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A propos du blog d'Isabelle de Gaulmyn

Trop, c'est trop! (1er/11/2010)

Sur le même sujet:
-> L'âge des cardinaux

J'hésite encore, au moment où j'écris ces lignes, sur l'opportunité de les publier.
D'abord, parce que je sais que ce n'est pas bien, de se disputer autour du nom de mon cher Benoît XVI, que je vénère, et qui est un objet de concorde et d'amour, et non de discorde. A Pierre qui tirait son épée à Gethsemani, Jésus a dit "remet ton épée au fourreau".
Aussi parce je suis bien consciente que mes faibles lumières en théologie, et ma position "à l'extérieur" me privent des arguments dont je voudrais disposer pour en repousser d'autres, que je sens erronés.
Je réagis "à l'épiderme", dans la ligne de ce site qui se veut non religieux, et de soutien à la personne de Benoît XVI, mais aussi, forcément, à son principe, à QUI il représente.

- D'abord, l'objet (je veux parler du blog d'Isabelle de Gaulmyn) en vaut-il la peine?
Mais aussi, est-ce vraiment cela l'Eglise en France?
Alors, il y a de quoi donner envie de prendre ses jambes à son cou...

- Ensuite, une mise au point nécessaire.
Le blog d'IdG N'EST PAS un blog "personnel", comme on tente de le faire croire aux gogos, mais un exercice professionnel rendu obligatoire par la révolution numérique, et la mise en concurrence directe des journaux (version papier) avec Internet. Contrairement à moi, qui suis "inconnue" (on m'a reproché, sur ce même blog, de me cacher derrière l'anonymat, j'ai dit ce que j'en pensais ici) l'auteur s'appuie sur (et profite de) son autorité de journaliste reconnue, ayant des responsabilités importantes (elle est je crois directrice du service "religion", et fut envoyée spéciale à Rome durant quelques années) au sein du principal quotidien catholique français, le seul ayant pignon sur rue. Il fait partie d'un groupe de presse qui englobe les éditions Bayard, l'un des éditeurs français du Pape (c'est eux qui ont les droits pour le livre à paraître, avec Peter Seewald). Ce n'est pas rien. Il peut même au passage s'appuyer sur cette "exclusivité" pour dire qu'il a le soutien du Pape (cf. les "affres" de Bruno Frappat, qui faisait partie de la suite présidentielle au Vatican), ou même que ce dernier apprécie les attaques contre lui qu'il contient - comme il a de l'humour, c'est possible... en admettant qu'il ait du temps à perdre pour le lire.

Le blog est hébergé dans les pages du journal. Cela non plus, n'est pas rien. Imaginons, par exemple, que La Croix s'adjoigne les services ... mettons, comme je ne veux citer personne ici, d'un Père Scalese français (si tant est que cela existe), et pousse la complaisance jusqu'à héberger son blog. Je n'ose imaginer le tollé!! Et pourtant, le Père Scalese (donc aussi son hypothétique alter ego français) n'a rien d'un dangereux extrêmiste. Il est un homme de foi, un prêtre raisonnable, qui représente un autre versant de l'Eglise Conciliaire. Mais même au titre du débat, de l'ouverture, de la diversité, dont le journal se gargarise, il n'a pas droit aux colonnes de La Croix, qui préfère les contributions anonymes de Pietro de Paoli.

Cette longue prémisse étant posée, venons-en aux faits - c'est-à-dire au blog.

Déjà, son titre, un jeu de mots obscur, me semble déplacé, et la Croix ne devrait pas copier l'Equipe, ou Libé dans ce douteux exercice: "Une foi par semaine".
Je sais bien qu'on peut critiquer les titres de blog, certains ne s'en sont pas privés avec le mien (au moins, il est clair!), mais là: Qu'est-ce que cela veut dire?

