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Démission de l'évêque de Bruges

L'abîme moral ouvert dans l'Eglise post-conciliaire. Un article de Salvatore Izzo (24/4/2010)

(Lire aussi: Jacqueline, de Belgique ...)

La démission de l'évêque de Bruges m'inspire aujourd'hui deux réflexions.

1. Depuis que ces affaires nauséabondes ont éclaté, certains sont très soucieux de dire "on ne peut pas incriminer davantage telle aile de l'Eglise plutôt qu'une autre: la pédophilie ne connaît pas ce genre de frontière, il y en a toujours eu, et il y en a des deux côtés". Pas si sûr... ce discours, on l'entend sur d'autres sujets dont je ne parlerai pas ici, et son seul but est de créer l'amalgame et de troubler le lecteur.
Mais jusqu'à présent, on n'a entendu parler d'aucun acte de pédophilie venant de prêtres traditionalistes. Et au vu du cv des évêques impliqués pour le moment (voir l'article de Salvatore Izzo ci-dessous), il semblerait qu'ils soient bel et bien les fruits pourris des errements gauchistes post-conciliaires.

2. Je persiste à dire que je ne ressens à titre personnel aucune honte (cette honte collective prétendument éprouvée par certains catholiques qui se frappent la poitrine juste pour faire parler d'eux), n'étant en rien responsable des actes ignobles commis par un mauvais prêtre - un menteur - devenu forcément un mauvais évêque.
La faute ultime de l'Eglise - si faute il y a - réside dans la nomination comme évêque d'un criminel. Comment cela a-t-il été possible?
Sans doute la politique de Jean-Paul II "un coup de barre à droite, un coup de barre à gauche" dans les nominations épiscopales, y est-elle pour quelque chose, même si je comprends qu'il est compliqué de faire autrement, quand le souci majeur est de garder toutes les brebis dans le troupeau, et quand le Pape ne peut pas décider seul.

Voici un extrait d'article de Salvatore Izzo, qui montre bien de quel côté il faut principalement chercher les pires errements.
Source: Raffaella
Ma traduction

Le calvaire du Pape continue, départ d'un 7e évêque
(AGI - Salvatore Izzo)
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"Quand j'étais encore un simple prêtre et pendant un certain temps au début de mon épiscopat, j'ai abusé sexuellement d'un jeune de mon entourage. La victime en est encore marquée. Au cours des dernières décennies, j'ai reconnu à plusieurs reprises ma faute contre lui et contre sa famille, et j'ai demandé pardon. Mais cela ne l'a pas apaisé. Et moi non plus".
Avec ces mots - dans un communiqué publié par le Bureau de presse du Saint-Siège - l'évêque de Bruges, Mgr Roger Vangheluw, a motivé sa démission d'aujourd'hui, immédiatement acceptée par le Pape, qui a pu voir une fois de plus l'abîme moral qui s'est ouvert dans l'Église catholique après le concile Vatican II et la révolution de 68.
Oui, parce que les faits - hélas - donnent raison à ce que soutenait le Pape dans le passage le plus controversée de son émouvante Lettre aux catholiques de l'Irlande, où il désignait la perte de la sacralité du sacerdoce comme l'un des facteurs ayant déchaîné l'immonde saleté qui en a émergé.
Certes, la pédophilie est un péché qui existait déjà au temps de Jésus qui, dans l'Evangile, a utilisé contre ceux qui se rendaient coupables de ce crime des mots très durs, les invitant à se jeter dans la mer avec une meule au cou.
Mais à ce stade, il est clair que, dans les années post-conciliaires, tout en gardant bien sûr une proportion limitée, la pédophilie est devenue pour l'Eglise un fait plus répandu. Et donc, c'est un bien que le scandale ait explosé.
L'évêque démissionnaire lui-même - il vaudrait mieux dire le criminel -, a ajouté dans sa déclaration que "la tempête médiatique de ces dernières semaines a renforcé le traumatisme. On ne peut plus continuer ainsi".
"Je suis profondément désolé - a-t-il ajouté - pour ce que j'ai fait, et je présente mes excuses les plus sincères à la victime, à sa famille, à toute la communauté catholique et à la société en général".

