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Plaidoyer pour la vie contre la décroissance (3)

Conférence d'Antonio Gaspari: C'est l'homme, qui par son génie, transforme des matières inertes en ressources (pétrole, silicium... et même l'eau) - L'innovation technologique permet de réduire l'impact environnemental - Comment l'idéologie anti-humaine des verts (avortement, euthanasie) rend inévitable une politique de décroissance - L'environnement: une opportunité pour les catholiques - l'écologie humaine selon Jean-Paul II (13/11/2009)

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Plaidoyer pour la vie, contre la décroissance
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Plaidoyer pour la vie, contre la décroissance (1)
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Plaidoyer pour la vie, contre la décroissance (2)

Les dommages produits par une certaine idéologie écologiste sont évidents et il y a [dans l'encyclique] deux chapitres qui en parlent.
Je pense qu'il n'y a jamais eu de document pontifical et magistériel plus clair. L'idéologie est condamnée, pour ses effets et ses arguments.
Dans notre livre (Les maîtres de la planète ), nous avons essayé de montrer comment toute l'argumentation repose non seulement sur la question de la croissance démographique, mais principalement sur la question des ressources, qui ne correspond pas à la réalité, car selon les malthusiens, les ressources sont fixes et comme la consommation augmente, tôt ou tard elles prendront fin. Mais c'est un argument tout à fait erroné, parce que la notion de ressource est erronée.

Beaucoup de choses que nous appelons aujourd'hui ressources n'en étaient pas vraiment pas et n'en ont jamais été. C'est l'homme et de sa technologie, sa croissance comme société, qui ont transformé la matière en ressources et je peux vous en donner des exemples à l'infini.
Commençons avec le pétrole. Le pétrole, nous savons pertinemment qu'on le connaissait déjà en 1200, Marco Polo en parle dans Il Millione. Au cours d'un de ses voyages en Chine, Marco Polo passe par l'Iran et voit des pierres qui brûlent, c'était du gaz et du pétrole en feu. Mais qu'est-ce que le pétrole? Une substance hautement inflammable, polluante, nauséabonde, visqueuse. À Naples, on dirait: c'est 'na munnezza' (!!), et c'en est.
C'est le résultat de millénaires de décomposition de végétaux et d'animaux, c'est un combustible fossile qui s'il tombe dans la mer fait mourir tout ce qui existe, pareil s'il se répand dans un champ. Alors, pourquoi est-il devenu une matière première? Parce que lorsque nous avons développé la technologie pour raffiner cette substance, l'utiliser pour produire des matières plastiques, l'utiliser comme combustible pour produire de l'énergie pour le chauffage et pour la locomotion, il est devenu une ressource. C'est nous, les hommes qui qui avons transformé le pétrole en ressource.

Prenons un exemple encore plus avancé: quel est aujourd'hui l'industrie la plus importante au monde? C'est celle de l'ordinateur et il n'y a pas d'affaires ou de divertissemnt qui n'utilise l'ordinateur pour transmettre des données. Mais d'où vient l'innovation technologique de l'ordinateur? Bien sûr, il est fait de plastique, d'un peu de cuivre, il a besoin d'électricité, mais pas beaucoup et d'une liaison vers le réseau téléphonique, mais tout vient de l'intuition de quelques uns, qui a transformé le silicium - qui est dans le sable - autrement dit l'élément le plus commun sur notre planète après l'oxygène, en un microprocesseur, une puce, une mémoire.
Le sable est-il une ressource? Oui, peut-être pour le bâtiment, mais pas tant que cela. Et pourtant, qui a fait cela? L'homme, qui a fait d'un grain de sable l'activité et l'industrie les plus importantes au monde.

