Lumières du monde: quelques impressions
... de mon amie Lucie S. (11/12/2010)
Lumière du monde: quelques impressions.
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Tout le monde a été frappé par l'humilité bouleversante de Benoît XVI.
Il se considère comme un petit pape qui fait ce qu'il peut, après la figure écrasante de Jean-Paul II. Il n'imagine même pas que les acclamations puissent concerner sa personne - je suis persuadée du contraire!
En effet, il hérite de tous les problèmes cruciaux négligés sous les pontificats précédents. Il travaille à l'affermissement, à l'unité (résorption des schismes) et à la purification de l'Eglise, sans recevoir le moindre mot de gratitude.
Il me semble aussi que l'on peut percevoir chez lui une souffrance sourde.
La découverte de l'ampleur effrayante des abus l'a profondément atteint. L'apostasie de l'Europe est aussi une épine dans sa chair. Il a connu outrages et calomnies au moment même où on aurait dû louer la fermeté de son action. Mais la blessure la plus profonde est probablement celle que lui ont infligée ses compatriotes catholiques: insinuations sur sa gestion à Munich et sur son frère (1).
Je crois que Benoît XVI est un homme blessé. Lui, le grand pape supérieurement intelligent, si conscient de l'état du monde, le pape énergique qui se bat comme un lion, tout seul, contre le relativisme et le péché, le saint pape qui n'est que bonté, abnégation et magnanimité, a été traité comme le dernier des malfaiteurs. Je ne serais pas fière d'être à la place de ceux qui ont voulu l'écraser!
Benoît XVI ne perd pas pour autant l'espérance chrétienne. Il croit en l'avenir de l'Eglise en Asie, en Afrique et en Amérique et espère encore en un sursaut en l'Europe.
En lisant le livre, on voit aussi que toutes les interprétations échafaudées au sujet des "affaires" étaient fausses.
Finalement, rien de ce qui a été dit depuis cinq ans ne correspond au vrai pape Ratzinger que nous aimons.
Puisse ce livre ouvrir les yeux et les coeurs!
Note
(1) Si j'avais interrogé le Saint-Père à la place de Peter Seewald, mes questions auraient sans doute été moins intéressantes. Mais je lui aurais certainement demandé comment il avait ressenti le fait que son propre frère ait été harcelé jusqu'au pas de sa porte, y compris lorsqu'il sortait de bon matin, par grand froid, pour aller célébrer la messe. Cela, personnellement, je le garde en travers de la gorge, comme une bassesse absolue.
(cf. Dernier des métiers)