Ensuite, le contenu: IdG est coutumière du fait, et le procédé ne manque pas d'astuce. Elle lance, mine de rien, une réflexion de quelques lignes sur un sujet d'actualité, très bien choisi de façon à susciter les réactions qu'elle attend: en somme, elle laisse les autres s'exprimer à sa place, disant ce qu'ELLE a envie de dire, tout en faisant remarquer "ce n'est pas moi, mais vous voyez bien ce que pensent les catholiques de France". Elle a très rarement critiqué ouvertement le Pape (même si elle l'a déjà fait). Elle procède plutôt "mine de rien"..
Et ça fonctionne à merveille. Elle gagne régulièrement le jackpot, les commentaires dégringolent sur son blog comme les pièces dans les machines à sous. Pour le dernier message, sur l'Age dans l'Eglise, il y a déjà à ce jour plus de 140 commentaires (1), à comparer avec le blog plus serein de Frédéric Mounier, qui ne doit pas avoir la même "clientèle".
Nous avions eu un exemple assez pénible en mars 2009, avec un billet intitulé "triste journée de la femme- enfant" (c'était la journée de la femme, et la nouvelle de l'excommunication soi-disant prononcée contre la mère de la fillette de Recife venait simultanément de tomber, mais on n'avait à ce moment aucune information sur la façon dont les choses s'étaient vraiment passées). Déjà, elle exploitait en parallèle deux faits d'actualité. Le Pape n'était évidemment pas cité, mais juste quand l'affaire Williamson commençait à retomber, c'était dévastateur - et voulu. L'avalanche de commentaires féroces qui s'ensuivit avait quelque chose d'effrayant.

Plus récemment, elle a écrit un message intitulé "Et si on se parlait". Elle y mettait directement en cause mon propre blog (qu'avec mépris, elle ne donnait même pas en lien) à travers cet article de François H (voir aussi ici). Mais son invitation à la discussion, c'était, passez-moi l'expression, du pipeau. Le texte de François H était remarquablement argumenté, parfaitement courtois, et contenait sans doute beaucoup trop de vérité. Dans son billet, elle mettait dès la première phrase un point final à tout dialogue, en écrivant:
"Sans doute vaudrait-il mieux hausser les épaules, et laisser passer de telles bêtises sous silence. Mais après tout, en cette rentrée, voilà un bon exercice pratique".
Commencer un débat en décrétant d'emblée que votre interlocuteur dit des "bêtises" tout justes dignes d'un "haussement d'épaules", témoigne d'une curieuse conception dudit débat. Et surtout de beaucoup de mépris pour autrui.
Les premiers commentaires des habituels thuriféraires nous traitaient aimablement de "demeurés", et suggéraient courtoisement à la malheureuse de "laisser pisser le mérinos" (sic!).
De vrais "dérapages", comme ils disent. Passons.

Le dernier exemple est donc le récent message, sur l'Age dans l'Eglise, dont nous avons déjà parlé ici.

Dans ces trois cas, je suis brièvement intervenue sur son blog, cédant bêtement à l'indignation du moment, et me convaincant à chaque fois que je perdais mon temps et que le débat y est clos avant d'avoir commencé.
J'ai constaté que les "collaborateurs" bénévoles d'IdG, très ouverts à l"autre" mais d'une agressivité très peu chrétienne envers tout ce qui ressemble de près ou de loin à la "droite" religieuse, ont contre leurs contradicteurs deux arguments qu'ils croient imparables (enfin, je parle des plus modérés d'entre eux!), et qui ont sans doute un fond de vérité:

1. Si ce blog ne vous plaît pas, rien ne vous oblige à le fréquenter: C'est bien vrai. C'est la raison pour laquelle j'ai fait mon propre site, et que je peux répondre. Mais alors, quid du débat que l'on prétend accueillir volontiers, et même invoquer comme indispensable (à un fonctionnement "démocratique" de l'Eglise, s'entend)?

2. Vous vous comportez comme un pharisien, vous décidez de qui est, et de qui n'est pas catholique. Relisez l'Evangile de tel et tel jour, sur Jésus avec les pharisiens: Peut-être que je suis un pharisien, dans certaines situations - mon intention n'est pas de faire une confession publique. Mais je sens bien que l'argument est tordu. Si on est favorable au droit à l'avortement, au mariage des prêtres et au sacerdoce féminin, on a beau traiter les contradicteurs de pharisiens, est-on encore catholique? Ou alors, c'est le Pape qui ne l'est plus?

