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Ces Nobel de médecine qui se prennent pour Dieu

Magnifique article issu du site L'Occidentale: tout ce qu'on ne vous a pas dit sur les prix Nobel de médecine de cette année (14/10/2009).


Il est de bon ton de tourner en dérision le prétendu obscurantisme de l'Eglise, opposée à la science et accrochée à des certitudes moyennâgeuses.
Oui, mais, a t'on souvent l'occasion de réfléchir, à l'inverse sur la mainmise de l'idéologie (anti-chrétienne, cela va sans dire) sur la recherche scientifique actuelle?
Vouloir arriver à tout prix à un résultat parce qu'on a décidé une fois pour toutes que Dieu n'existe pas, est une démarche dangereuse, et de toutes façons contraire à l'esprit scientifique, justement.

Magnifique article issu du site L'Occidentale, et reproduit sur le blog de Raffaella.
Tout ce qu'on ne vous a pas dit sur les prix Nobel de médecine de cette année. Rien de vraiment étonnant, en fait, quand on sait que le nobel de la paix a été attribué à Obama

Ma traduction (je ne connais pas les termes scientifiques employés, télomère, télomérase, j'ai donc pu faire des erreurs de... genre):

Nobel: Qui sont les généticiens primés?
Ces Nobel de médecine qui jouent à être Dieu

Gianfranco Amato
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Le gouvernement suédois a décerné le prix Nobel de médecine 2009.

Se partageront le prix de dix millions de couronnes suédoises (environ 980.000 €) les scientifiques américains d'adoption Elizabeth H. Blackburn, Carol W. Greider et Jack W. Szostak.
Pour la première fois dans l'histoire de la reconnaissance par le milieu, deux femmes ont eu l'honneur d'être récompensées.
Ce n'est cependant pas cette circonstance - bien que d'un certain relief - qui a suscité l'intérêt de l'opinion publique peu informée sur le prix Nobel de cette année.
En fait, c'est précisément l'objet de la découverte primée qui a stimulé la curiosité du commun des mortels, en général peu familiers des lamelles de microscope.

Oui, parce que cette fois le prix Nobel a été décerné à trois chercheurs pour leurs travaux sur les fonctions des structures qui protègent les extrémités des chromosomes, les télomères, et sur l'enzyme qui les constitue, la télomérase. Exprimée de cette façon, la découverte ne dit pas grand chose. La chose devient toutefois plus intéressante lorsqu'on explique au profane que les télomères sont la défense la plus significative contre les dommages que les chromosomes pourraient subir au cours du processus de division cellulaire, et sont donc la protection la plus importante contre la dégradation et le vieillissement.
D'où la jubilation collective. La science a finalement vaincu la vieillesse honnie, et peut-être, qui sait, la mort elle-même.
L'excitation, cependant, est destinée à promptement retomber. Du chœur des scientifiques enthousiastes, en effet, s'élèvent quelques voix discordantes, dictées par une plus grande prudence et davantage de réalisme. Le Professeur Roberto Bernabei, gériatre à la clinique Gemelli et ancien président de la Société italienne de gérontologie et de gériatrie, par exemple, se montre très prudent: «Ce sont certainement des découvertes intéressantes, mais la mise en œuvre pratique est très loin."
Pour l'instant, ceux qui souffrent du syndrome de Dorian Gray et les fanatiques de la médecine anti-vieillissement doivent reporter leurs espoirs.
En attendant de vérifier quels avantages réels la nouvelle découverte pourrait vraiment apporter dans le domaine thérapeutique, notamment en ce qui concerne le domaine de la cancérologie, on peut réfléchir sur l'opportunité pour la science de s'immiscer dans les processus biologiques, jouant à Dieu.
Les chercheurs récompensés ont des idées très claires sur ce point.

Elizabeth Blackburn est un partisan acharné de la recherche sur les cellules souches embryonnaires, estimant qu'il pourrait en sortir une philosophorum lapis (pierre philosophale, ndt) moderne capable de donner la vie éternelle et l'immortalité. Une approche idéologique qui rappelle davantage l'alchimie hermétique que le point de vue rationnel d'un esprit scientifique moderne.
En 2004, par ailleurs, Blackburn a été écartée du Conseil sur la bioéthique, le Comité scientifique sur la bioéthique des Etats-Unis. Dépitée par cette mesure, la scientifique n'a pas hésité à signer un éditorial enflammé dans le New England Journal of Medicine, dans lequel elle prétendait avoir été clairement rejetée par le comité scientifique simplement parce que ses idées étaient en contradiction avec la ligne anti-cellules souches embryonnaires du président des Etats-Unis d'alors George W. Bush.
Son collègue de découverte Jack Szostak, est lui un fervent darwinien, obsédé par l'idée de reproduire en laboratoire la cellule initiale (primaire) afin de démontrer l'absurdité de la théorie de l'intelligent design. Ses dernières recherches, en effet, ont principalement consisté à essayer de créer un système vivant de synthèse, capable d'évoluer dans un sens darwinien. Le Professeur Szostak ne joue pas à être Dieu, il pense tout simplement qu'il l'est.

Il reste à comprendre à quoi cela rime de tenter de créer une vie biologique parfaite, d'arrêter le vieillissement ou même de vaincre la mort, en projetant l'existence humaine dans une dimension d'immortalité, si après cela, on ne parvientpas à donner un sens à cette existence.

Elle est étrange, cette peur de devenir vieux, présente à tous les niveaux de la société, et ce désir irrépressible de prolonger la vie autant qu'il est possible, sans réfléchir s'il existe vraiment une raison pour laquelle cette vie vaut la peine d'être vécue. Et il est curieux de voir la ronde des énormes intérêts financiers, médicaux, scientifiques, politiques tournant autour du rêve de vaincre le vieillissement.
Leonard Hayflick, gériatre à l'Université de Californie a mis en évidence dans une de ses célèbres métaphores combien les espoirs dans ce domaine sont ambitieux: «Dès qu'un véhicule quitte le concessionaire, il commence à vieillir et à perdre son intégrité. On le répare, mais à un moment cela devient inutile parce que les pannes sont trop nombreuses; c'est la même chose avec les humains. Puisque personne n'a été capable d'arrêter le déclin d'un objet simple comme une voiture, penser y réussir avec l'homme ressemble encore à une utopie."

Peut-être qu'un prix Nobel, tôt ou tard, réussira l'entreprise, réalisant cette utopie ancienne. Mais cela en vaudra t'il vraiment la peine?

© Copyright L'Occidentale, 6 octobre 2009

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