La volonté de transparence que l'Eglise catholique en Belgique veut maintenant appliquer rigoureusement dans le domaine des abus sexuels commis par des prêtres a été réaffirmée par le nouvel archevêque de Bruxelles André Joseph Leonard, qui, dans une déclaration également publiée par la salle de Presse du Saint-Siège a assuré la volonté de l'épiscopat belge de suivre la ligne indiquée récemment par la lettre du pape aux catholiques d'Irlande "tournant résolument la page d'une époque, pas si lointaine, dans laquelle, dans l'Église et ailleurs, on préférait la solution du camouflage ou du silence".
"Inutile - remarque-t-il - de dire que cet événement sera très douloureusement ressenti dans toute la communauté catholique belge, d'autant plus que Mgr Vangheluwe était perçu comme un évêque dynamique et généreux, très apprécié dans son diocèse et l'Eglise de Belgique. Et nous, ses frères, nous sommes conscients de la crise de confiance que cela va déclencher chez de nombreuses personnes".

Le cas de l'évêque violeur de Bruges est le septième cas en moins d'un mois de démission "selon le canon 401 paragraphe 2 du Code de Droit canonique", c'est-à-dire pour "raisons de santé ou d'empêchement grave" présentée au Pape par un prélat. Et c'est le second cas, après celui d'Oslo, d'un évêque qui admet avoir lui-même commis les abus, même si le scandale en Norvège est relatif à des actes commis avant la consécration épiscopale, alors qu'en Belgique, hélas, les faits ont continué après. Le viol d'un garçon par un évêque, a cependant un autre précédent, Mgr Rembert Weakland, ex-primat des bénédictins, qui fut chef de file de l'aile libérale de l'épiscopat américain, avant d'admettre que la relation homosexuelle, ayant duré pendant tout son épiscopat, avait commencé alors que son jeune amant avait 10 ans. Aujourd'hui, Weakland est militant pour les droits des homosexuels et le principal accusateur de Benoît XVI outre-Atlantique.

Mgr Vangheluwe appartient lui aussi à l'aile progressiste, au point d'avoir engagé la lutte pour le diaconat féminin, sur la ligne du cardinal Martini (*). Cette donnée historique renforce ce qu'avait écrit le Pape dénonçant le fait que durant les 40 dernières années, un abîme moral s'était ouvert dans l'Eglise.
Abîme sur lequel ils étaient trop nombreux - à commencer par l'ancien Primat Daneels et le nonce Karl Joseph Rauber, lui aussi libéral et quelque peu distrait - à avoir fermé les yeux, s'il est vrai, comme le suggère la déclaration de l'ancien évêque de Bruges lui-même, que les faits étaient connus. Et un journal belge a également écrit sur son site Internet que le cardinal Dannels avait rencontré la victime de l'évêque et sa famille. Espérons que ce n'est pas vrai.

© Copyright (AGI)

(*) Note

Les précisions de Paix Liturgique:
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DES FEMMES DIACRES?
LES IDEES DE MGR VANGHELUWE (EX-EVEQUE DE BRUGES) ET DE QUELQUES AUTRES