Il suffit de se plonger dans le blog (qui n'en vaut pas forcément la peine, sinon comme objet d'étude du monde catholique progressiste made in France) pour trouver une foison d'autres exemples (2).
IdG voit peut-être son blog comme une sorte de Think Tank ecclésial, un chaudron d'idées. De quoi flatter sa vanité, et je la comprends. Elle laisse glisser dans les billets des liens vers des sites polémiques notoirement opposés au Pape, comme ceux du Comité de la jupe, des baptisés de France, des chrétiens sur le parvis (je cite le nom du dernier de mémoire).
Elle oublie malheureusement que son blog n'est pas un espace "personnel".
Si les idées qu'elle y défend, ou qu'elle y laisse diffuser, ne sont vraiment que ses convictions à elle, alors qu'elle choisisse un hébergeur privé, et qu'elle lance sous anonymat un blog bien à elle, pour les exposer. Après tout, c'est ce que je fais depuis 4 ans. Elle verra comme c'est facile (!), et si l'audience suit - pas évident!
A défaut, elle pratique un abus de position caractérisé.

Mais je me trompe: "une foi par semaine" pourrait bien être la vraie voix (officieuse en apparence seulement) de la Croix.
Un artifice, en somme, pour maintenir la fiction du débat au sein de l'Eglise en France: un débat qui n'existe pas, car plusieurs amis ayant commencé à participer au blog y ont renoncé, écoeurés.

Notes

(1) Echantillon, parmi les plus de 140 réactions à l'article sur "l'âge dans l'Eglise"

n°79
(...) arrêtez donc de vous désoler d’un illusoire « lynchage » du pape ! Je crois que les dits lyncheurs ont plus de respect pour Benoît que ceux qui agissent comme s’il était une idole parfaite !
Contredire un frère quand on juge en conscience que ses propos sont désastreux ne s’appelle pas du lynchage. Il y a eu beaucoup de faux pas au sommet de l’Eglise en 2009, ils ont fait réagir une partie des catholiques, au nom de quoi ceux-ci feraient-ils semblant d’admirer ce qu’ils réprouvent ?

n°95
Longtemps le mot sacerdoce a été réservé au sacerdoce ministériel : celui des prêtres et des évêques. Ils l’exerçaient de manière hiérarchique et exclusive vis-à-vis de fidèles considérés comme les sujets du pouvoir sacerdotal des prêtres.
Il nous faut aujourd’hui sortir radicalement de cette perspective, qui a peu de fondements évangéliques, et revenir à l’Ecriture (Épître aux Hébreux, Lettres de Pierre, Apocalypse) pour laquelle il y a :
- un seul prêtre de la Nouvelle Alliance : Jésus-Christ,
- un peuple de prêtres configurés au Christ par le baptême,
- des ministres consacrés par l’ordination au service du peuple sacerdotal.
Dans cette perspective, c’est le peuple des baptisés qui continue dans le monde la médiation du Christ. C’est lui qui par sa parole et sa vie annonce la Bonne Nouvelle du salut. C’est lui qui par sa vie et son action sanctifie les réalités humaines. C’est lui qui en accueillant les dons du Christ (sacrements) fait des hommes les temples de l’Esprit Saint. Ce que la tradition chrétienne nous confirme en nous rappelant que l’onction de l’Esprit au baptême fait de nous un peuple de prêtres, de prophètes et de rois.
Un tel renversement de perspective n’est pas des plus facile, il se heurte à des habitudes séculaires et demande une vraie conversion.
Hier, on pouvait dire : L’Église est là où il y a un prêtre et c’était vrai.
Aujourd’hui, il faut dire : L’Église est là où il y a une communauté de croyants, car c’est à travers elle que l’Eglise incarnera son vrai visage : communion et mission. »

n° 114
(...) j’avoue que je suis encore plus inquiète sur l’avenir du Brésil et sur le résultat des élections… Tout le monde connaît le sujet exclusif qui fait sortir les évêques de leur réserve quand il s’agit d’influencer des élections ; j’aimerais voir, au Brésil aussi, défiler femmes et militantes d’ONG (qui, elles, connaissent le problème) en brandissant ce slogan, comme cela s’est produit aux Philippines devant le siège de la conférence épiscopale : « Ne mélangez pas vos rosaires à nos ovaires » (Le Monde de samedi 30 octobre 2010-p.28).