Vous me direz, c'est bien, mais l'eau ... tôt ou tard, l'eau douce prendra fin, nous utilisons mal. Très juste, nous pourrions l'utiliser de façon beaucoup plus efficace et il est bon d'éduquer les enfants à fermer le robinet et à avoir une vie sobre, mais ne venez pas me dire que cette planète n'a pas d'eau, que c'est une ressource finie .
Nous sommes la planète autour de tout le système solaire et au-delà, qui a de l'eau; les deux pôles ont eux-mêmes une telle montagne d'eau que vous ne pouvez pas l'imaginer. Le cycle de l'eau sur terre est une chose merveilleuse et si nous recueillions toute la pluie qui tombe, toutes les terres seraient submergées d'un mètre et demi d'eau. En somme, de l'eau, il y en a, mais ensuite, sûrement - et là intervient le péché de l'homme - il y a des gens qui pensent que l'eau, plutôt qu'un bien universel est une propriété personnelle sur laquelle ils peuvent spéculer: prendre l'eau à bas prix et la vendre au maximum.
Le problème est là, et pas que l'eau manque: c'est un problème de mauvaise gestion, de spéculation, d'abus et d'inefficacité. 70% de l'eau douce est utilisée pour l'irrigation et nous pouvons également prendre moins de douches, mais ce n'est pas le problème. Plutôt, il nous faut rendre l'irrigation plus efficace, puisque nous ne pouvons pas la réduire, car la production de nourriture, devenue très forte, dépend du fait que nous puissions fournir assez d'eau pour les plantes.
Si nous utilisions le système qu'utilisent déjà les Israéliens - l'irrigation au goutte à goutte - nous pourrions multiplier la disponibilité de cette ressource. Le problème n'est donc pas: "c'est la faute de l'homme qui est mauvais et qui utilise mal l'eau", mais le fait que le Créateur a mis à notre disposition une ressource énorme et que nous devons savoir comment l'utiliser au mieux. En outre, lorsque nous parlons d'eau, nous entendons l'eau potable, mais pour la rendre ainsi, nous la traitons, même s'il est vrai que l'eau de pluie est potable. Je veux dire, même l'eau potable dans un certain sens, est quelque chose que nous produisons.

A ce propos, je veux vous raconter une expérience personnelle. L'année dernière, j'étais en Terre Sainte et je suis parti du Sinaï, qui est vraiment un désert désolé, où, pendant des km et des km, on ne voit pas un seul arbuste d'acacia, mais seulement l'érosion des roches qui s'effritent, avec des températures infernales, cinquante degrés durant la journée, se rafraîchissant un peu la la nuit.
Roulant vers la vallée du Jourdain, sur l'autoroute, de temps en temps, dans ce désert terrible, on rencontre des kibboutz israéliens qui semblent des mirages: forêts de palmiers, pleines de dattes, de fontaines, de fermes, de plantes d'un vert éclatant. Je me suis arrêté, incrédule et les Israéliens ont dit, ce n'est pas si difficile, nous utilisons l'amplitude thermique pour recueillir l'eau. En somme, ils se servent de techniques très avancées, et il n'est pas vrai que, dans ces endroits, il ne pleut pas, seulement que dans le désert, quand il pleut, l'eau disparaît presque immédiatement; eux, au contraire, la recueillent.
Quand j'ai constaté que de cette manière on pouvait rendre le désert entièrement vert, ils ont déclaré: Bien sûr!
Alors, toute cette histoire que l'eau manque ... Israël est l'une des régions les plus arides du monde et a de l'eau en abondance, vous pouvez y prendre une douche tous les jours; alors, qu'est-ce qui manque, pour rendre le désert vert? L'argent à investir? La technologie? Non, il manque les hommes. Les jeunes ne vont plus travailler dans les kibboutz, en dépit de l'offre de bons salaires et la possibilité de ne pas faire son service militaire, qui là-bas dure trois ans. Tout cela prouve quoi? Que nous avons la possibilité de faire fleurir les déserts, mais nous manquons de gens et c'est une réalité, un fait vrai.

Assurément, c'est à l'opposé de ce qu'on nous a dit jusqu'à présent à savoir que, pour sauver l'environnement, il nous faut empêcher la naissance des enfants. Vous vous rendez compte que cela modifie le sens du débat: les ressources sont essentielles à notre capacité d'utiliser les connaissances scientifiques et de les appliquer aux nouvelles technologies. Et nous avons déjà cette possibilité mais il y a une tragédie d'ordre moral. Jean-Paul II et maintenant Benoît XVI ont dit et répété que nous vivons aujourd'hui dans une période qui est la plus riche de toute l'histoire de l'humanité et l'humanité n'a jamais réussi à produire autant de biens que maintenant. Souvent, nous ne nous en rendons pas compte, mais nous vivons dans une époque de renaissance technologique et scientifique.

Si nous allumons notre ordinateur et faisons une petite recherche, nous avons à notre disposition une bibliothèque mondiale; ou bien, pensons à la communication: nous pouvons parler aux gens de l'autre côté de la planète en temps réel et avec très peu d'argent. Tout cela avec un impact environnemental très faible. Pensez à la lettre et à son impact, dans le vieux système postal. Ecrire une lettre à un ami au Chili signifie avoir de l'encre, du papier, un stylo, puis passer à la boîte aux lettres où un système à moteur la ramasse et l'apporte à la salle de tri, de là, à l'aéroport, puis le chemin de fer et à l'arrivée même topo. Pensez à cette lettre et au nombre de gens, aux ressources - et donc à l'impact sur l'environnement - qui sont nécessaires pour l'acheminer. En ce qui concerne l'efficacité, si nous écrivons une lettre ici à Viareggio et que nous l'envoyons à notre ami au Chili, il la recevra plus ou moins dans sept jours. Avec l'ordinateur, à mon ami chilien, je n'écris pas de lettres, mais en une seconde, j'envoie un livre, l'encyclopédie si je veux; et il répond en un clin d'oeil avec un impact environnemental ridicule, un peu d'électricité et quelques secondes de ligne téléphonique.

