Actualités Images La voix du Pape Visiteurs Livres Sites reliés Lu ailleurs Index Recherche
Page d'accueil Actualités

Actualités


Pie XII vénérable Noël Statistiques du site Le Pape et les artistes Retour des anglicans République tchèque Un an déjà Le blog du P. Scalese Navigation Dernières entrées

Rapport d'information sur le Saint-Siège

par des parlementaires français. (15/11/2009)

Mise au point le 16/11: le "rapport" contient une erreur (
Signalé par un lecteur *).

 
 


Le Salon Beige donne un lien vers un document fort intéressant de 30 pages publié sur le site de l'Assemblée Nationale.

Il s'agit d'un rapport d'information, suite à une visite d'une délégation du groupe d’études sur les relations avec le Saint-Siège qui s’est rendue à Rome du 14 au 17 septembre 2009.
Elle était composée de parlementaires UMP.
Elle a fait, ni plus ni moins, un travail de "renseignement".

Selon ce document, les principaux objectifs assignés à cette mission consistaient à :
– évoquer avec des représentants de la Curie romaine l’état des relations entre la France et le Saint-Siège ;
– recueillir la position du Vatican sur quelques questions politiques et diplomatiques ;
– évaluer la présence de la France à Rome à travers les organismes d’accueil et de formation existant.

En réalité, elle a surtout recueilli des témoignages lui permettant de faire état de prétendus dysfonctionnements et d'une absence de gouvernance qu'elle aurait constatés sur place.

Voyons d'un peu plus près:

<<< Haut de page 

1. Relations entre la France et le Saint-Siège.


Des désaccords de fond, et une perte significative de l'influence culturelle de la France, qui n'apparaît pas qu'au niveau religieux
------------------------
Ce premier chapitre fait état de "liens étroits qui ne masquent plus une réelle perte d’influence".

Il est constaté que si les visions concordent par exemple sur les grandes questions internationales (Irak, Proche-Orient, Afrique) et sur le respect de l'environnement, "sur d’autres questions de société, le Vatican adopte des positions qui sans être divergentes de celles de la France reposent en fait sur une approche plus spirituelle". (façon diplomatique de dire qu'on n'est d'accord sur rien d'important!)


De nombreux éléments témoignent de la perte d’influence de notre pays :

– il n’y a plus que deux cardinaux au sommet de la hiérarchie de la Curie : le Cardinal (* ) Dominique Mamberti, qui fait office de « ministre des affaires étrangères » du Saint-Siège, et le Cardinal Louis Tauran (..) qui a été « rappelé » au conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux après les réactions au discours de Benoît XVI à Ratisbonne afin de renouer les relations avec les Musulmans.
– absence de tout français dans les promotions de l’Ecole des nonces depuis quelques années qui entraînera à terme la disparition des « voix » françaises dans la diplomatie vaticane.
– le fait que l’ambassade de France près le Saint-Siège ait été placée en catégorie 3 (avec la diminution des effectifs et des moyens que cela entraîne), comme la longue vacance du poste d’ambassadeur ont constitué de mauvais signaux envoyés aux autorités de la Curie.

Par ailleurs, le recul du français est général.
L’italien est devenu la langue officielle du Vatican en remplacement du latin et la majeure partie des études dans les universités pontificales et les instituts de formation a lieu en italien (quelquefois en anglais) ce qui conduit les séminaristes et les prêtres francophones venus à Rome pour poursuivre leurs études à une formation linguistique accélérée.
Ce recul est accéléré par le fait que le français n’est plus enseigné en Italie : il n’y a pas d’enseignement obligatoire d’une seconde langue dans les lycées et collèges, et les jeunes italiens ne parleront plus le français.
...
Si l’incompréhension du Vatican face à la position française lors de la discussion du préambule du traité constitutionnel de l’Union européenne, en particulier le refus de faire référence aux «racines chrétiennes de l’Europe», a été partiellement levée par le discours du Président de la République à Saint-Jean de Latran, le 20 décembre 2007 (ndr: c'était donc ça!! on s'en doutait un peu, en fait), sur les racines chrétiennes de la France, les relations entre la France et le Saint- Siège restent marquées par des divergences en particulier dans les domaines de la bioéthique (depuis le vote de la loi sur l’avortement en 1975 et de celle sur la bioéthique de juillet 2004), des droits sociaux et de l’immigration clandestine (??).

<<< Haut de page 

2. La situation du Saint-Siège

... depuis l'avènement de Benoît XVI
----------------------
"De nombreux événements montrent que le style du nouveau Pape rencontre une adhésion des fidèles comme le confirment les Journées mondiales de la Jeunesse, à Cologne ou à Sydney, ou le succès de la visite pastorale effectuée en France en septembre 2008, où ses interventions ont été bien accueillies, malgré les craintes initiales d’une reprise en main de l’Eglise française." (???)
--------------------

Après un bref exercice de brosse à reluire, étonnante introduction du chapitre traitant de la situation du Saint-Siège (?) depuis l'avènement de Benoît XVI.
Une démarche qu'on peut se permettre de trouver légèrement déplacée, sutout lorsqu'on lit "selon certains interlocuteurs, le risque de dysfonctionnements voire d’un manque de gouvernance n’est pas écarté : les rivalités peuvent surgir, par exemple entre la Secrétairerie d’Etat, plus sensible aux enjeux internationaux et aux réactions diplomatiques, et certains dicastères ou la Préfecture de la Maison pontificale, comme la délégation a pu le constater elle-même lors de l’audience générale à laquelle elle a assisté Salle Paul VI" (???).

