Le Pape s'adresse aux femmes
Il leur consacre depuis la rentrée une série de catéchèses. Aujourd'hui, Sainte Gertrude de Helfta. (6/10/2010)
Depuis la rentrée, il consacre une série de catéchèse à des grandes "femmes d'Eglise", mettant sous nos yeux leurs vertus, leur vaste culture, leur influence, leur charisme irremplaçable.
Résumons, à ce jour:
Sainte Gertrude la Grande
- Sainte Hildegarde de Bingen: 1er septembre - 8 septembre
- Claire d’Assise: 15 septembre 2010
- Mathilde de Hackeborn: 29 septembre
- Sainte Gertrude de Helfta: aujourd'hui. "Une des mystiques parmi les plus célèbres , la seule femme en Allemagne à avoir l'appellation de «grande» , par sa stature culturelle et évangélique: avec sa vie et sa pensée, elle a influé de manière unique sur la spiritualité chrétienne...; femme exceptionnelle , douée de talents naturels remarquables et de dons extraordinaires de grâce , de très profonde humilité et de zèle pour le salut des autres , de communion intime avec Dieu dans la contemplation et de promptitude à aider les nécessiteux...". (illustration du site http://notredamedesneiges... )
Etrange, qu'à ce jour (et à ma connaissance?), personne ne l'ait souligné, et surtout, que toutes les militantes de l'ordination sacerdotale féminine fassent la sourde oreille.
Où sont le "Comité de la jupe", la Conférence des baptisé(e)s de France, les éditorialistes catholiques engagé(e)s; et, côté "laïc", les militant(e)s de la théorie du gender et autres "chiennes de garde"?
Nul doute qu'elles attendent autre chose.
A ce sujet, il me revient en mémoire un beau texte écrit en 2007 par mon amie Catherine: LA PLACE DES FEMMES DANS L'EGLISE (cf. http://beatriceweb.eu). Elle citait John Allen - particulièrement bien inspiré! - lui-même commentant une réponse de Benoît XVI à un jeune prêtre du diocèse de Rome, le 2 mars 2006, lors de la traditionnelle rencontre annuelle de l'évêque de Rome avec son clergé: ce dernier lui demandait "pourquoi l’Eglise ne reconnaissait pas que la perspicacité et l’expérience des femmes pouvait équilibrer celles des hommes dans l’Eglise pour la prise de décisions".
La réponse entière du Saint-Père est ici.
Extrait:
Sainte Thérèse de Lisieux
Docteur de l'Eglise
(..) je suis toujours très impressionné, dans le premier Canon, le Canon romain, par la prière spéciale pour les prêtres: "Nobis quoque peccatoribus".
Voilà, dans cette humble réalité des prêtres, nous, précisément en tant que pécheurs, nous prions le Seigneur pour qu'il nous aide à être ses serviteurs. Dans cette prière pour les prêtres, et seulement dans celle-ci, apparaissent sept femmes qui entourent le prêtre. Celles-ci se présentent précisément comme les femmes croyantes qui nous aident sur notre chemin. Chacun a certainement vécu cette expérience. Et ainsi, l'Eglise a une grande dette de reconnaissance à l'égard des femmes. Et vous avez justement souligné que, au niveau charismatique, les femmes font beaucoup, j'oserais dire, pour le gouvernement de l'Eglise, à commencer par les religieuses, par les soeurs des grands Pères de l'Eglise, comme saint Ambroise, jusqu'aux grands noms du moyen-âge - sainte Hildegarde, sainte Catherine de Sienne, puis sainte Thérèse d'Avila - et jusqu'à Mère Teresa. Je dirais que ce secteur charismatique se distingue assurément du secteur ministériel au sens strict du terme, mais il s'agit d'une participation véritable et profonde au gouvernement de l'Eglise. Comment pourrait-on imaginer le gouvernement de l'Eglise sans cette contribution, qui devient parfois très visible, comme lorsque sainte Hildegarde critique les Evêques ou lorsque sainte Brigitte et sainte Catherine de Sienne lancent des admonestations et obtiennent le retour des Papes à Rome? Il s'agit toujours d'un facteur déterminant, sans lequel l'Eglise ne peut pas vivre. (..)
Et Catherine concluait par cette réflexion malicieuse, que j'aime beaucoup. Elle y voyait un message subliminal de John Allen aux femmes. Peut-être aussi. Personnellement, j'y verrais plutôt celui de Benoît XVI...:
"Si vous voulez prendre du pouvoir dans l’Eglise, pourquoi vouloir commencer à l’échelon le plus bas, dans un métier où les perspectives de promotion interne sont médiocres. Visez plus haut, suivez mon regard. Essayez la sainteté ! "
