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Retour d'anglicans et fausses notes à la Curie

Un article (et même deux, l'autre date de février dernier) du Père Scalese: "Oecuménisme et oecuménisme". L'étrange absence du Card. Kasper (21/10/2009)

Le retour dans la communion catholique (Le retour d'anglicans et Le retour des anglicans (2) ) d'anglicans déboussolés par l'attitude hyper-moderniste d'une partie de leur clergé fait évidemment réagir le Père Scalese.
Il commence par évoquer le statut juridique du clergé ainsi réintégré - je dois avouer que je n'y connais pas grand chose, même si je crois percevoir une partie du problème - entre ordinariat, et prélature.
Mais nul doute que cela pourra intéresser certains lecteurs.
La seconde partie de l'article, annoncée par le titre, pose la question de la loyauté envers... le Saint-Père (ce n'est pas ainsi que dit explicitement le P. Scalese, mais c'est ainsi que je le comprends) des responsables du dialogue oecuménique au Vatican: en particulier, l'étrange attitude (enfin, pas si surprenante) du cardinal Kasper, responsable du Conseil pontifical pour la Promotion de l'Unité des Chrétiens, qui a pourtant "brillé par son absence" dans cette circonstance.
Est-ce à dire que le cardinal a une toute autre conception de l'oecuménisme, qui pour lui serait plutôt le dialogue avec les autres religions? En tout cas, ses dernières déclarations (elles datent du 15 octobre!) ont été démenties avec fracas par les faits. Et hier, il était à Maltes, où certes se déroulent d'autres discussions (avec les orthodoxes), mais lorsqu'une discussion est dans sa phase de finalisation, c'est quand même plus important que tout le rets!

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Œcuménisme et œcuménisme

Mercredi 21 Octobre 2009
http://querculanus.blogspot.com/...
Ma traduction:
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Hier, le Cardinal Levada a annoncé la publication de la Constitution apostolique par laquelle le Saint-Père réglera le retour de groupes anglicans à la pleine communion avec l'Eglise catholique , "tout en conservant les éléments spécifiques du patrimoine liturgique et spirituel anglican".

Les lignes qui sont données ne sont pas nouvelles: ce sont celles qui ont jusqu'ici été suivies pour l'acceptation de prêtres ou d'évêques individuels. La grande nouvelle est l'instrument juridique mis en place pour l'accueil de communautés entières: l'Ordinariat personnel. Cela me semble intelligent et sage. La Congrégation pour la Doctrine de la Foi, à ce qu'il paraît, a suggéré le recours la prélature personnelle, mais dans le cas présent, elle ne semble pas s'adapter à la diversité des situations locales. La prélature personnelle, par sa nature, est unique: tous les prêtres du monde entier dépendraient du même prélat. Des ordinariats personnels, au contraire, on peut en constituer autant qu'on veut, et même un pour chaque pays (comme c'est le cas actuellement dans le cas des Ordinariats militaires). Cela semble mieux respecter la nature d' «Eglises locales» que ces communautés portent en quelque sorte en elles.
(..)

Dans un "post" précédent (2 Février 2009), j'avais avancé une autre proposition, celle de l'Église sui juris (comme dans le cas des Églises orientales catholiques), mais je comprends que ce serait, pour l'instant, une solution un peu prématurée, et révolutionnaire. La solution des ordinariats personnels est plus facile à mettre en œuvre et peut être une première étape vers la création, à terme, dans le futur, d'une véritable église sui juris.
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Deux autres considérations.

La première concerne le rapport avec l'Église anglicane. Officiellement, tout se fait en plein accord avec l'Église d'Angleterre. En même temps que le briefing au Vatican, il y a eu une conférence de presse à Londres des deux primats Anglais: Vincent Nichols, Archevêque de Westminster et l'archevêque de Canterbury Rowan Williams, qui ont signé une déclaration conjointe, reconnaissant la convergence substantielle dans la foi, la doctrine et la spiritualité entre l'Eglise catholique et la tradition anglicane. Ceci au niveau officiel. Les habituels "bien informés" affirment que Lambeth Palace était fermement opposée à la décision papale (Damian Thompson ). C'est possible, et même compréhensible (en regardant la photo de Williams lors de la conférence de presse d'hier, on dirait qu'il n'était pas tellement satisfait). Mais dans ce genre de cas, plutôt que les sentiments personnels, ce qui compte, ce sont les documents signés.

