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Avec le Président d'Allemagne, Horst Koehler

Rencontre très cordiale et concert à la Chapelle Sixtine. Images (7/12/2009)

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Samedi 5 décembre, Benoît XVI a reçu le président de la République d'Allemagne, Horst Koehler, à l'occasion du 60e anniversaire de la création de la République fédérale allemande, et du 20e anniversaire de la chute du mur de Berlin.
M. Koehler avait offert la veille à son hôte un concert dans la Chapelle Sixtine, avec les chanteurs de la Cathédrale d'Augbourg, et le Munich Residenz Orchestra, qui ont exécuté un oratorio de Noël de Jean-Sébastien Bach.

A l'issue du Concert, le Saint-Père a prononcé un discours, dont le texte en allemand et en italien est sur le site du Saint-Siège: http://212.77.1.245/news_services/bulletin/...


Extrait de ma traduction
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Chers amis!

Il est difficile de parler après une musique si grandiose et si profondément émouvante. Mais aussi pauvres qu'elles soient, des paroles de salutation, de gratitude et de réflexion sont néanmoins opportunes.

Je vous souhaite à tous la bienvenue dans la Chapelle Sixtine. Et à Monsieur le Président de la République féférale et son aimable épouse, j'adresse tous mes remerciements pour nous avoir honnoré ce soir de leur présence.

Cher Monsieur le Président, votre visite m'apporte vraiment de la joie, car elle souligne la proximité et l'affection du peuple allemand pour le Successeur de Pierre, son compatriote.

De tout cœur, un Vergelt's Gott [ 'Merci' - littéralement, que Dieu vous le rende!] pour vos paroles aimables qui me touchent profondément, et pour avoir rendu cette soirée possible.

Je remercie également l'honorable Domkapellmeister Reinhard Kammler, le Domsingknaben d'Augsbourg, et l'orchestre ResidenczKammerorchester de Munich pour l'interprétation magistrale de ce grand oratorio. Merci pour ce cadeau merveilleux!

L'occasion de cette soirée festive est double, comme nous l'avons entendu.
Tout d'abord, nous célébrons cette année le 60e anniversaire de la fondation de la République fédérale d'Allemagne avec la signature de son Acte constitutif, le 23 Mai 1949.

Dans le même temps, nous rappelons le 20e anniversaire de la chute du Mur de Berlin, cette fatale frontière qui pendant de nombreuses années divisa notre pays et déchira les personnes, les familles, les voisins et les amis.

Les événements du 9 Novembre 1989, ont été vus par ceux qui les ont vécus comme l'aurore inattendue de la liberté après une longue nuit de violation et d'oppression de la part d'un système totalitaire qui a finalement atteint au nihilisme, à un vide de l'âme.

Dans la dictature communiste, aucune action n'était un mal en soi, ni immorale. Tout ce qui servait aux fins du Parti était bon, peu importe si c'était inhumain

Aujourd'hui, nous nous posons souvent la question de savoir si l'ordre social occidental est véritablement meilleur et plus humain.
L'histoire de la République fédérale d'Allemagne est instructive à cet égard, et de cela, nous devons remercier pour une large part notre Constitution.

Ce document a guidé le développement pacifique de l'Allemagne au cours des 60 dernières années. Car il rappelle aux hommes, responsables devant Dieu, le créateur, la dignité humaine au premier plan des droits qui doivent être garantis par l'État, et la considération et le respect pour le mariage et la famille, qui sont sacrés pour beaucoup, et qui sont le fondement de la société .

Puissent les citoyens d'Allemagne continuer à travailler loyalement pour une société libre dans la tâche du renouveau spirituel et politique tel qu'il est exprimé dans la Constitution, après l'expérience du national-socialisme et de la Seconde Guerre mondiale.

Chers amis, si nous jetons un regard en arrière sur l'histoire de notre patrie au cours des 60 dernières années, nous avons des raisons dd'adresser à Dieu nos plus profonds remerciements. Et cela nous permet de réaliser que ce développement n'est pas notre seul travail. Il a été rendu possible par des hommes qui, à partir d'une conviction chrétienne profonde de leur responsabilité devant Dieu, ont accompli le processus de pardon et de réconciliation qui a permis une nouvelle coopération entre les pays d'Europe.

L'histoire européenne du 20e siècle montre que la responsabilité devant Dieu est d'une importance décisive pour l'action politique correcte (cf Caritas in veritate). Dieu réunit les hommes dans un "vivre ensemble" véritable, et il rend chaque individu conscient que, dans notre relation avec les autres, il y a une plus grande présence, qui est l'origine de notre vie et notre unité.

Ceci est particulièrement clair dans le mystère de Noël, dans lequel ce Dieu avec son amour vient à nous, comme homme lui-même, comme un enfant qui demande notre amour.

Cette communion qui se fonde sur l'amour et est orientée vers l'amour éternel, est remarquablement illustrée par une strophe dans l'Oratorio de Noël, dans laquelle Marie, près de la crèche écoute les paroles des bergers, devenus témoins et annonciateurs du message des anges sur cet enfant.

Ce moment, où elle garde en elle ce qui vient d'arriver, le méditant en son coeur (cf. Lc 2,19), Bach en fait un appel à chacun de nous, dans cette aria merveilleuse:

Schließe, mein Herze, meurt selige Wunder
Ein Fest in deinem Glauben!
Lasse meurt Wunder, die Göttlichen Werke,
immer zur Stärke deines schwachen Glaubens sein.

(Renferme, ô mon coeur, ce miracle de béatitude. Que ce miracle, cette œuvre divine, toujours renforce ta faible foi.)

[Conclusion en italien]
Je remercie tous ceux qui ont organisé cette belle soirée, les musiciens et tous ceux qui ont rendu ce concert possible grâce à leur généreuse contribution.

Puisse la belle musique que nous venons d'entendre dans le cadre unique de la Chapelle Sixtine renforcer notre foi et notre joie dans le Seigneur, de sorte que nous puissions être ses témoins devant le monde.

Je donne à tous ma Bénédiction apostolique.

Une monumentale homélie! John Allen et le retour des anglicans