Il y a quelques années, les évêques de Belgique qui étaient à Rome pour les visites ad limina ont mis sur le tapis la question de l'ordination diaconale des femmes.
En 2002, la Commission de Théologie Internationale, qui travaille en symbiose avec la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, avait examiné de près cette question des "femmes diacres". Bien que les conclusions n'avait pas été définitives, elles semblaient aboutir à l'impossibilité d'envisager un diaconat féminin. Premièrement, il apparaissait clairement que le diaconat exercé par des femmes, tel qu'il est décrit dans l'Eglise des premiers siècles, n'était pas un diaconat ordonné, c'est-à-dire sacramentel (nous n'avons aucune trace d'un rite d'ordination diaconale en usage dans l'Eglise primitive). Deuxièmement, il était rappelé que le les ordinations liées à l'exercice d'un ministère possèdent un caractère dont l'unité a clairement été rappelée par la Tradition ecclésiale, par Vatican II et par le magistère post-conciliaire. Une "unité" qui, cependant, ne nie pas les différences de degrés entre l'épiscopat, le sacerdoce "ordinaire" et le diaconat.
Les conclusions des théologiens avaient été publiées dans une note de septembre 2001 visant à mettre un terme à des pratiques locales ou à des publications dont l'objectif était clairement de préparer les mentalités des fidèles à l'acceptation d'un diaconat féminin.
Malgré de telles précisions et de telles décisions magistérielles, Mgr Roger Vangheluwe, alors Evêque de Bruges, avait remis la question de l'ordination diaconale des femmes sur le tapis...
Mgr Vangheluwe avait longtemps été directement concerné par ce projet. Dans sa semaine diocésaine Ministrando d'octobre 2002, il invitait les prêtres et les fidèles de son diocèse à accueillir davantage de femmes pour s'occuper de la pastorale au sein de l'Eglise; dans ce sens, il avait invité les prêtres de son diocèse à organiser des réunions dans les paroisses et avait fait distribuer des questionnaires; il était allé jusqu'à déclarer que si Jean-Paul II avait refusé que des femmes soient ordonnées prêtres, c'était pour permettre d'envisager un diaconat féminin. Mgr Vangheluwe avait demandé que des suggestions dans ce sens lui soient communiquées.
En mars 2003, Mgr Vangheluwe annonça qu'il avait reçu près de 500 réponses signées de personnes individuelles ou de groupes de son diocèse ou de diocèses voisins: 86% de ces réponses étaient favorables au diaconat exercé par des femmes. Il souhaitait faire part de cette orientation. Au cours d'une réunion, quelqu'un qui était à côté de l'Evêque de Bruges lui demanda pourquoi il se montrait si favorable au diaconat féminin. Il répondit qu'il souhaitait intégrer davantage les femmes dans la vie de l'Eglise et qu'il était nécessaire de centrer le diaconat davantage sur l'idée de "service". Mgr Vangheluwe expliqua: "Au cours de dernier repas, Jésus a dit à deux reprises: "Faites ceci en mémoire de moi". La première fois, c'était au sujet du pain et du vin qui devaient devenir le sacrement de l'Eucharistie; la seconde fois, ça concernait le lavement des pieds. On a oublié ce second point." Mgr Vangheluwe fit encore remarquer que dans son diocèse, il avait 80 diacres qui étaient pris par des fonctions liturgiques au cours desquelles ils jouaient des rôles de "petits prêtres"; il souhaitait donc donner davantage de relief à la notion de "service" et pensait qu'il n'y avait pas de raisons pour que des femmes ne soient pas appelées à jouer ce rôle diaconal. En fait, Mgr Vangheluwe désirait établir une séparation entre le sacerdoce et le diaconat, en sorte que le diaconat ne soit plus une étape obligée en vue du sacerdoce. Il établissait ainsi une distinction entre le ministère de service et le ministère sacerdotal, l'exercice des deux ministères étant dévolu à l'évêque prêtre et diacre.
Mgr Vangheluwe qui avant d'être évêque avait été professeur au séminaire de Bruges, avait été jusqu'à avouer qu'il avait parlé de son projet à certains hauts personnages du Vatican qui lui avaient alors répondu: "Allez-y, poursuivez". "Je ne suis pas un rebelle" avait répondu Mgr Vangheluwe qui avait ajouté: "Le pape a clairement dit que les femmes ne pouvaient pas être ordonnées prêtres et je suis d'accord avec lui. Mais concernant le diaconat féminin, la question demeure ouverte et je vais davantage étudier cette possibilité." Et il avait conclu: "Les conclusions de la Commission de Théologie Internationale ne sont pas le dernier mot; en tant qu'évêques, nous devons dire ce que nous pensons."
Mgr Vangheluwe n'est pas le seul évêque à avoir soulevé la question des ordinations pour les femmes. En 1994, par exemple, le Cardinal Carlo Maria Martini, alors Archevêque de Milan, avait déclaré que le moment était venu de reconsidérer sérieusement la question de l'admission des femmes au diaconat.
Presque dans la même ligne et plus près de chez nous, Mgr Joseph Doré, alors Archevêque de Strasbourg et théologien officiel de la Conférence des Evêques de France, avait déclaré en juin 2002, au cours d'une messe d'ordinations sacerdotales, que "l'Eglise devrait se poser la question de proposer l'ordination à des gens mariés." Autrement dit, de ne plus lier systématiquement l'ordination au célibat. Ce qui était une autre façon subtile d'instiller des idées confuses pouvant déboucher ultérieurement sur l'idée d'un ministère ordonné exercé par des femmes.

(*) Note 2

Dans La Croix:

L'évêque de Bruges démissionne pour pédophilie
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(...)
Une « journée noire », avait prévenu le porte-parole des évêques de Belgique, Eric de Beukelaer, en ouvrant une conférence de presse bondée vendredi 23 avril à Bruxelles. L’annonce de la démission de l’évêque de Bruges, Mgr Roger Vangheluwe, pour pédophilie a plongé la communauté catholique belge dans une « crise de confiance », comme l’a d’emblée reconnu l’archevêque de Malines-Bruxelles, Mgr André-Joseph Léonard, au bord des larmes. La nouvelle frappe en effet l’Eglise, les abus sexuels sur mineur ayant été exercés cette fois par un évêque dans ses fonctions.

