Actualités Images La voix du Pape Visiteurs Livres Sites reliés Lu ailleurs Index Recherche
Page d'accueil Actualités

Actualités


Pie XII vénérable Noël Statistiques du site Le Pape et les artistes Retour des anglicans République tchèque Un an déjà Le blog du P. Scalese Navigation Dernières entrées

L'Europe contre le Crucifix

Réactions italiennes légèrement décalées: celles de Messori, et du blog Fides et Forma (5/11/2009)


Réactions italiennes saines presque unanimes à la sentence de la Cour européenne des droits de l'homme de Strasbourg (Le crucifix à l’école viole les droits de l’homme ), condammant l'Italie à des dommages et intérêts (symboliques) en faveur d'une plaignante qui refuse la présence de crucifix dans les salles de classe.

Des voix légèrement différentes se font néanmoins entendre. Intéressantes pistes de réflexion.
Dans la dérision (contre une logique devenue folle, Messori) ou le triste constat d'une réalité pour laquelle nous ne sommes pas exempts de reproches (Blog Fides et Forma).
Sans compter une nouvelle contribution du Père Scalese, à lire ici: Le Katechon

Messori: ôter la photo de Napolitano

Tornielli interroge Messori...
Mercredi 4 Novembre 2009
http://www.ilgiornale.it/

"Il faut retirer des bureaux la photo de Napolitano" (ndt: président de la République)
Andrea Tornielli

La provocation de l'écrivain catholique: "Il n'y a pas seulement le sentiment religieux, mais aussi politique. Celui-ci aussi peut être offensé".

"Selon cette logique dangereuse et sectaire de devoir respecter les sentiments politiques aussi bien que religieux, pourquoi ne pas demander que l'effigie du président Napolitano puisse être retirée des édifices publics?
---------------------

- Comment réagissez-vous à la décision à Strasbourg?
"Je suis attristé, attristé mais pas choqué. L'amertume découle de cette considération: depuis longtemps désormais, le crucifix n'est plus seulement un symbole religieux, mais il est devenu un symbole de l'excellence humaine, un symbole de résistance à l'injustice et au mal."

- Vouloir le supprimer est une offense à la religion chrétienne?
«Non, c'est une insulte, voire un péché contre l'histoire. Le christianisme, la croix a à voir avec les origines de la civilisation européenne et, par conséquent, cette décision ne va pas contre la religion, mais elle va à l'encontre de notre histoire et du sens de la réalité. "

- Pourquoi est-ce important, la référence aux racines chrétiennes de l'Europe?
«Sans le christianisme, notre continent n'existerait pas ou si il existait, il serait tout à fait différent. Au V-VI ème , l'Europe n'existait plus, envahie par de nouveaux peuples du nord. L'amalgame entre les Romains et les barbares fut seulement l'oeuvre de l'Eglise catholique. Ce furent ces vingt mille abbayes qui parsèment le continent, de l'Écosse à Pantelleria, de Lisbonne à Kiev. Les moines ont apporté une contribution vitale à la formation de notre civilisation. "

- Pourquoi dites-vous que vous ne vous scandalisiez pas de la sentence?
«Parce que Jésus-Christ et sa croix sont plus grands que les bureaucrates européens. Je pense que nous devrions cesser de faire semblant de vivre à l'ère du christianisme, et réaliser que nous sommes devenus un petit troupeau, donc je ne suis pas choqué de devoir n'exposer la Croix qu'aux endroits où la religion chrétienne est pratiquée. Pour les chrétiens, la croix est beaucoup plus qu'un symbole ou une référence culturelle ou historique. "

- Donc, vous enlèveriez les crucifix?
«Je n'ai pas dit ça. L'exposition du crucifix dans les écoles publiques, si je me souviens bien, a été établie par la loi Lanza, en 1857, tandis que pour les édifices publics, cela remonte à 1923, après les Accords du Latran. En 1988, le Conseil d'Etat a défini la Croix comme "symbole de la civilisation et la culture chrétienne dans ses racines historiques, comme valeur universelle, indépendamment de la religion».

- Maintenant, pourtant, l'Europe décide et légifère ...
«Mais alors, excusez-moi, je pourrais aussi demander de supprimer la photo du chef d'Etat."

- Est-ce que vous ne faites pas de la provocation? Ce n'est pas la même chose ...
"Il n'y a ps que le sentiment religieux. Il y a aussi le sens politique, et celui-là aussi peut être offensé, vous ne croyez pas? Le Président de la République n'est pas un alien, venu de Mars le jour de sa nomination. Admettons que je me reconnaisse dans l'une des forces politiques qui n'ont pas voté pour lui jusqu'à la fin. Sur la base de mon sentiment, je pourrais me sentir offensé en voyant sa photo dans les bureaux publics. Et demander de l'enlever. "

- Le président représente la nation, il représente tout le monde, et c'est une institution laïque.
"Bien sûr, mais s'il offense mon sentiment politique, n'ai-je pas le droit d'exiger le retrait de son portrait à la préfecture ou à la mairie? Bien sûr, il s'agit d'une boutade (en français dans le texte), et je ne penserai jamais à faire une telle requête. Je n'ai rien contre le président. Je ne l'ai dit que pour faire comprendre que si nous commençons avec cette logique, nous ne nous arrêterons plus. Nous avons parlé du sentiment religieux et du sentiment politique. Et du sentiment politique, nous en faisons quoi?".

