à la maîtrise de soi et au respect de l'autre. Ce qu'il expliquait déjà très clairement en septembre 2006.
Et évidemment, les medias se sont bien gardés de rapporter qu'en Afrique, l'Eglise est le principal acteur de la lutte contre la malidie, et de l'assistance aux malades, sur le terrain.
Ni que, dans son discours à l'arrivée à Yaoundé, le Pape a réclamé la gratuité des traitements pour les victimes du Sida.

Il Corriere della Sera, qui, contrairement aux journaux français, ne prend pas ses lecteurs pour des abrutis à qui il importe de prémâcher l'information à des fins de propagande, a retranscrit l'intégralité des échanges dans l'avion. On verra que le saint-Père a parlé de bien autre chose, notamment de la crise économique, et de la prochaine encyclique. Et que, de toutes façons, ce qu'il dit est assez éloigné des gros titres manipulateurs.


En voyage avec Benoît XVI
« Moi, seul ? Un mythe que me fait un peu rire »
Le Pape en vol vers l'Afrique : « Je proposerai un programme de foi et de morale, et non politique et economique
»
Il Corriere della Sera
Du VOL PAPAL -
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Vol Alitalia Az 4000 de Rome à Yaoundé, au Cameroun. Départ à 10h15, un quart d'heure de retard. Même avec le Pape à bord, impossible de partir à l'heure, à Fiumicino. Trois quarts d'heure plus tard le Boeing B777 survole la côte africaine et Benoît XVI, de sa place à l'avant, rejoint les journalistes à l'arrière de l'avion. Tranquille, souriant, l'air intrigué.
Le porte-parole, le père Federico Lombardi commence : Santità, les journalistes ont préparé trente questions (le Pape écarquille les yeux) et à la fin nous en avons choisi six (le Pape imprime à ses traits une expression de soulagement). Benoît XVI écoute attentivement les journalistes. Qui lui demandent si vraiment il se sent seul.
Voilà l'interviewe intégral recueillie en vol.

- Depuis longtemps, et en particulier après votre dernière lettre aux Évêques du monde, les journaux parlent de solitude du Pape. Qu’en pensez-vous? Vous sentez-vous seul ? Et avec quels sentiments, après les récents événements, volez-vous maintenant vers l'Afrique ?
« Pour dire la vérité je dois un peu rire sur ce mythe de ma solitude. En aucune façon, je ne me sens seul. Chaque jour je reçois les collaborateurs les plus proches, du secrétaire d'État jusqu'à La Propagation de la foi, je vois régulièrement tous les chefs de discastère, je reçois des évêques en visite ad limina, dernièrement j'ai vu les évêques du Nigeria et d'Algérie, nous avons eu deux assemblées plénières ces jours-ci, la congrégation du culte et celle du clergé, en plus de nombreux entretiens amicaux, un réseau d'amitiés : mes amis d'Allemagne sont venus bavarder avec moi. Aucune solitude, je suis vraiment entouré d'amis, en étroite collaboration avec des évêques et des collaborateurs et avec les laïques, et j'en suis heureux. Je me rends en Afrique avec une grande joie. J'ai beaucoup d'amis africains depuis que j'étais professeur, j'aime la joie de leur foi, cette joyeuse foi qu'on trouve en Afrique. Vous savez que le mandat du Seigneur pour le successeur de Pierre est de confirmer ses frères dans la foi et moi chercherai à le faire. Mais je suis sûr que ce sera moi qui serai confirmé par mes frères, contaminé pour ainsi dire par leur joyeuse foi ».

- Santità, vous faites ce voyage en Afrique alors qu'une crise économique mondiale est en cours, qui se reflète aussi dans les Pays pauvres. En particulier l'Afrique doit faire face aussi à une crise alimentaire. Cette situation trouvera t'elle écho dans votre voyage ? Vous adresserez-vous à la communauté internationale pour qu'elle prenne en charge les problèmes de l'Afrique ? Sera t-il question aussi de ces problèmes dans l'Encyclique qui se prépare ?
« Naturellement je ne viens pas en Afrique avec un programme politique et économique, il me manquerait la compétence. J'arrive avec un programme religieux, de foi, de morale, mais justement cela peut donner une contribution essentielle pour la crise économique que nous avons en ce moment. Nous savons qu'un élément fondamental de la crise est le déficit d'éthique dans les structures économiques. On a compris que l'éthique n'est pas une chose hors de l'économie, mais dans. L'économie ne fonctionne pas si elle ne porte pas en elle un élément éthique. Donc en parlant de Dieu et des grandes valeurs spirituelles je cherche à donner une contribution pour dépasser la crise et rénover le système économique de l'intérieur, là où réside vraiment le noeud de la crise. L'église est catholique, universelle, traverse toutes les cultures et les continents, elle est présent dans tous les systèmes politiques et ainsi la solidarité est le principe fondamental du catholicisme. Je voudrais faire appel à la solidarité catholique et à la solidarité de tous. Évidemment je parlerai de cela dans l'encyclique, c'est le motif du retard, nous étions sur le point de la publier lorsque la crise s'est déchaîné et nous avons repris le texte pour répondre au changement dans le cadre de nos compétences, de la doctrine sociale de l'Église, mais en référence aux éléments réels. J'espère que l'encyclique pourra être un élément d'aide, une force pour dépasser cette crise ».

