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Une interviewe du Cardinal Ratzinger (I)


Marie-Anne, qui a déjà traduit pour nous une biographie par M. Mandlik (
A Rome et en voyage: le Pape vu de près ) a lu une autre biographie du Saint-Père en allemand, écrite par Stefan Von Kempis, journaliste à Radio Vatican. Un cd audio était joint au livre: il s'agit d'une interviewe du Cardinal Ratzinger, à l'occasion de ses 75 ans. Marie-Anne fait le difficile travail de transcription, puis de traduction, de la parole (14/10/2010).

Le livre en allemand ne semble plus disponible (ou il m'a échappé).
Je pense que celui-ci en est la version italienne.
Voir photo ci-contre.

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Marie-Anne écrit


Comme l'interviewe que j'ai déjà commencé à traduire sera un peu longue, je vais procéder par tranches comme c'était le cas pour le livre de M. Mandlik (A Rome et en voyage: le Pape vu de près).

Voici donc le début. A suivre prochainement.

Le Cardinal Ratzinger, interviewé par Radio Vaticane à l’occasion de ses 75 ans (2002) répond aux questions de façon tout à fait personnelle

CD joint au livre de Stefan von KEMPIS, édité par le Vatican et St. Benno / Leipzig (2007)


- Monsieur le Cardinal, vous avez choisi comme devise épiscopale : “Nous sommes collaborateurs de la Vérité.” Et durant toute votre vie vous avez gardé sous les yeux ce fil conducteur. Pouvez-vous nous dire : “Qu’est-ce que la Vérité” ?

- C’est une question difficile. Elle a été posée jadis à Jésus par Ponce Pilate… D’abord, il y a une façon subjective de considérer la vérité : je dis ce que je pense. Ensuite, il y a un degré suivant qui consiste en ceci : Ce que je dis, ce que je pense doit correspondre à une réalité qui existe. C’est-à-dire : c’est lorsque ma pensée correspond à une réalité objective, c’est alors que je suis dans le vrai. Mais… est-il possible de penser, de dire ce qui est juste ? Y a-t-il une réalité qui dépasse ce qui est purement matériel et dont pourtant beaucoup de gens se contentent tout simplement ? Nous sommes devenus aveugles spirituellement, voilà pourquoi cette réalité ne saute plus aux yeux immédiatement. Mais Dieu, dans l’histoire du salut s’est efforcé à nous ouvrir les yeux de façon à nous apprendre à voir. La devise que j’ai choisie vise principalement Celui qui est la Vérité, c‘est-à-dire le Christ par qui l’invisible s’est rendu visible dans notre monde. Et non seulement pour que nous le voyions mais surtout pour que nous vivions selon ses critères. Car la Foi n’est pas d’abord une théorie, elle est surtout une norme, une règle de vie.


- Dès votre jeunesse, vous avez étudié la théologie pour mieux connaître le Christ et son Église. Dans vos recherches actuelles, y a-t-il un déplacement d’accent par rapport au passé ?

- Oui, mais dans la continuité. Certes, il y a des changements nécessités par les nouveaux défis de notre temps. Il y a 50 ans, la chrétienté était encore plus ou moins stable dans la société occidentale, c’est pourquoi, à l’époque, notre tâche a consisté à voir comment pouvions-nous améliorer par notre Foi la société. Mais aujourd’hui, la Foi est pratiquement mise de côté ; la personne du Christ est réduit à sa dimension purement humaine – cette mentalité se reflète dans l’appellation “Jésus”. Dieu se trouve refoulé dans la sphère privée. La question qui se pose actuellement, c‘est la suivante: Est-ce qu’il y a une réalité objective au-delà de ce que nous pouvons expérimenter ? Est-ce possible de parvenir à la connaissance de Dieu ? Or, si l’on ne peut pas concevoir l’existence de Dieu, cela entraîne comme consequence que chacun doit inventers sa propre vie. Voilà pourquoi toutes ces questions doivent être posées de façon plus radicale qu’il y a 50 ans.

- Monsieur le Cardinal, vous avez souvent deploré que l’Église s’occupait trop d’elle-même, avec le danger de l’introspection. Que conseillez-vous à l’Église maintenant qu’elle est entrée au 3e millénaire ?

- D’après Vatican II, l’Église doit se présenter comme une fenêtre par laquelle le monde devrait pouvoir avoir un apercu de Dieu. Elle doit trouver le langage adéquat pour parler de Dieu aux hommes du monde moderne. Et ceux qui travaillent au service de l’Église doivent être tout d’abord des croyants. Il est très important de cultiver d’abord sa propre relation au Christ pour pouvoir ensuite en témoigner. Car c’est la vie qui rend témoignage, avant les paroles. Il importe donc de vivre avec justesse.

- Selon l’avis de beaucoup, le Sermon sur la montagne notamment les Béatitudes, donnerait un portrait du Christ. Vous-mêmes, vous l’avez considéré comme un programme, un chemin à parcourir. Et vous avez analysé ce texte sans equivoque. Par exemple, lorsque vous aviez comme tâche de clarifier la théologie de la libération. Quel est le message du Sermon sur la montagne pour les chrétiens d’aujourd'hui ?

- Il ne s’agit pas, bien entendu, d’une recette politique. Cela veut signifier que nous sommes en relation avec Dieu que nous confessons. Et à partir de là, nous essayons de suivre le Christ de façon radicale. Je pense que les Béatitudes contiennent, en effet, une sorte d’auto-biographie du Christ reflétant son proprecheminement. C’est Lui qui est vraiment pauvre, doux, pacifique, etc. Par delà des détails il s’agit en fait de se rapprocher du Christ le plus près possible, d’exprimer par sa propre vie la communion avec Lui, en se laissant guider par Lui.


.... A suivre!

La lettre de Jeannine (I) Une interviewe du Cardinal Ratzinger (II)