- Ceux qui veulent faire disparaître la croix dans les salles et les bureaux publics en appellent à la laïcité de l'État et au pluralisme religieux.
«Je le répète: c'est une logique que je trouve personnellement aberrante. Le crucifix est un symbole de l'humanité depuis des siècles et en même temps l'espoir de la résurrection. En outre, il ne dérange que quelques Laïcistes de chez nous, mais pas, par exemple, les musulmans, que je n'ai pas entendus se plaindre.


© Copyright Il Giornale, 4 novembre 2009 (Raffaella)

 

F. Colafemmina: de quoi nous plaignons-nous?

Mercredi 4 Novembre 2009
http://fidesetforma.blogspot.com/...
Mais de quoi nous plaignons-nous?
Francis Colafemmina
----------------------

Cela peut sembler une provocation anti-chrétienne, une honteuse offensive du laïcisme européen et maçonnique le plus grossier, mais l'arrêt de la Cour européenne des Droits de l'Homme à Strasbourg n'est rien de plus que la conclusion prévisible d'un vide législatif italien, et du silence complice qui est le signe distinctif des gouvernements des nations ex-catholiques.
(..)
N'importe qui devrait admettre, avec les juges solennels de Strasbourg, qu'effectivement, et même légalement le catholicisme n'est plus notre "religion d'Etat", et que l'État est laïc.
Cela dit, tout en étant profondément conscient de la puissante iconoclastie maçonnique qui se cache derrière la décision, elle devrait aider les Italiens à ouvrir les yeux et à éviter de s'engager dans des croisades douteuses contre la Cour de Strasbourg.
Nous ferions mieux de faire une introspection, et de confesser notre laïcisme profond et généralisé, l'abandon retentissant, par l'Église catholique elle-même du signe de la croix.

Allons à San Giovanni Rotondo (ndt: à Pietrelcina, où l'on vénère Padre Pio) pour trouver l'amas de ferraille d'Arnaldo Pomodoro, allons à Medjugorje pour trouver un Christ crucifié sans croix derrière lui (selon une mode douteuse de ces dernières années).

Ou bien souvenons-nous de l'obscène crucifié avec les jambes écartées et l'anatomie défigurée de la crosse du pape Paul VI (utilisée par les papes jusqu'à il y a deux ans, et finalement abandonnée par le pape Benoît XVI).

Demandons-nous quelle place trouve le crucifix dans nos maisons, comme dans nos esprits ...
(..)
Voilà à quoi nous avons réduit le corps crucifié: à des objets de décoration, à des bijoux d'or ou d'argent, peu importe, mais sûrement désormais sans aucun rapport avec l'homme Dieu sur la Croix, qui sauve le monde.

C'est de ce laisser-aller, de cette indifférence totale que naît la décision de la Cour européenne. Elle naît également du juste rejet des théories abstraites du gouvernement italien, en vertu desquelles le Christ crucifié aurait aussi "une signification éthique, compréhensible et appréciable indépendamment de l'adhésion à la tradition religieuse ou historique car elle évoque des principes pouvant être partagés en dehors de la foi chrétienne (non-violence, égale dignité de tous les être humains, justice et partage, primauté de l'individu sur le groupe et importance de sa liberté de choix, séparation du politique du religieux, amour du prochain allant jusqu'au pardon des ennemis)."

Mais depuis quand la croix n'est-elle qu'un "symbole" de "non-violence, égale dignité de l'homme" ou encore de "suprématie de l'individu sur le groupe et d'importance de sa liberté de choix"? Quels sont ces explications absconses d'un Etat qui - indépendamment de la couleur de ceux qui le gouvernent - vit toujours avec un sentiment de malaise son identité religieuse et a besoin de justification de dernier ordre pour maintenir les crucifix dans les lieux publics?

Le théorème du gouvernement italien était simple: montrer que le crucifix a une valeur "historique" et "éthique" qui le rend compatible avec la laïcité et les religions des autres, sans se livrer à la proclamation d'une «suprématie» culturelle du catholicisme dans notre pays.

Malheureusement, ce n'est pas le cas. Il ne faut pas grand'chose pour le comprendre.
Ou le crucifix est un signe vivant de celui qui est mort et ressuscité pour nous ou c'est un simple morceau de bois vide de sens.
Le Christ ne fut ni un grand initié, ni un bienfaiteur du monde, encore moins un Gandhi palestinien d'il y a deux mille ans . Non, il est le Fils de Dieu et en tant que tel doit être adoré et honoré. Le reste n'est que des bavardages par ceux qui veulent le transformer en symbole mondain, emblème d'une humanité qui ne peut plus se tourner vers le divin.

--------------------

Des électeurs du Maine, une claque aux juges Images de Brescia