Terre Sainte: Nouvelles du 11 mars
Andrea Tornielli: craintes d'instrumentalisation. Le Custode: mettre les craintes de côté (11/3/2009)
Le Nonce à Andrea Tornielli
« Il y en a qui veulent instrumentaliser le Pape en Terre Sainte »
http://www.ilgiornale.it/a.pic1?ID=334866
(ma traduction)
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« Le Pape vient en Terre Sainte avant tout pour être près de ses enfants, des chrétiens, qui vivent un moment difficile ».
Mgr Antonio Franco, nonce apostolique en Israël, est un diplomate qui sait sourire et surtout n'esquive pas les questions les plus difficiles. Deux jours après l'annonce du voyage de Benoît XVI, qui visitera ces lieux en mai prochain, Mgr Franco explique le sens de la visite et rassure les chrétiens qui, ces dernières semaines ont dit redouter une possible instrumentalisation.
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- Pourquoi le Pape vient-il en Terre Sainte ?
« Benoît XVI a expliqué qu'il s'agit d'un pèlerinage et que l'esprit de sa visite est exclusivement spirituel, pas politique, même si clairement il sera au contact des problèmes qu'on vit ici et donc il pourra y avoir aussi cette dimension dans ses discours. Pendant le voyage il rencontrera les autorités, le roi de Jordanie, le président de l'État d'Israël, le président de l'Autorité palestinienne, mais son attention sera spécialement dirigée vers l'Église de Terre Sainte, qui l'avait en son temps invitée. Le coeur du pèlerinage sera constitué par les trois messes, à Jérusalem, à Béthléem et la dernière à Nazareth, en conclusion de l'année de la famille ».
- Il y a eu des chrétiens qui ont écrit au Pape, l'invitant à ne pas venir en ce moment. Que craignent-ils ?
« Il y a eu des craintes. On a craint que la visite puisse être d'une certaine façon instrumentalisée à des fins politiques. Mais le Pape vient vraiment pour aider ses enfants, pour leur être proche dans un moment de souffrance ».
- Où en est le travail de la commission bilatérale entre le Saint siège et Israël pour la définition des accords concernant la vie concrète de l'Église ?
« La question de la restitution du Cénacle est difficile et délicate. Par contre nous perfectionnons l'accord sur le système fiscal et espérons mettre au point les contenus essentiels avant la visite du Pape, même si on n'arrivera peut-être pas à temps pour la signature. Il y a beaucoup d'autres problèmes ouverts, mais si nous attendions la solution de tout avant la visite, Benoît XVI risquerait de devoir attendre des années ».
- Le Pape rencontrera t'il les chrétiens de Gaza ?
« J'ai demandé au gouvernement israélien qu'une représentation des chrétiens de Gaza, accompagnée de leur curé, puisse être présente à Béthléem, il m'a été assuré que cela se fera.Tout comme on m'a assuré que la participation aux messes du Pape des fidèles provenants de la Galilée et des Territoires sera facilitée : en 2000, lors de la visite de Jean Paul II, il y avait eu des difficultés et beaucoup sont restés déçus. Le gouvernement a dit qu'il sera possible de faire venir 5000 fidèles à la messe de Jérusalem. J'espère qu'on pourra augmenter ce nombre ».
- Benoît XVI, le jour de son arrivée en Israël, ira à Yad Vashem. Dans le musée, il y a la plaque controversée, qui présente Pie XII sous une lumière négative…
« Le Pape n'entrera pas dans le musée, où se trouve la plaque. Moi même, je n'y ai jamais mis les pieds, et je ne les y mettrai pas aussi longtemps que la présentation du Pape Pacelli restera dans ces termes. Benoît XVI se rendra par contre au mémorial de la Shoah, et je crois qu'il est important que chacun cultive la mémoire de cette immense tragédie, aussi comme enseignement pour l'avenir ».
- Vous croyez que ce texte sera changé ?
« Je crois dans la bonne foi de la direction de Yad Vashem et j'espère que sera possible de formuler une inscription qui ne soit pas inspirée par des préjugés ou une documentation historique incomplète. Mais il faut laisser aux historiens le temps de travailler ».
- L'affaire Williamson, qui a provoqué incompréhension et polémiques entre le Vatican et le monde juif, peut-elle être considérée comme surmontée ?
« Je pense vraiment de oui. Il a été répété avec grande clarté qu'un catholique ne peut pas nier la Shoah et je crois que les mots sans équivoques employés par Benoît XVI ne peuvent laisser la place au moindre doute ».
Le Custode s'exprime
A l’issue de la conférence de presse du Nonce apostolique (Nouvelles du 10 mars ) , "le Custode de Terre Sainte, frère Pierbattista Pizzaballa, a répondu à quelques questions des journalistes".
Et ce qu'il dit est essentiel pour comprendre l'enjeu humain de ce voyage, au delà des craintes, et des réticences (que j'avoue partager un peu, mais bien sûr je fais confiance au Saint-Père), dont on n'a pas fini d'entendre les échos
Le texte complet est ici, sur le site de la Custodie (Marie-Armelle B):
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le principal objectif de la visite c’est le pèlerinage aux Lieux Saints, mais aussi la rencontre pour encourager ces petites communautés chrétiennes qui souffrent.
Q: Ce voyage est très attendu. Il l’est dans la joie mais aussi avec une certaine inquiétude, y compris de la part des chrétiens. Que dire alors à cette Église et à chacun de nous qui devons nous préparer; de quelle façon devons-nous attendre le Pape ?
R: Tout d’abord, il faut mettre de côté les craintes, les préjugés, la perplexité qui ont été et qui peuvent encore être légitimes. Mais ce n’est plus le moment de s’interroger pour savoir si ce voyage est opportun ou non. Maintenant il s’agit de préparer la visite dans la prière ; pratiquement beaucoup de choses seront mise en place, mais par dessus tout nous devons penser qu’il vient pour nous, pour nous encourager, pour nous embrasser, même physiquement, et pour nous devons en être reconnaissants.
Q: Le pape rencontrera également avec les chefs d’autres religions. Quelle est l’importance de ces rencontres et de ces échanges, ici en Terre Sainte ?
R: Ils sont essentiels. Nous savons que ces derniers temps, il y a eu beaucoup de controverses aussi bien avec judaïsme qu’avec l’islam. Malgré tout cela, le Pape vient ici pour rencontrer aussi bien les musulmans que les juifs pour leur dire : quoiqu’il en soit, je veux me tenir avec vous, parce que c’est important.
