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Je reste ou je pars?

Beaucoup d'allemands auraient, selon les medias, quitté récemment l'Eglise. Ce qu'ils oublient de dire, c'est que les raisons sont essentiellement fiscales. Et que les établissements d'enseignement catholiques impliqués dans les "scandales pédophiles" enregistrent un boum de demandes d'inscription! (23/4/2010)


Est-ce que je reste, ou est-ce que je pars?

Après tous les scandales qui secouent l'Eglise, la question peut effectivement se poser. Je me la serais moi-même posée, mais pas pour les raisons généralement admises.
En ce moment, les medias se délectent des défections des catholiques allemands qui quitteraient massivement l'Eglise. On nous avait resservi le même couplet, l'an dernier, après l'affaire Williamson, les catholiques allemands se refusant à être assimilés à des négationistes de la Shoah. Noble réaction.
Et si, parmi eux, certains en avaient tout simplement assez d'un clergé mou, d'une Eglise sans identité ni courage qui a trahi le Pape?

La raison pour laquelle beaucoup de "catholiques" quittent l'Eglise, en fait, il n'y a pas besoin de la rechercher très loin, et elle n'a rien de noble: l'argent!
J'en ai d'ailleurs discuté très librement avec une amie allemande, papolâtre convaincue, mais qui n'avait plus envie de payer l'impôt. Pour des raisons d'ordre à la fois pratiques, et de conviction. Je n'ai aucune raison de croire que son cas est marginal.

Explications:

1. Le financement des cultes en Allemagne

Une note de synthèse sur le site du Sénat français sur le financement des "communautés religieuses" nous apprend que:
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En Allemagne, les articles de la Constitution de Weimar relatifs à la religion et aux sociétés religieuses demeurent en vigueur. Ils prévoient que les communautés religieuses reconnues constituent des collectivités de droit public et ont le droit de lever des impôts, dans les conditions fixées par les Länder.

Les différents Länder ont donc adopté des lois sur l'impôt cultuel. Lois-cadres, leur application requiert des décisions des communautés bénéficiaires. L'impôt cultuel est dû uniquement par les personnes qui sont imposables sur le revenu, qui ont été baptisées et qui n'ont pas abjuré. Il représente 8 % ou 9 % de l'impôt sur le revenu. Pour les salariés, il est retenu par l'employeur en même temps que l'impôt sur le revenu. En 1999, les Églises catholique et évangélique d'Allemagne ont perçu chacune l'équivalent d'environ 28 milliards de francs grâce à l'impôt cultuel, ce qui correspond à 80 % de leur budget.

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Un autre site (http://www.lactualite.com/societe/un-impot-religieux ) apporte quelques précisions:
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Même si l’Allemagne est un État laïque, les contribuables paient des impôts à l’État… et à leur Église. L’impôt ecclésiastique représente un ajout de 8 % ou 9 % à l’impôt général selon les Länder (États).
Par exemple, un Allemand baptisé dans la religion catholique doit payer l'impôt de cette Église, et son employeur en fait le prélèvement sur son salaire. Il ne peut s'en libérer qu'en renonçant officiellement à son appartenance religieuse et, du même coup, à certains services fournis par l'Église qu'il quitte. L'impôt ecclésiastique rapporte annuellement à l'Église catholique plus de six milliards de dollars, une somme identique à ce que reçoit l'Église protestante.

Au pays de Luther, les principales Églises sont reconnues comme des collectivités de droit public, c'est-à-dire qu'elles remplissent une mission d'intérêt général reconnue par l'État. Plutôt que de mettre l'accent sur la séparation, l'Allemagne préfère un régime de collaboration. Les Églises gèrent des hôpitaux, des garderies, des écoles, des foyers pour handicapés et pour personnes âgées, des aumôneries, elles s'occupent de funérailles, etc.


Ce qui conforte mon sentiment, c'est cette information, parue sur un site catholique allemand (http://www.katholische-sonntagszeitung.de/..) selon laquelle il y aurait un "boom" des demandes d'inscription dans les écoles catholiques en Allemagne, notamment celles qui ont été au coeur des scandales pédophiles.
Les parents seraient-ils en mal de sensation, masochistes, ou simplement réalistes et imperméables aux medias?
Je penche pour la dernière option.

Article en allemand sur le site. Traduction VB



Malgré les scandales d'abus sexuels, la demande pour les écoles catholiques reste forte.
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Les agressions sexuelles dans le cadre de l'Eglise n'ont apparemment aucun effet sur les inscriptions dans les écoles catholiques d'Allemagne.
C'est ce que révèle un sondage réalisé par l'Agence Catholique d'information (KNA).
Cela vaut aussi pour les établissements gérés par les jésuites.
Le collège Kanisius, de Berlin, dont le recteur Klaus Mertes a pour la première admis le scandale, en janvier dernier, enregistre pour la prochaine année scolaire 300 demandes d'inscription pour 90 places.
Dans le collège Aloysius de Bohn, après les aveux du directeur d'études Bernd Wißmann, on enregistre autant de demandes d'inscriptions que l'année précédente. Là aussi, il y a 240 demandes pour 90 places.
Même impression pour les autres institutions, dans d'autres régions. La confiance dans les établissements scolaires catholiques n'a pas été entamée, selon le directeur diocésain des Oeuvres éducatives de l'archidiocèse de Fribourg, Dietfried Scherer. Les parents savent très bien faire la différence entre les malversations du passé et la situation actuelle, affirme Scherer, dont l'Oeuvre représente 26 écoles, scolarisant environ 13.500 écoliers.
Il a donc fallu créer 1700 places, destinées à accueillir des élèves de Cinquième, et une demande sur trois s'est vue refusée.

Dans le monastère d'Ettal, en Bavière (*) là non plus, les récentes révélations ne semblent pas avoir eu un impact négatif.
Pour la prochaine année scolaire, il y a 50 demandes d'inscription de plus que l'an dernier, selon le prieur, Maurus Kraß.
Le lycée tenu par des bénédictins avait pourtant fait les gros titres de l'actualité, car jusqu'en 1990, plus de 100 anciens élèves disent avoir subi des sévices, et parmi eux plusieurqs ont été abusés sexuellement.
Le lycée Schäftlarn, près de Munich, lui aussi géré par les bénédictins, a dû ouvrir une quatrème classe de 5e pour la prochaine rentrée.
Dans le land de Westphalie-Rhénanie, le plus peuplé d'Allemagne, l'engouement pour les écoles catholiques n'a pas faibli non plus. La tendance d'une augmentation des demandes d'inscription pour tous les niveaux de scolarité se confirme, selon le porte-parole de l'archevêché.
L'évêché de Aachen annonce plus de 1700 canditatures pour ses 11 écoles, pour la rentrée 2010. En tout, on a dû refuser 525 candidatures, soit 30 de plus qu'en 2009.
Comme dans certains land, les procédures d'inscription pour la rentrée 2010 sont closes depuis quelques mois, les évêchés de Mayence, et de Trêves se refusent à tirer des enseignements de l'impact des abus sur les effectifs: "S'il devait y avoir une incidence, nous la verrions l'année prochaine" affirme le porte-parole de l'évêché de Trêves.

(*) Note

Lu sur le Figaro.fr, du 13 avril:
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Quatre Bénédictins du couvent d'Ettal (sud de l'Allemagne), où des violences systématiques sur les élèves pendant des décennies ont été révélées, sont visés par une enquête pour coups et blessures et l'un d'eux pour agression sexuelle, a annoncé aujourd'hui le parquet de Munich.

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