- Le Conseil spécial pour l'Afrique du Synode des évêques a demandé que la forte croissance quantitative de l'Église africaine devienne aussi une croissance qualitative. Parfois les responsables de l'Église sont considérés comme un groupe de riches et de privilégiés et leurs comportements ne sont pas cohérents avec l'annonce de l'Évangile. Inviterez-vous l'Église en Afrique à un engagement d'examen de conscience et de purification de ses structures ?
« J'ai une vision plus positive de l'Église en Afrique : c'est une Église très proche des pauvres, des souffrants, des personnes qui ont besoin d'aide. Donc il me semble que c'est une institution qui fonctionne encore lorsque les autres institutions ne fonctionnent plus. Toujours avec son système d'éducation, ses hôpitaux, elle est très présente parmi les pauvres. Naturellement le péché originel est aussi présent dans l'Église. Il n'y a aucune société parfaite. Il y a des pécheurs et des manquements dans l'Église, et même en Afrique. En ce sens un examen de conscience et une purification intérieure deviennent nécessaires : j'en parlerai mais cela fait partie aussi de la liturgie eucharistique : on commence toujours avec une purification de la conscience. Je dirais que, plus qu'une purification des structures, toujours nécessaire, il faut une purification des coeurs. Une purification des structures est nécessaire mais elle est inutile sans une purification des coeurs. Les structures sont un reflet des coeurs : faisons notre possible pour donner une nouvelle force à la spiritualité, à la présence de Dieu dans notre coeur, tant pour purifier les structures de l'Église que pour aider la purification des structures de la société ».

- Lorsque vous vous adressez à l'Europe, vous parlez souvent d'un horizon dont Dieu semble disparaître. En Afrique il n'en est pas ainsi, mais il y a la présence agressive des sectes, il y a les religions traditionnelles africaines. Quelle est alors la spécificité du message de l'Église catholique que vous pouvez présenter dans ce contexte ?
« Nous reconnaissons tous qu'en Afrique le problème de l'athéisme ne se posent presque pas. La réalité de Dieu est si présente que ne pas croire en Dieu ou vivre sans Dieu n'est pas une tentation. C'est vrai, il y a aussi des problèmes de sectes. Nous n'annonçons pas comme ils le font un évangile de prospérité mais un de réalisme ; la sobriété de la vie chrétiennes, pas des miracles ; mais nous sommes convaincus que justement cette sobriété, un Dieu fait homme, profondément humain, que souffre avec nous, donne un sens à notre souffrance, a un horizon plus vaste et un futur. Nous savons que ces sectes ne sont pas très stables. Prospérité, guérisons, miracles… mais ensuite on voit que la vie est difficile et un Dieu humain qui souffre pour nous est plus prometteur, plus humain, d'une plus grande aide dans la vie. Et ensuite nous avons la structure de l'Église, pas un petit groupe qui à la fin se perd. Un grand réseau d'amitié qui nous unit, aide à dépasser le tribalisme et à arriver à l'unité dans la diversité qui est la vraie promesse pour le futur ».

- Parmi beaucoup de maux qui tourmentent l'Afrique, il y en en particulier celui de la diffusion du Sida. La position de l'Église catholique sur la manière de lutter contre lui, est souvent considérée pas réaliste et pas efficace. Affronterez-vous ce thème pendant le voyage ?
« Je dirais le contraire. Je pense que la réalité la plus efficace, la plus présente et la plus forte dans la bataille contre le Sida est vraiment l'Église catholique avec ses structures, ses mouvements et communautés. Je pense à Sant'Egidio qui fait tant dans la lutte contre le Sida, aux 'camilliani', aux soeurs qui se consacrent aux malades. On ne peut pas surmonter le problème du Sida seulement avec l'argent, qui aussi est nécessaire, s'il n'y a pas une âme qui sait appliquer une aide. Et on ne peut pas surmonter ce drame avec la distribution de préservatifs, qui au contraire augmentent le problème. La solution peut être double, une humanisation de la sexualité et une vraie amitié envers les personnes souffrantes, la disponibilité, même avec des sacrifices personnels, à être avec les souffrants. Ceci est notre double force : rénover l'homme intérieurement, lui donner la force spirituelle et humaine pour avoir un comportement juste et en même temps la capacité de souffrir avec les souffrants dans les situations d'épreuve. Cela me semble la juste réponse que l'Église donne, une contribution importante ».