« Quand je n’étais pas encore évêque et également un certain temps après, j’ai abusé sexuellement d’un jeune de mon entourage proche. La victime en est encore marquée », a déclaré l’évêque de Bruges, dans un message d’excuses lu en son nom devant une foule de caméras.

L’affaire est longtemps restée un secret dans cette famille issue de la bourgeoisie de Bruges et comptant plusieurs psychiatres, qui ne savaient comment traiter le cas. « Durant les dernières décennies, j’ai à plusieurs reprises reconnu ma faute envers lui ainsi que sa famille et j’ai demandé pardon. Mais ceci ne l’a pas apaisé. Moi, non plus », a expliqué l’évêque démissionnaire dans son message. « La tempête médiatique de ces dernières semaines a renforcé le traumatisme ».

"Un test de transparence"

Cette « tempête médiatique » semble avoir décidé la victime, aujourd’hui majeure, et son entourage à sortir du silence. Malgré la prescription des faits, la réaction de l’Eglise ne s’est en effet pas faite attendre. La démission de Mgr. Vangheluwe a été acceptée dès vendredi par Rome, comme l’a confirmé un communiqué du bureau de presse du Saint-Siège, et une conférence de presse a été organisée.
Le nouvel archevêque de Malines-Bruxelles a déclaré vouloir « tourner résolument la page par rapport à l’époque, pas si éloignée, où, dans l’Eglise comme ailleurs, on préférait la solution du silence ou du camouflage ».

Présent lui aussi à la conférence de presse, Mgr Guy Harpigny, évêque de Tournai, chargé de faire le lien avec la commission indépendante traitant « des plaintes pour abus sexuel dans une relation pastorale », a indiqué avoir été «mis au courant ce mardi 20 avril de la situation de Mgr Vangheluwe ».

«Lorsque j’ai été averti que les faits incriminés correspondaient à la réalité, je me suis demandé si je ne vivais pas un cauchemar», reconnaît-il dans un message à ses diocèsains publié vendredi sur Internet et dans lequel il reconnaît que sa première pensée «a été pour la victime». «Elle peut compter sur la commission interdiocésaine pour les abus sexuels dans la relation pastorale pour être entendue, écoutée jusqu’au bout afin d’être reconnue dans sa dignité, son épreuve, et être accompagnée pour traverser cette épreuve».

Peter Adriaenssens, nouveau président de cette commission traitant des abus sexuels, montée il y a dix ans par l’Eglise belge dans la foulée de l’affaire Dutroux, a dit vendredi avoir apprécié « l’ouverture d’esprit » des évêques belges devant cette plainte « considérée comme un test de transparence et d’efficacité ».

"Le mot 'inimaginable' est devenu concret pour nous"

Pédopsychiatre de métier, il a comparé la nouvelle démarche de sa commission à celle de Desmond Tutu en Afrique du Sud alliant vérité et réconciliation. Ayant reçu vingt plaintes en deux mois, il a lancé un appel aux victimes comme aux agresseurs de sortir de la culture du secret entourant ces actes, jusqu’alors le plus souvent étouffés par compensation financière. « La génération victime dans les années 1960 et jusqu’en 1985 n’est pas habituée aux structures d’écoute et de SOS. L’Eglise préférait se taire », observe-t-il, estimant que « l’antidote s’impose ».
Reste à Bruges, comme dans le reste du royaume, la stupeur devant la « double vie », selon l’expression de Mgr Léonard, de l’évêque déchu. « Le mot ‘inimaginable’ est devenu concret pour nous », a résumé le porte-parole du diocèse ouest-flamand, Peter Rossel.

Evêque depuis 25 ans à Bruges, Mgr Vangheluwe, aujourd’hui âgé de 73 ans, est décrit partout comme une personnalité généreuse et dynamique dans ses charges pastorales. Qu’il ait pu être ordonné évêque malgré ses abus incite Mgr Léonard à durcir à l’avenir les enquêtes préalables aux nominations, y compris celles des prêtres et diacres.

«Nous sommes conscients de la crise de confiance que cela va engendrer chez nombre de personnes», a-t-il reconnu, redisant sa «résolution à prendre les mesures nécessaires pour que de pareilles situations ne se représentent plus».

Sébastien MAILLARD, à Bruxelles

Je reste ou je pars? Témoignages de solidarité et d'affection