La deuxième considération concerne la relation entre cette décision et le dialogue œcuménique accompli jusqu'à présent. Bien sûr, le retour, pour des communautés anglicanes entières, à la pleine communion avec l'Eglise catholique paraît un fruit magnifique du chemin œcuménique au cours des dernières années, mais tous ne sont pas du même avis.
La note d'information de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a déclaré à cet égard: "La disposition de cette nouvelle structure est en ligne avec l'engagement pour le dialogue œcuménique, qui continue d'être une priorité pour l'Église catholique, notamment grâce aux efforts du Conseil pontifical pour la Promotion de l'Unité des Chrétiens". La déclaration conjointe de Londres, ensuite, insiste sur ce point: "Sans les dialogues des quarante dernières années, cette reconnaissance n'aurait pas été possible, et on n'aurait pas pu nourrir l'espoir pour une pleine unité visible. En ce sens, la Constitution apostolique est une conséquence du dialogue œcuménique entre l'Eglise catholique et la Communion anglicane".

Je suis pleinement convaincu de ce qui a été confirmé hier à Rome et à Londres.
Pourtant, il y quelque chose qui ne tourne pas rond. Comment se fait-il que le briefing n'ait été fait que par le Cardinal Levada, et Mgr Di Noia? Je comprends que le préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et le Secrétaire de la Congrégation pour le Culte divin, pour leurs compétences respectives, aient été présents, mais comment est-il possible que dans une telle circonstance, le Conseil pontifical pour la Promotion de l'Unité des Chrétiens brille par son absence? Le cardinal Kasper, paraît-il, était à Chypre. Cela ne semble pas une excuse très convaincante.

(..) Il y seulement quelques jours, le cardinal Kasper a exclu la possibilité de "passage en groupes groupe" vers le catholicisme (*). On a presque l'impression qu'au Vatican, on marche sur deux voies différentes. D'une part, un œcuménisme de façade, composée essentiellement de beaux discours, de sourires, de poignées de main, de rencontres cordiales, mais pour le moins sans résultat; de l'autre, un œcuménisme souterrain, conduit par l'ex Saint-Office, qui, dans le silence, semble produire des résultats concrets. Je comprends que peut-être, les deux sont nécessaires, mais ne serait-il pas opportun de coordonner un peu mieux le travail, pour éviter de donner l'impression qu'on poursut deux objectifs différents?

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Note

(*) Voici la traduction par moi de la dépêche de l'Agence italienne ASCA citée par le Père Scalese.
Elle date seulement du 15 octobre!!
Très étrange attitude, donc, du cardinal Kasper, qui n'en finit pas de se démarquer du Saint-Père.
Que la conversion soit une affaire personnelle, c'est sans doute vrai.
Mais on peut s'étonner d'entendre de sa bouche des déclarations aussi péremptoires alors que se déroulaient sans doute (et heureusement, en toute dicrétion!) des tractations si importantes pour l'Eglise... dont il est un haut dignitaire.
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La conversion "est une affaire personnelle" et c'est pourquoi il n'est pas possible d'imaginer des passages de «groupe» au catholicisme: le cardinal Walter Kasper, président du conseil pontifical pour l'unité des chrétiens l'a répété, alors qu'il présentait au Vatican son livre "Harvesting the fruits. Basic aspects of christian faith in ecumenical dialogue. Ecumenical consensus, convergences and differences" (Récolte des fruits. Une caractéristique essentielle de la foi chrétienne dans le dialogue œcuménique. Consensus, similitudes et différences).
Le cardinal répondait aux questions des journalistes sur l'hypothèse, qui a circulé ces derniers jours, de l'entrée "massive" d'un groupe d'anglicans traditionnalistes dans l'Eglise catholique.

La conversion, a dit Kasper, est une question personnelle. Toute personne qui veut se convertir au catholicisme sera accueilli individuellement, mais pas de groupes. Nous ne faisons pas de prosélytisme".