- Quel signe d'espoir l'Église voit-elle dans le continent africain ? Pensez-vous pouvoir adresser à l'Afrique un message d'espoir ?
« Notre foi est espoir par définition. Qui porte la foi est convaincu de porter aussi l'espoir. Malgré tous les problèmes que nous connaissons bien, il y a de grands signes d'espoir, de nouveaux gouvernements, de nouvelles disponibilités de collaboration, de lutte contre la corruption - grand mal qui est en train d'être surmonté - et aussi l'ouverture des religions traditionnelles, à la foi chrétienne. Tous connaissent Dieu mais il apparaît un peu lointain et ils attendent qu'il se rende plus proche. Et ensuite le culte traditionnel des ancêtres trouve sa réponse dans la communion des saints : qui ne sont pas les canonisés mais tous nos morts. Il y a une rencontre profonde qui donne espoir. Le dialogue interreligieux croît. J'ai parlé avec plus de la moitié des évêques et ils me disent que la relation avec les musulmans est très bonne. Le respect réciproque la responsabilité éthique commune, la joie d'être chrétien grandissent. Un problème des religions traditionnelles est la peur des esprits. Un évêque m'a dit : quelqu'un est vraiment converti et devient pleinement chrétien s'il sait qu'avec le Christ il n'a pas peur, que Jésus est plus fort que les esprits. Les forces spirituelles, sociales et économiques qui donnent espoir grandissent aussi. Voilà : je voudrais mettre en lumière l'élément de l'espoir ».

Gian Guido Vecchi
17 marzo 2009



Le sida est-il catholique?

Sur ce sujet, relire le résultat d'une enquête sérieuse:
http://beatriceweb.eu/Blog06/humeurs...

D'aures propos du Pape sur ce thème


Il répondait, en 2006, juste avant de se rendre en Bavière, aux questions de la télévision bavaroise.
Et il disait (question n°8):
http://beatriceweb.eu/Blog06/documents/interview8.html
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Moi je dirais – et j’en suis toujours plus convaincu après mes entretiens avec les évêques africains – que la question fondamentale, si nous voulons faire des pas en avant dans ce domaine, c’est l’éducation, la formation. Le progrès ne peut être authentique que s’il rend service à la personne humaine et si la personne humaine elle-même grandit, non seulement au niveau de son potentiel technique, mais aussi de ses capacités morales. Et je crois que le vrai problème dans la conjoncture historique actuelle c’est le déséquilibre entre la croissance incroyablement rapide de notre potentiel technique et celui de nos capacités morales, qui n’ont pas grandi de manière proportionnelle. C’est pourquoi la vraie recette c’est la formation de la personne humaine, c’est, selon moi, la clef de tout, et c’est aussi notre option. Et cette formation – pour être bref – a deux dimensions : tout d’abord naturellement nous devons apprendre, acquérir des connaissances, des compétences, know how comme ont dit. L’Europe, et au cours des dernières décennies l’Amérique, ont fait beaucoup dans cette direction, et c’est très important. Mais si on se limite à propager uniquement le know how, si on enseigne seulement la façon de construire et d’utiliser les machines, et le mode d’emploi des contraceptifs, alors il ne faut pas s’étonner si on finit par se retrouver avec des guerres et des épidémies de SIDA. Nous avons besoin de deux dimensions: il faut dans le même temps la formation des cœurs – si je peux m’exprimer ainsi – qui permet à la personne humaine d’acquérir des repères et d’apprendre aussi à employer correctement sa technique. Voilà ce que nous essayons de faire. Dans toute l’Afrique et aussi dans de nombreux pays d’Asie, nous avons un vaste réseau d’école à tous les degrés, où on peut avant tout apprendre, acquérir de vraies connaissances, des compétences professionnelles, et donc obtenir l’autonomie et la liberté. Mais dans ces écoles nous cherchons justement non seulement à communiquer du know-how, mais à former des personnes humaines, qui aient envie de se réconcilier, qui sachent qu’il faut construire et non détruire, et qui aient les repères nécessaires pour savoir vivre ensemble. Les évêques ont institué avec les musulmans des comités communs pour voir comment on peut créer la paix dans les situations de conflit. Et ce réseau d’écoles, d’étude et de formation humaine, qui est très important, est complété par un réseau d’hôpitaux et de centres d’assistance qui rejoint de façon capillaire les villages les plus reculés. Et en de nombreux endroits, malgré les destructions de la guerre, l’Eglise est la seule force qui soit restée intacte. Voilà la réalité! Et là où on soigne, où on soigne aussi le SIDA, on offre aussi une éducation, qui aide à nouer de justes rapports avec les autres.
C’est pourquoi je crois qu’il faudrait corriger l’image selon laquelle nous ne faisons que semer autour de nous des « non » catégoriques. En Afrique, justement, on travaille beaucoup, afin que les diverses dimensions de la formation puissent s’intégrer et afin qu’il soit possible de surmonter la violence et les épidémies aussi, parmi lesquelles il faut citer également le paludisme et la tuberculose.

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Arrivée à Yaoundé Conférence de presse en vol