Pénibles...

A propos de la réintégration des lefebvristes. (26/1/2009)



Ils sont pénibles...

...tous ces gens qui critiquent le Saint-Père, et veulent lui apprendre comment faire son métier de pape.


1. Pénibles, les journalistes qui ignorent tout du contexte et des circonstances, qui ne sont nullement concernés, puisqu'ils ne croient en rien, et informent des gens décidés à ne croire en rien non plus, mais qui salivent dès qu'il s'agit de dire du mal du "pape allemand". Par parenthèse, le monde, pour ces gens, n'a plus de frontière, mais l'Allemagne reste visiblement en dehors des frontières idéologiques qu'ils ont tracées!
2. Pénibles, les "vaticanistes", et autres journalistes prétendument spécialisés, qui en savent un tout petit peu plus que les précédents, et tiennent à le faire savoir en termes ésotériques pour donner à leurs critiques un aspect raisonnable et à leur microcosme l'apparence d'un aréopage de savants, alors que leur seule motivation est l'appât du scoop... c'est-à-dire l'argent.
3. Pénibles, ces laïcs, catholiques adultes, ou même ex-fans de Benoît XVI qui se disent "sceptiques", "blessés", "déçus" parce que leur comportement moutonnier déguisé en fausse révolte, leur fait répèter à l'envi ce que les deux catégories précédentes leur assènent en boucle.
4. Pénibles, ces membres de la Curie (existent-ils vraiment?) qui, sous le couvert de l'anonymat informent courageusement la catégorie 2, pour dire eux aussi à quel point ils doutent de leur boss (ils se prétendent perplexes, voire inquiets, les pauvres!) et se placent ainsi en rebellion contre lui.
5. Pénible, ce clergé national dit 'conciliaire' (alors que le saint-Père leur explique très clairement qu'ils n'ont pas vraiment compris, ni le Concile, ni ses intentions), ouvertement réfractaire, ou plus subtilement réservé, mais qui de toutes façons traîne des pieds pour appliquer les décisions du patron, et est prêt à pratiquer l'ouverture partout et auprès de tous, communistes et musulmans compris ... sauf à sa porte
6. Pénible la police de la pensée qui a décidé une fois pour toutes que la moindre décision du Pape, sur quelque sujet que ce soit, doit passer à travers le filtre préalable de l'accord des rabbins. Et moi qui croyais naïvement que la censure avait été abolie, dans nos démocraties...
7. Pénibles, ces catholiques traditionalistes qui n'ont manifestement rien compris au sens du mot "tradition" (le Saint-Père leur a pourtant expliqué, il leur suffirait de lire) dont ils s'imaginent être les détenteurs exclusifs, et les gardiens, et qui, campant sur des positions dérisoires, se croient encore au temps de la marine à voile et de la lampe à pétrole - pour citer De Gaulle - empoisonnant le Saint-Père avec leurs petites querelles.
8. Parmi eux, pénibles plus que tout, ceux de la fraternité Saint-Pie X, petits esprits mesquins, bornés et sectaires, qui se comportent en enfants gâtés et, pénible parmi les pénibles, l'exécrable Williamson, qui a le droit de penser ce qu'il veut... mais le devoir de le garder pour lui, lorsqu'il risque de compromettre celui qui lui tend la main! (*)

Ouf!
Je suis arrivé au bout de mon réquisitoire sans avoir écrit de "gros mots", et ce n'était pas évident.

Moi, je ne maîtrise pas les aspects techniques, ou juridiques, du problème. Mais, si je crois, je sais que c'est au Pape que Dieu a confié le soin de gouverner l'Eglise. Je lui fais confiance. Et franchement, ce spectacle pitoyable me donne l'envie de fonder une église pour moi toute seule, dont le pape serait l'inspirateur et le chef. L'outrecuidance de certains, c'est un peu comme si un élève de sixième voulait critiquer la démonstration mathématique qui a valu à Laurent Lafforgue la médaille Field - puisque personne ne connaît le dossier, en aval et en amont, aussi bien que lui.

Pour rester dans le domaine du réel, je sais bien que toute cette écume va s'estomper très vite. Comme se sont estompées les précédentes et nombreuses (dérisoires) polémiques qui ont émaillé le Pontificat depuis près de 4 ans, dont ce site s'est faut l'écho, et dont la plus violente aura été les suites de Ratisbonne.
Mais cela laisse des traces, et elles sont dures à supporter pour celui qui donne tout à sa mission, et ne reçoit aucun remerciement en retour, mais au contraire, rien que des coups, y compris de ceux qui devraient être ses soutiens.
C'est si facile d'envoyer des coups au Pape, le risque est nul, on aboie avec la meute, et il n'y a aucune réponse. Pas de procès à la clé.
Sans compter que sa démarche est légitime, à la fois d'un point de vue chrétien (chercher la brebis égarée, même s'il s'agit d'un mouton noir) et stratégique (l'état de l'Eglise en France n'est pas bon, et elle n'a pas les moyens d'écarter des troupes loin d'être négligeables numériquemnt).
(26 janvier)


Encore plus pénible!

Pénibles, pour finir, et pour englober au moins six des huit catégories précédentes, l'arrogance de ceux qui, prétendant détenir le monopole de la vérité, se permettent de parler de "péché originel", se disent "effarés", "consternés", s'érigent en juges d'un tribunal sommaire où la défense n'a même pas d'avocats, et l'accusation a tous les droits, disposant à presque 100% de l'appui médiatique: des medias qui plus que jamais apparaissent comme les clercs d'une nouvelle religion, décernant des brevets de bon comportement à sa convenance, devant un troupeau de fidèles sidérés (ou abrutis). La palme, sur ce plan, me semble revenir à la presse allemande. Je préfère ne pas détailler...
Tout cela est grave, car ce qui compte, ce n'est finalement pas tant les articles, en ligne pour quelques jours et effacés ensuite, mais les réactions des gens (publiés ou non sur internet) plus durables. Des gens jeunes, pour la plupart. L'humanité de demain. Formatée par la répétition quasi incantatoire.
Et cela renvoie à un sujet d'actualité: la présence du Saint-Siège sur le Réseau. La vérité est les gens qui critiquaient l'absence relative du Vatican sur Internet (lui repprochant de ne pas savoir utiliser les outils modernes de communication), savaient très bien que les dés étaient pipés d'avance.
Car cela n'a rien à voir avec une quelconque communication. La vérité, c'est que le Vatican ne peut pas lutter à armes égales. La vérité, c'est qu'il n'a pas les moyens d'affronter la bataille du numérique.
Pour faire un test, allez consulter la page d'accueil des actualités de Google, plus spécialement les rubriques "Vatican" et "Benoît XVI". Elargissez le champ de votre recherche, en tapant ces termes en d'autres langues (italien-Benedetto, anglais-Benedict, allemand-Benedikt).
Et comptez les pages issues de sites reliés au Vatican.
Aujourd'hui, sur mon système, je n'en ai aucune.
Edifiant!


(*)

En écrivant cela, j'ai bien conscience qu'il m'est plus facile de critiquer certains que d'autres, et je ne m'en prive pas, car "certains" ne l'ont pas volé... et je sais que je ne risque rien à les critiquer.
Mais cela aussi soulève un problème.


< Retour    

(C) benoit-et-moi.fr 2008 - Tous droits réservés

Imprimer cette page