Comme on le voit l'innovation technologique permet de réduire l'impact environnemental et d'améliorer le service. Avec la poste normale je pouvais écrire à dix ou vingt personnes par jour, avec l'ordinateur je reçois deux ou trois cents messages par jour et je correspond avec une cinquantaine de personnes en temps réel. Comme vous pouvez le voir, toutes les demandes d'arrêter le développement, l'industrie, l'innovation technologique, parce que tout cela pollue, sont exactement le contraire de la réalité; ici aussi l'encyclique Caritas in veritate est extraordinaire et tous les chapitres consacrés au développement sont une merveille, car ils expliquent que le développement n'est pas une opinion: une chose que vous pouvez faire ou ne pas faire, mais une vocation de l'humanité. Ils expliquent aussi qu'il y a un sens à nosvies, que nous sommes certainement faits pour le bien et que bien passe par le progrès et le développement. Tout cela fait partie du plan de Dieu et ne pas le faire, est très regrettable, car cela signifie faire moins bien que ce qu'on peut.

Il doit certes s'agir d'un développement qui s'effectue dans l'intérêt de l'humanité, à la recherche du bien commun, en évitant le péché de le faire pour soi-même et son intérêt personnel. Dans de nombreux journaux catholiques, il y a des auteurs comme Vandana Shiva ou Serge Latouche selon lesquels le développement est le pire ennemi de l'humanité. Latouche en particulier, a écrit que le développement est la première base de la pollution. Aussi ces gens parlent-ils de
décroissance heureuse: empêcher le développement. Mais d'autre part, ils ont imposé une idéologie qui a réduit au minimum la capacité de reproduction de l'humanité et doivent donc faire face à cette situation tragique d'absence de bras, et ensuite proposer la décroissance, ajoutant le péché au péché.

Quel est le problème? L'idéologie qui a dominé jusqu'à présent dans le milieu environnementaliste est anti-humaine, elle a même identifié l'homme comme un ennemi et a commis une série de graves erreurs, qui coûtent des vies humaines, des souffrances et font la promotion d'un modèle éthico - moral qui a déchiré et désintégré le tissu social. L'idéologie verte et écologiste est favorable à l'avortement, à l'euthanasie, à la contraception d'urgence [ladite pilule du lendemain ed]; les mêmes gens qui font campagne pour sauver les arbres centenaires dans les conseils régionaux, municipaux ou au Parlement, proposent l'euthanasie.
Toutefois, il ne faut pas que nous soyons manichéeens, et en rejetant cette idéologie manichéenne, que nous refusionsaussi l'attention àl'environnement.

Au contraire, l'environnement et le développement de l'environnement sont une grande opportunité pour nous, chrétiens, c'est un devoir, parce que dans la Genèse, il est écrit que Dieu a créé le jour et la nuit, le soleil et la lune, l'eau et la terre. Puis il les donna à l'homme afin qu'il en soit le gardien et le responsable, poursuivant l'oeuvre du Seigneur. Nous avons donc une responsabilité par rapport à ce don, qui est précisément le développement, et continuer l'oeuvre du bien.

Il nous faut donc lire cette opportunité, selon ce nouveau concept qui est l'«écologie humaine», dont Jean-Paul II a parlé en 1991 dans l'encyclique Centesimus annus, et qui par la suite a été développée jusqu'à cette dernière encyclique.
Les principes de l'écologie humaine sont essentiellement trois.
Pour une écologie humaine saine, dit Jean-Paul II, il faut défendre et soutenir la dignité de chaque personne, indépendamment de son état physique, sa religion, son âge, etc. Donc, défense de la vie jusqu'au bout, sans "si", sans "mais" : l'enfant conçu doit absolument être protégé.
Également, soutien et de développement de la famille, la base sur laquelle la civilisation s'est développée.
Le troisième point est le développement. Jean-Paul II a indiqué le développement et en particulier le processus éducatif - précisément parce que le développement dépend du capital humain - en tant que condition de la croissance de l'humanité en termes de science et d'applications.

A suivre...

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