Le Vatican II des medias
Retour sur le film documentaire "La guerre perdue du Vatican" diffusé sur France 3 pendant la Semaine Sainte, et qui constitue une véritable synthèse du brouillage médiatique savamment entretenu depuis 50 ans autour du Concile (28/10/2012).
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Le 50e anniversaire de l'ouverture de Vatican II donne l'occasion à ceux qui (comme moi) ne s'y étaient jusque là pas vraiment intéressés, de prendre connaissance, avec une certaine stupéfaction, de quelques vérités bien éloignées du mythe répandu par la presse d'alors, et les médias laïcs d'aujourd'hui.
Ceux-ci semblent plus attachés à Vatican II que la plupart des catholiques - alors qu'il s'agit d'un évènement qui ne les concerne en rien - très soucieux de "sauver l'Eglise", et persistent, 50 ans après, à en donner une image faussée destinée à brouiller les repères des gens de bonne foi.
Un témoignage éloquent a été donnné par la diffusion, sur France 3, pendant la Semaine Sainte, d'un film-documentaire intitulé "La guerre perdue du Vatican" (que je n'avais pas regardé), présenté en ces terme sur le site de la chaîne:
Une enquête de plus d’un an révèle que les formidables promesses du Concile Vatican II, il y a cinquante ans, n’ont pas été tenues...
Un concile qui a réuni à Rome 2500 évêques du monde entier, de 1962 à 1965, pour réformer une église catholique en train de mourir.
A l’arrivée, 50 années d’une guerre fratricide et l’histoire d’une institution catholique incapable de se réformer.
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Une guerre fratricide entre ceux qui veulent sauver l’église en poursuivant la démarche du concile et les autres qui sont convaincus que ce concile entraîne l’église à sa perte. Dès juillet 1968, en interdisant la contraception et en réaffirmant l’indissolubilité du mariage, le pape Paul VI lance le mouvement de restauration et de liquidation du concile.
Jean-Paul II poursuit l’œuvre de restauration. Il s’appuie sur des mouvements sectaires et obscurantistes comme l’Opus Dei. Il soutien pendant 40 ans les "légionnaires du Christ" dont le comportement scandaleux du fondateur (protégé par son ami Jean-Paul II, il abusera de nombreux enfants sous sa responsabilité) va déclencher une des plus grands scandales de l’église catholique. Benoit XVI poursuit l’œuvre de son mentor mais le scandale de la pédophilie le fragilise et porte un coup fatal à l’image du prêtre.
Benoit XVI refuse en bloc toute évolution sur le statut des prêtres et sur la morale conjugale. En autorisant largement le retour de la messe en latin, il favorise le courant traditionnaliste qui se fait entendre de plus en plus bruyamment.
L’église catholique, profondément en crise, a échoué dans sa tentative de rénovation. Cinquante ans après l’ouverture du concile Vatican II, elle tourne le dos à la société contemporaine et se barricade frileusement derrière les murailles de la tradition.
Les formidables promesses, il n'est pas difficile de comprendre que c'était que l'Eglise renonce à tout son enseignement, et donc à continuer à être l'Eglise. On comprend aussi que ses ennemis aient été déçus que les choses ne se soient pas passées tout à fait comme ils l'avaient espéré... mais on voit qu'ils n'ont pas renoncé!
Ceux qui ont raté la diffusion de ce film réalisé par des gens qui ignorent forcément en grande partie de quoi ils parlent mais n'en "pontifient" pas moins avec aplomb, peuvent se faire une idée en regardant la bande-annonce.