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Un ancien billet du Père Scalese

Et voici un article du Père Scalese, datant du 2 février dernier, et qui se retrouve aujourd'hui au premier plan de l'actualité... tout en rendant hommage a sa perspicacité et à son bon sens.
Misteri di Curia: http://querculanus.blogspot.com/...

(..) Dans mon message du 2 Février, j'ai rapporté la nouvelle d'un retour possible à l'unité catholique de la Traditional Anglican Communion (TAC).
Comme le disait le titre, je considérais cela comme un «bonnes nouvelle».
Mais, apparemment, dans certains milieux de la Curie, ce n'est pas le cas.
Il faut lire le commentaire de Mgr Marc Langham, responsable du Conseil pontifical pour la Promotion de l'Unité des Chrétiens pour le dialogue avec la Communion anglicane (agence SIR)
Pour lui, ce n'est pas une "bonne nouvelle", mais seulement une "rumeur médiatique".
Le Monsignore ajoute: "Nous n'avons reçu aucune nouvelle que cela se produira, peut-être la Congrégation pour la Doctrine de la Foi aura plus d'informations mais nous n'avons pas reçu de nouvelles, sauf bien sûr ce que nous lisons dans la presse, les blogs."
(...)
Ce qui paraît absolument incompréhensible pour moi, ce sont les déclarations qui suivent: «Ce qu'on lit sur Internet et dans la presse, dans ce bureau, semble très étrange. Je ne crois pas qu'il s'agisse d'une possibilité réelle". Pour deux raisons: premièrement, que la conversion "est un processus très personnel et nous ne pouvons pas recevoir un groupe de tant de personnes." La deuxième considération est que «les évêques de la TAC sont mariés. Même l'archevêque qui est leur chef, a été marié deux fois et n'est donc pas susceptible d'être accepté comme évêque".
L'expert du Conseil pontifical note également que les "traditionnalistes" du TAC ne sont "pas en communion avec l'Archevêque de Canterbury. Ce ne sont pas de vrais anglicans. Ils ne sont pas reconnus par la Communion anglicane. Alors, nous ne savons pas quel est leur statut" . Leur admission dans l'Eglise catholique créerait certainement des difficultés à l'archevêque de Canterbury et à la Communion anglicane mondiale. "Cela nécessite donc beaucoup de prudence et de soins."
Vous avez compris? Mieux vaut que le TAC reste où il est.
On dirait que Mgr Langham déplore que des chrétiens veuillent revenir à l'Eglise catholique.
Je me demande à quoi rime un Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens, si son but est non pas la restauration de l'unité, mais le maintien du statu quo. Je ne sais pas ce que signifie pour certains experts, le mot «œcuménisme»: après nous avoir enseigné que l'œcuménisme ne consistait pas à prétendre le retour des frères séparés dans l'Eglise catholique, nous apprenons maintenant que, lorsque quelqu'un demande à y être réadmis, il faut lui fermer la porte. L'important est de ne pas créer de difficultés dans les relations diplomatiques avec d'autres confessions chrétiennes.
Jusqu'à présent, je pensais que les obstacles à l'unité étaient principalement doctrinaux. Mais puisqu'ici il n'y pas d'obstacles de cette nature (les évêques du TAC ont déjà souscrit publiquement au Catéchisme de l'Église catholique), les seules choses à discuter sont les modalités de leur réintégration dans l'Eglise catholique: un problème canonique, plus que dogmatique. Mais il semble que pour les experts du dicastère de l'œcuménisme, des questions importantes, certes, mais d'ordre disciplinaire (comme peut l'être le mariage des évêques) deviennent des obstacles insurmontables.
(...) Pour eux, ce n'est pas un problème si il y a des femmes-évêques et des évêques homosexuels dans la Communion anglicane, mais le problème c'est qu'il ya des évêques mariés. Pour eux, la non-reconnaissance par la Communion anglicane est un obstacle à la communion avec l'Eglise catholique. Pour eux, le plus important est la communion avec l'Archevêque de Canterbury, et non avec l'évêque de Rome.

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Le retour des anglicans (2) Un médiocre livre contre le Pape (II)