n° 138
Le dialogue est carrément rompu entre l’Eglise et la majorité des gens en Occident. Presque chaque fois que dans des régimes démocratiques des avancées » sociétales » ( pardon pour cet étrange néologisme) dont proposées et votées par les parlements, l’Eglise s’empresse de s’y opposer en déclarant que le monde s’enfonce dans la culture de mort.
La liste est longue de ces rendez-vous manqués qui vident chaque fois davantage églises, aumôneries, séminaires et couvents. L’Eglise est contre la contraception le préservatif, la fécondation in vitro la cohabitation juvénile, l’ivg, l’euthanasie contrôlée, la recherche sur les cellules souches, le divorce l’homosexualité, le mariage des prêtres, le diaconat des femmes, etc.
Un sondage récent du CSA, repris par tous les journaux et magazines, indique qu’une écrasante majorité (82%) des catholiques pratiquants sont favorables à une loi sur l’euthanasie assistée pour les malades victimes d’une maladie incurable.
Vous verrez que l’Eglise va nous expliquer que ces 82% de catholiques pratiquants sont encore des brebis égarées victimes de la culture de mort !

* * *

(2) Voici un épisode plus ancien

En mars 2008, les restes de Padre Pio ont été exhumés pour être exposés au public. On trouvera tous les détails, à mon modeste niveau, ici: http://benoit-et-moi.fr/2008-II/...
La méthode Gaulmyn (MG) trouve une parfaite illustration dans un article publié sur son blog d'envoyée spéciale de La Croix, à Rome.
Certains commentaires ne sont pas mal non plus.
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Padre Pio, donc

Padre Pio, sujet délicat. Que puis-je savoir, moi, Française, d’un phénomène aussi italien? Mais comment ignorer cet évènement qui fait, depuis quatre jours, la « une » de journaux papiers et télévisés de la péninsule ! Padre Pio, donc, mais avec précaution....
La première réaction d’une Française nourrie à Voltaire, (!!!) c’est l’incompréhension, voire l’ironie. Quoi, voilà un pays en plein débat électoral dont l’enjeu n’est rien de moins que l’instauration d’un parlementarisme moderne, un pays qui s’enfonce dans la récession économique, avec un chômage croissant, et dont l’Etat est inexistant au point de ne pouvoir gérer le ramassage et le traitement des déchets, l’Italie, donc, qui n’aurait rien de mieux à faire que de se passionner pour cette exhumation aux relents mortifères ? La péninsule est-elle décidément un pays archaïque ?
Pas si vite. La vénération à Padre Pio, de fait omniprésente, recouvre, on s’en aperçoit rapidement, une piété faite de souffrance et bonheurs vrais. (MG)
etc...
Mais le phénomène Padre Pio va au-delà. Il y a quelques mois, un historien Sergio Luzzatto a publié un livre sociologique et anthropologique sur Padre Pio. Livre qui a suscité de violentes polémiques, car, non content de remettre en cause la véracité des stigmates (ce qui après tout relève de la foi), posait des questions pertinentes sur les ressorts psychologiques et économiques de l’attachement à Padre Pio. L’image de ce vieillard barbu, au visage de grand-père sévère et rassurant tout à la fois, issu du bout du monde (les Pouilles), en dit long sur la difficulté des Italiens à se construire une identité dans l’Europe de ce début de troisième millénaire.
Et je connais certains amis catholiques italiens qui regrettent amèrement que leur Eglise, à encourager parfois ce type de piété, ne les y aide pas plus...

* * *

On sait que le Saint-Père est très attaché à la foi des simples, et que d'une certaine façon, elle est la sienne.
On peut aussi s'étonner qu'une journaliste catholique se réclame de Voltaire. Aussi estimable qu'il soit comme penseur, a-t-il vraiment sa place ici?
Sur le livre de Luzzatto, on lira le jugement argumenté de Vittorio Messori: Padre Pio, le défi des documents.

Dernière minute

-> A lire ici: La Croix déçue par un documentaire réhablilitant Pie XII (Le Salon Beige)
Décidément, trop, c'est trop.

"Il m'épate"... Affres