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Entretien avec le Père F. Lombardi

sur Radio Vatican, pour le cinquantième anniversaire de sa profession religieuse (15/11/2010)

Père Lombardi

Bressanone, août 2008

Même s'il est de bon ton, dans certains milieux "bien informés" de se gausser de la communication du Vatican (italique de rigueur!), prétendue d'un autre âge, il est certain que cette communication échappe aux modes, et probable qu'elle survivra à beaucoup d'autres; son principal représentant est cet homme intelligent - normal! de formation scientifique - discret et raffiné, qui sert le Pape et l'Eglise du mieux qu'il peut. Il a traversé les tempêtes avec classe et sérénité, et a fait le maximum, au plus fort des bourrasques, pour préserver le Saint-Père, sans épargner les coups pour lui-même (et ils venaient souvent de ceux-là mêmes qui devraient être les soutiens les plus fidèles de "l'Eglise qui est à Rome"!).
Ses éditoriaux sur Radio Vatican, avec sa superbe voix de basse et sa diction parfaite, sont en général un vrai régal, tant par le fond que la forme.
En août 2007, à Bressanone, je me suis retrouvée à plusieurs reprises à un mètre de lui (et même une fois au restaurant, à la table à côté). J'aurais pu lui parler, mais bien sûr, je n'ai pas osé....

Article en italien: paparatzinger3-blograffaella


Sur Radio Vatican
Entretien avec le Père Federico Lombardi pour le 50e anniversaire de sa profession religieuse
12 novembre


Aujourd'hui est un jour de travail «normal» pour notre directeur général, le Père Federico Lombardi. Mais le 12 Novembre, il y a 50 ans, commençait pour lui l'expérience au sein de la Compagnie de Jésus. Le collègue de la rédaction de notre antenne brésilienne, Silvonei Protz, a saisi l'occasion de cet anniversaire pour ouvrir une "fenêtre" sur les souvenirs et les sentiments d'un homme et d'un prêtre qui a passé une grande partie de son ministère à servir le Saint-Siège:

R. - Etant enfant, j'ai vécu dans le Piémont et la majeure partie de mon temps, je l'ai passé dans la ville de Turin. A Turin, j'étais à l'école des jésuites et je continuais mes activités en tant que jeune scout, à l'oratoire des salésiens. J'ai eu une enfance merveilleuse dont je me souviens avec une très grande joie parce que ma famille était une famille très unie, très religieuse, et parce que j'ai vécu dans des milieux éducatifs dont je me souviens avec beaucoup de gratitude: tant à l'école des Jésuites, qu'à l'oratoire et les activités avec les jeunes des Salésiens. Puis arrivé à 18 ans, j'ai terminé l'école secondaire, et bien sûr, la question était de savoir comment continuer ma vie: je dirais que la décision de consacrer ma vie à servir le Seigneur et les autres a été assez spontanée à l'époque. Quant à savoir où et comment y parvenir, il était normal de demander à la Compagnie de Jésus de venir chez eux, bien que j'ai toujours entretenu une grande amitié et proximité, avec les Salésiens aussi.

Q. - Qui est aujourd'hui, le père Federico Lombardi?

R. - Je suis un jésuite, je suis un prêtre et j'ai essayé de faire les choses comme on me l'a dit, car nous avons un vœu d'obéissance: nous recevons donc des «missions» - c'est ainsi que nous disons - c'est-à-dire des tâches de nos supérieurs. Et ceux-ci, à la fin de ma formation religieuse et sacerdotale, m'ont envoyé à Rome pour travailler à la "Civiltà cattolica", une revue culturelle des jésuites, et donc dans le domaine de la communication sociale. Depuis lors, je suis resté dans ce domaine, faisant toujours les choses qu'on m'a demandé de faire. Après 11 ans à la "Civiltà cattolica", j'ai été pendant six ans, supérieur provincial des jésuites italiens, puis à la fin de ce poste, j'ai été "envoyé" (mandaté) au Vatican, en tant que directeur des programmes de Radio Vatican et j'ai accompli d'autres tâches.

Q. - Si le père Federico Lombardi n'était pas prêtre, que serait-il devenu?

R. - Cela me semble tout à fait hypothétique! Quoi qu'il en soit - pour ainsi dire - quels pouvaient être les intérêts spontanés de ma jeunesse? Il y avait certainement les sciences, les sciences naturelles, et en particulier la physique; et en ce qui concerne les autres activités, ou les loisirs, certainement l'alpinisme.

Q. - Y a-t-il un moment important dans votre vie dont vous vous souvenez?

R. - Difficile d'en trouver une plus importants que d'autres. J'avoue que ces jours-ci, quand on a célébré la consécration de la Sagrada Familia - dimanche dernier, avec le Pape à Barcelone - je me suis souvenu d'un moment très précis: quand j'avais 13 ans avec les Scouts de l'Oratoire salésien, j'ai fait mon premier grand voyage en vélo, à travers l'Europe, allant exactement de Turin à Barcelone. Nous voyagions très pauvrement: nous portions la tente sur le vélo, mangions des tomates et du fromage ... nous voyagions donc de façon extrêmement économique. Une fois à Barcelone, ne sachant où aller, à un moment donné, nous avons vu quatre clocher très hauts et nous nous sommes dits: "Allons-y." C'était la façade de la Nativité de la Sagrada Familia qui était encore loin d'être construite. A 13 ans, le premier point d'arrivée, de mon premier voyage à vélo, avec mes compagnons - j'en ai par la suite fait 4 ou 5 autres à travers l'Europe - fut précisément la façade de la Nativité de la Sagrada Familia, où le pape a prié l'Angélus du dimanche. J'ai pu mesurer, 55 ans plus tard, combien ce bâtiment avait grandi et j'ai aussi pensé à ma vie, telle qu'elle s'est développée dans le service de l'Eglise, à partir de ce jour-là.

Q. - Père Lombardi, vous êtes le directeur général de Radio Vatican, du Centre Télévisé du Vatican et du bureau de presse: combien d'heures a votre journée?

R. - Ma journée a 24 heures, comme tout le monde! Bien sûr, la plus grande partie de ces 24 heures est consacrée à ces services que vous avez mentionnés. Pour moi, il est absolument essentiel que ces services ne soient pas considérés comme une simple réalisation efficace, mais comme le résultat d'une communauté de travail de personnes qui ont le sentiment d'accomplir un service pour l'Eglise d'aujourd'hui dans le domaine de la communication. Le pape se définit comme le "serviteur des serviteurs de Dieu": ainsi, moi et tous ceux qui collaborent avec moi sont les "serviteurs du serviteur des serviteurs de Dieu."

Q. - Une dernière question un peu plus personnelle: votre relation avec le Saint-Père, comment est-elle?

R. - J'espère que c'est une bonne relation! Ce n'est pas que je sois tous les jours en colloque privé avec le Saint-Père. Mon service est un service qui couvre à la fois ce que dit le Saint-Père, mais aussi la vie du Saint-Siège en général, la Curie romaine.
Parfois avec lui un coup d'œil suffit, un mot suffit. C'est une personne extrêmement attentive, qui écoute avec une grande attention, beaucoup de gentillesse et de profondeur ce que l'autre dit. Je pense que nous devrions avoir cette même attention pour lui parce que les phrases qu'il nous dit sont beaucoup plus importantes que les nôtres.

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Voir aussi deux autres interviewes du Père Lombardi:

Un sondage sur les catholiques français Luce del mondo: qui a peur du livre du Pape