Appeler un chat un chat

Les VRAIES paroles du Pape sur le préservatif. (19/3/2009)




Je mets à jour cette page après avoir reçu un message me conseillant de me rendre sur le site du Vatican, où la traduction proposée est effectivement à peu près celle de Zenit.
Mais il se trouve que l'enregistrement video de l'échange, en V.O., est disponible sur ce formidable site:
http://www.benedictxvi.tv/

Video à télécharger
ICI.
On y voit le pape (un peu ironique?) refuser de répondre en français au journaliste français qui lui pose la question. Quant à la suite, c'est bien et sans aucun doute ce qu'a rapporté le vacaniste du Corriere.
Inutile de polémiquer, bien sûr. Il suffit de dire les faits tels qu'ils sont, et là, vu ce qui en a été fait, il me semble que c'était important.


Le vaticaniste du Corriere (il remplace Accattoli), qui avait le premier transcrit la conférence de presse aérienne (En voyage avec le pape ), note que le Pape appelle un chat un chat:




Quella parola che nessuno aveva usato prima di lui
(source)
Ce mot que personne n'avait employé avant lui
Dans la question des journalistes, pudiquement, ils n'avaient pas été nommés. Mais Benoîtt XVI, grand théologien et grand professeur, connaît la valeur des mots et aime appeler les choses par leur nom.
Ainsi c'est lui qui l'a dit, et le mot a résonné dans la queue du Boeing 777 : « Préservatifs ».
Lançant des recherches dans les archives et interrogeant les historiens vaticans : un Pape les avait-il jamais nommés ? À ce qu'il semble non...
© Copyright Corriere della sera, 18 marzo 2009


Les vraies paroles du Pape

A ce propos, j'avais traduit la transcription des paroles du pape à bord de l'avion, mardi.
Peut-être qu'elle n'était pas présentable. Parmi ceux qui l'avaient citée, certains ont cru bon de se référer ensuite à celle mise en ligne par le site Zenit.
Joliment tournée, mais ne correspondant pas exactemlent au style simple et précis du Pape lorsqu'il s'exprime oralement.
Le Pape appelle vraiment un chat un chat.


Le texte de Zenit

http://zenit.org/article-20479?l=french

Q - Votre Sainteté, parmi les nombreux maux qui affligent l'Afrique, il y a également en particulier celui de la diffusion du SIDA. La position de l'Eglise catholique sur la façon de lutter contre celui-ci est souvent considérée comme n'étant pas réaliste et efficace. Affronterez-vous ce thème au cours du voyage ?

Je dirais le contraire : je pense que la réalité la plus efficace, la plus présente sur le front de la lutte contre le sida est précisément l'Eglise catholique, avec ses mouvements, avec ses différentes réalités. Je pense à la Communauté de Sant'Egidio qui accomplit tant, de manière visible et aussi invisible, pour la lutte contre le sida, aux Camilliens, à toutes les religieuses qui sont à la disposition des malades... Je dirais qu'on ne peut pas surmonter ce problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. Si on n'y met pas l'âme, si on n'aide pas les Africains, on ne peut pas résoudre ce fléau par la distribution de préservatifs : au contraire, le risque est d'augmenter le problème. La solution ne peut se trouver que dans un double engagement : le premier, une humanisation de la sexualité, c'est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui apporte avec soi une nouvelle manière de se comporter l'un avec l'autre, et le deuxième, une véritable amitié également et surtout pour les personnes qui souffrent, la disponibilité, même au prix de sacrifices, de renoncements personnels, à être proches de ceux qui souffrent. Tels sont les facteurs qui aident et qui conduisent à des progrès visibles. Je dirais donc cette double force de renouveler l'homme intérieurement, de donner une force spirituelle et humaine pour un juste comportement à l'égard de son propre corps et de celui de l'autre, et cette capacité de souffrir avec ceux qui souffrent, de rester présents dans les situations d'épreuve. Il me semble que c'est la juste réponse, et c'est ce que fait l'Eglise, offrant ainsi une contribution très grande et importante. Nous remercions tous ceux qui le font.




Je persiste et signe

Et voici ce qu'il a dit (en fait l'échange qu'il a eu avec un journaliste de France 2.. tiens donc, cherchez la piste française) selon le compte-rendu de Radio Vatican:
(Source)
Je persiste et signe, mieux vaut se référer à ma traduction.
Un passage, surtout, est très significatif:
Direi che non si può superare questo problema dell’Aids solo con soldi. Sono necessari, ma se non c’è l’anima che li sappia applicare, non aiutano, non si può superare con la distribuzione di preservativi: al contrario, aumentano il problema.
On ne peut pas surmonter le problème du sida avec l'argent (en réalité, le Pape utilise en italien le mot familier "soldi", qu'on pourrai traduire par sou: on est loin du "slogan publicitaire").
Eh oui, c'est important de citer correctement le Pape, pour faire deviner sa vraie personnalité, à des années lumière du froid théologien dans sa tour d'ivoire que les medias veulent imposer.


Le texte de Radio Vatican (en italien)

Domanda del giornalista della televisione francese France 2: Santità, tra i molti mali che travagliano l’Africa, vi è anche e in particolare quello della diffusione dell’Aids. La posizione della Chiesa cattolica sul modo di lottare contro di esso viene spesso considerata non realistica e non efficace. Lei affronterà questo tema, durante il viaggio? Très Saint Père, Vous serait-il possible de répondre en français à cette question?

- Risposta del Santo Padre: Lei parla bene italiano … Dunque, io direi il contrario. Penso che la realtà più efficiente, più presente, più forte della lotta contro l’Aids sia proprio la Chiesa cattolica, con i suoi movimenti, con le sue diverse realtà. Penso alla Comunità di Sant’Egidio che fa tanto – visibilmente e anche invisibilmente – per la lotta contro l’Aids, ai Camilliani, tante altre cose, a tutte le suore che sono a disposizione dei malati … Direi che non si può superare questo problema dell’Aids solo con soldi. Sono necessari, ma se non c’è l’anima che li sappia applicare, non aiutano, non si può superare con la distribuzione di preservativi: al contrario, aumentano il problema. La soluzione può essere solo una duplice: la prima, una umanizzazione della sessualità, cioè un rinnovo spirituale e umano che porti con sé un nuovo modo di comportarsi l’uno con l’altro, e secondo, una vera amicizia anche e soprattutto per le persone sofferenti, una disponibilità, anche con sacrifici, con rinunce personali, per essere con i sofferenti. E questi sono i fattori che aiutano e che portano con sé anche veri e visibili progressi. Perciò, direi questa nostra duplice forza di rinnovare l’uomo interiormente, di dargli forza spirituale e umana per un comportamento giusto nei confronti del proprio corpo e dell’altro, e questa capacità di soffrire con i sofferenti, di rimanere presente nelle situazioni di prova. Mi sembra la giusta risposta, e la Chiesa fa questo e così offre un contributo grandissimo ed importante. Ringraziamo tutti coloro che lo fanno.




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