Qui est Williamson?

L'abbé de Taouärn le connaît... (8/2/2009)


J'avais parlé d'un "troll" (Une grossière manipulation).
Etrange et déplaisant personnage, en tout cas.
C'est à travers sa triste figure que j'avais découvert avec stupéfaction il y a quelque temps l'existence d'un mouvement dit "sédévacantiste", dont le nom barbare ne nécessite pas d'être traduit.
En vérité, depuis que Benoît XVI est pape (avant, je ne m'y intéressais pas) je savais que tout dialogue était impossible avec une frange irréductible qui prétend représenter la tradition, et qui déteste Joseph Raztinger.... Je me souviens, par exemple, de certains commentaires inimaginables après la visite du saint-Père à la Mosquée Bleue (on n'en mesure que mieux la générosité de la main tendue de ce dernier, sans rapport avec ses sympathies personnelles, et encore moins avec le mérite des destinataires, un geste, donc, totalement évangélique).

Tant qu'à en parler, autant que ce soit le fait de quelqu'un qui le connaît, et qui dit autant qu'il peut dire sans manquer à la loyauté.

L'Abbé Guillaume de Taouärn (un des prêtres la la Fraternité Saint Pie X ayant rejoint en septembre 2006 l'Institut du Bon Pasteur) qui sait parfaitement de quoi il parle, en parle justement sur son blog.
Son témoignage est de première importance, et même ceux qui n'admettent pas ses choix ne peuvent nier que ses propos sont d'un honnête homme.


Mgr Williamson aura-t-il réussi son coup ?

mercredi 28 janvier 2009
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http://ab2t.blogspot.com/...1
Tout le monde connaît l'opposition viscérale de Mgr Williamson à la signature d'un véritable accord entre Rome et la fraternité Saint Pie X. En s'exprimant pour la télévision suédoise le 1er novembre, jour où il conférait l'ordination sacerdotale au Pasteur Sandmark, l'évêque anglais a intentionnellement brouillé les cartes.
Oh ! Je ne dis pas qu'il ait agi avec préméditation (NDR: ???). Il a répondu aux questions qu'on lui posait. Mais il a sciemment mélangé deux combats qui sont inconciliables : un combat mythologico politique, qui soutient l'insoutenable, à force de se vouloir différent et un combat religieux, le plus beau qui soit sous le Ciel, celui qui défend et diffuse les formes de la Tradition catholique, détruite par la tempête de Mai 68.

Lorsqu'on mélange l'insoutenable et le divin, la monstruosité d'une fausse comptabilité macabre et l'élan surnaturel vers cette image créée du Vrai et du Bien qu'est la liturgie catholique, on ne peut que tomber dans l'absurde et se trouver hors jeu.
(..) Il faut que Mgr Williamson choisisse : veut-il être évêque catholique ou veut-il être le chevalier ténébreux de la défense de l'insoutenable. C'est l'un ou l'autre.
Par son insouciance scandaleuse, Mgr Williamson a radicalisé le dilemme qu'il se pose à lui-même et qu'il pose lui-même à tous les traditionalistes, qui étaient eux à mille lieux de ses folies.


Et maintenant der Spiegel !

samedi 7 février 2009
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http://ab2t.blogspot.com/...2
Le 28 janvier dernier, sur ce Blog, j'avais souligné que, pour Mgr Williamson, la double casquette d'évêque catholique d'une part, de prédicant mythologico-politique du négationnisme d'autre part n'était pas possible. "Il faudra qu'il choisisse".

Il me semble qu'il a choisi, en envoyant à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, par mail depuis l'Argentine, une interview vérifiée par ses avocats, dans laquelle il confirme tenir ces thèses négationnistes depuis les années 80. Il demande "du temps pour travailler" et fait état de la commande d'un livre de Jean Claude Pessac, démontrant l'impossibilité scientifique des Chambres à gaz.
(...)
Etant directeur du Séminaire de Winona, il entretenait, paraît-il, d'excellentes relations avec quelques rabbins new-yorkais, qu'il recevait dans cette citadelle de l'intégrisme catholique avec les honneurs... au grand dam de certains.
Il dit au Spiegel que son problème est la vérité. Mais la vérité, pour un évêque catholique, c'est le Christ, qui efface et qui périme toute autre vérité. Prétendre chercher la vérité, tout en se rendant incapable de prêcher le Christ, comme il est en train de le faire, en soutenant l'insoutenable, c'est simplement absurde. Prétendre chercher la vérité dans Jean Claude Pessac, alors qu'il existe une imposante bibliographie sur ce que Raul Hillbert appelle "la destruction des juifs d'Europe", c'est, pour Mgr Williamson, tourner en dérision ses propres paroles.

Je suis persuadé que pour lui le fond du problème n'est pas là. J'allais dire : manifestement sa religion est faite sur le sujet. Parler de recherche de la vérité dans son cas n'a donc aucun sens.

Après cet entretien au Spiegel à paraître lundi, mais dont les bonnes feuilles circulent déjà un peu partout, il montre que ses excuses au Saint Père étaient de pure forme. A mettre ainsi gratuitement de l'huile sur le feu, il montre que l'avenir de la FSSPX, menacé d'interdiction en Allemagne, ne le concerne que de loin.

Quel est son objectif, car cette fois on est bien obligé de qualifier cet entretien au Spiegel d'action préméditée. Je dirai aussi : à quelle tentation est-il en train de succomber ?

Son objectif immédiat est d'empêcher le "ralliement" de toute la Fraternité Saint Pie X à Rome, en demeurant, comme évêque, en dehors du mouvement de retour à Rome, qui, lui, semble encore irréversible, grâce aux réactions courageuses de Mgr Fellay
(...)

La tentation à laquelle il succombe ? Après avoir été si longtemps mis de côté par Mgr Fellay, prendre à 68 ans la tête d'un combat planétaire, qui lui permettrait enfin d'accéder à une notoriété, sans doute diabolisée mais éclatante.

Je ne lis pas dans les coeurs, mais le choix prémédité du Spiegel me paraît particulièrement révélateur d'une démarche qui n'est plus celle d'un évêque catholique attentif au bien des âmes, mais celle d'un chef de Parti (le Parti de la négation), décidé à faire le maximum de scandale, dans le pays où cette histoire est forcément encore pour les goïm, la plus douloureuse du monde. Juste pour faire avancer son combat. Quel mépris des âmes, pour un Pasteur !

Je disais le 28 janvier : Mgr Williamson doit choisir. Il a choisi le Spiegel. Il a choisi le scandale. Il doit renoncer à son épiscopat. Le scandale est un motif canonique pour cela.


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