Puisqu'il est convenu - lorsque cela arrange - de considérer le Saint-Père comme un Chef d'Etat, et le Vatican comme une puissance étrangère, est-il convenable, ou même concevable que la France s'interroge sur les dysfonctionnements, ou l'absence de gouvernance, dans ce qui ressemble fort à un exercice d'ingérence assez déplaisant?
Si j'étais à la place de la Curie, ou de la Salle de Presse, j'apprécierais modérément, me disant même "mais de quoi se mêlent-ils?"

<<< Haut de page 

3. La communication du Saint-Siège


Deux "spécialistes" français, Frédéric Mounnier, de La Croix, et Antoine Izoard, de l'Agence I-Media ont été consultés pour analyser les "difficultés de communication" du Saint-Siège.
Occasion de ressasser l'éternel discours sur la communication du Pape: cela devient lassant.
------------


"Au cours des deux dernières années, certaines déclarations ou décisions du Saint-Siège ont fait l’objet de vives polémiques, particulièrement mais pas seulement en France.

"Au-delà des critiques susceptibles d’être apportées aux excès des medias, la délégation a le sentiment que la communication du Saint-Siège souffre d’un déficit d’organisation et de moyens. Le Saint-Siège ne dispose pas de service de communication à proprement parler et il n’y a plus de porte-parole officiel comme sous le pontificat de Jean-Paul II. De plus, les agences de presse utilisent les moyens de communication les plus modernes qui permettent de devancer les annonces mêmes du Saint-Siège.
Le Révérend Père Federico Lombardi, directeur de la salle de presse, et M. Giovanni Maria Vian, directeur de l’Osservatore romano, ont confirmé qu’ils n’avaient pas d’entretiens réguliers ni fréquents avec le Pape et qu’ils ne jouaient ni l’un ni l’autre un rôle de porte parole. M. Giovanni Maria Vian a par ailleurs expliqué que le journal qu’il dirigeait n’était pas la voix officielle du Vatican. Les principaux interlocuteurs des organes de presse sont les membres de la Secrétairerie d’Etat et des différents dicastères qui indiquent les initiatives à prendre. Or les procédures actuelles ne permettent pas d’intégrer la communication dans les décisions (!!!) et d’anticiper les réactions.

"M. Antoine Marie Izoard, directeur de l’agence de presse I Media spécialisée dans le Saint-Siège, a souligné également que l’Eglise catholique ne parlait pas le « même langage » que les medias (ndr: comme c'est original! encore heureux, d'ailleurs, que l'Eglise ne parle pas le même langage que les medias!) et que la principale difficulté de la communication du Saint-Siège provenait d’une gestion imparfaite des dossiers en interne.
Selon M. Frédéric Mounier, représentant permanent du journal La Croix, la difficulté de communication du Saint-Siège repose sur le déficit de professionnalisme des journalistes sur les questions religieuses, la plupart d’entre eux n’étant plus des spécialistes de ces questions.
Le Vatican se trouve souvent dans une position défensive, afin de justifier a posteriori les propos ou les décisions, en donnant d’ailleurs des explications dont la maladresse peut à nouveau alimenter la polémique au lieu de l’éteindre.
L’impréparation de la communication voire la maladresse des réactions (ndr: incroyable ingérence!) sont particulièrement nettes dans le cas du voyage en Afrique, de la levée de l’excommunication de l’Evêque Richard Williamson, membre de la Fraternité Saint Pie X, ou de l’excommunication par l’Archevêque de Recife de la mère d’une fillette brésilienne de 9 ans ayant avorté.

La suite de l'article, sur laquelle je ne m'attarderai pas, car elle est sans intérêt ici, aborde très brièvement "les objectifs de la diplomatie vaticane (il y aurait sans doute à redire....) puis, essentiellement la présence française à Rome, où est géré un patrimoine culturel exceptionnel.
------------

De cela, je retiens que des députés français (de "droite") sont allés au Vatican, où ils ont été reçus par les plus hautes instances (à l'exception du Saint-Père, qu'ils ont simplement salué lors de l'Audience Générale du 16 septembre, dans la Salle Paul VI) et qu'ils en sont revenus avec un rapport à charge sur des "dysfonctionnements" qui finalement ne les regardent pas (puisque la France se prétend tellement laïque).
Le plus intéressant demeure finalement ce qu'avait retenu le Salon Beige:

Le Révérend Père Federico Lombardi, directeur de la salle de presse, et M. Giovanni Maria Vian, directeur de l’Osservatore romano, ont confirmé qu’ils n’avaient pas d’entretiens réguliers ni fréquents avec le Pape et qu’ils ne jouaient ni l’un ni l’autre un rôle de porte parole. M. Giovanni Maria Vian a par ailleurs expliqué que le journal qu’il dirigeait n’était pas la voix officielle du Vatican.

On s'en doutait un peu, mais c'est bien de le voir écrit noir sur blanc.

<<< Haut de page 

Signalé par un lecteur

(*) Juste un petit mot pour vous signaler que Dominique Mamberti, Secrétaire pour les relations avec les États, n'est pas cardinal mais archévêque, comme tous les secrétaires de dicastère. Le rapport de l'Assemblée Nationale est donc inexact, ce qui prête à sourire quand on sait que les membres de la mission parlementaire ont rencontré Mgr Mamberti... Ils n'ont pas dû distinguer le violet du rouge...

------------------------------

Ils étaient peut-être daltoniens...
Ou, plus probablement, Mgr Mamberti était en civil!
Un grand merci à ce lecteur attentif.
Cela rend le pompeux rapport parlementaire encore plus ridicule...


<<< Haut de page 
Mgr Ravasi interviewé par La Croix Benoît XVI à la FAO: au nom de la famille humaine