Une matinée à Frascati
Très beau reportage de Giacomo Galeazzi. Témoignage: "Chaque fois que je le peux, je participe à ses catéchèses, c'est une façon de «recharger les batteries», c'est comme si le voir et l'entendre directement représentait un renforcement de la foi et un stimulant pour surmonter les faiblesses et les chutes". (16/7/2012)
¤ Dimanche 15 juillet, à Frascati
¤ 15 juillet, Frescati: homélie du Saint-Père
Lors de sa visite à Frascati le Pape est revenu sur la richesse de Vatican II.
L'étreinte des gens: «Nous sommes avec lui»
Giacomo Galeazzi
15 juillet 2012
http://vaticaninsider.lastampa.it
L'avenir des chrétiens est dans le signe du Concile. «Les documents conciliaires contiennent une énorme richesse pour la formation de nouvelles générations de chrétiens - scande Benoît XVI depuis l'autel. Là aussi, il y a besoin d'une nouvelle évangélisation, et c'est pourquoi je vous propose de vivre intensément l'Année de la Foi qui commence en Octobre, à 50 ans de l'ouverture du Concile Vatican II».
Au début du pontificat, une certaine «vulgate» des médias répétait que Benoît XVI était un Pape «froid», incapable de réchauffer les cœurs des masses. Pour pulvériser ce lieu commun, il suffisait de se trouver, tôt ce matin, sur la Tuscolana (ndt: c'est le nom de la route), entre les files de voitures et de bus, jusqu'à la forteresse de Frascati. Ils sont beaucoup plus nombreux que prévu, en effet, les gens qui ont préféré la rencontre avec le Pape à un dimanche à la mer. Dans la ville qui, après Rome, donna à le plus de Papes à l'Eglise, Joseph Ratzinger a été accueilli comme un ami , mais surtout comme un guide dont on est sûr de recevoir des paroles de vérité et de réconfort, d'autant plus nécessaires dans un moment de grave crise économique pour une région autrefois florissante et riche en activités entrepreneuriales. Maintenant la récession mord ici aussi, et cela se voit à l'œil nu.
[Ici, Giacomo Galeazzi revient sur les parties qu'il a jugées les plus significatives de l'homélie]
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«Nous nous sommes organisés pour faire sentir à Benoît XVI notre chaleur, en échange du soutien spirituel qu'il sait nous donner tous les jours avec sa prédication», explique Mara Cancellieri, qui, avec quelques amis des Castelli Romani a mis en place une sorte de «navette» du Pape pour arriver tous ensemble au parvis du dôme consacré au premier Vicaire du Christ, Saint-Pierre. Beaucoup sont venus de l'extérieur de la région. «Nous sommes partis de nuit pour écouter le Saint-Père - raconte Silvia Simoncini , 35 ans, venue d'Osimo, dans la province d'Ancône. Personnellement, j'ai saisi l'occasion parce que j'ai beaucoup de famille à Frascati, cependant, le sens de ce voyage est beaucoup plus profond que le salut des oncles et cousins. C'est une phase historique très délicate pour le pays et, comme association de jeunes catholiques, il nous a paru juste de donner, avec notre présence à Frascati, une petite contribution, nous serrant autour du primat d'Italie, porte-parole des sans-parole. Parmi nous, il en a qui ont perdu leur emploi ou ne peuvent pas en trouver. Prier avec Benoît est une injection de confiance, et exprime la volonté de se relever des difficultés actuelles. Le Pape nous aide à ne pas perdre courage et à repartir de là où nous nous sommes arrêtés».
La renaissance de Frascati, après la Seconde Guerre mondiale, apparaît comme le symbole tangible de la capacité de se relever de ses ruines. Ici se trouvait le haut commandement allemand pour la Méditerranée, et pour cela, après l'armistice du 8 Septembre 1943, 130 bombardiers américains l'ont rasée au sol. La ville a été reconstruite pierre par pierre, et aujourd'hui, le Pape de la «purification» l'a choisie comme le lieu symbolique de son message d'espoir et de régénération.
C'est l'évêque Raffaello Martinelli - que Joseph Ratzinger eut comme proche collaborateur à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi - qui introduit la visite. Les enfants de choeur qui servent à l'autel ont participé hier au premier championnat de football pour les servants d'autel.
Devant la Villa Aldobrandini, Franco Gianluca, 40 ans, ingénieur, s'est posté avec sa femme et sa fille, portant un grand drapeau jaune et blanc (les couleurs du Saint-Siège). «Dans une phase délicate de ma vie j'ai bénéficié de manière spéciale de l'orientation de Benoît XVI, affirme-t-il. Je ne trouvais plus de sens dans la vie quotidienne et j'ai commencé, presque par hasard, à lire son «Jésus de Nazareth» et j'ai été captivé par la clarté et le caractère enveloppant de sa parole. Aujourd'hui, je le sens comme un membre de ma famille et être ici est un minimum. Nous étions également à la Rencontre [des familles] à Milan au début de Juin. Chaque fois que je le peux, je participe à ses catéchèses, c'est une façon de «recharger ses batteries», c'est comme si le voir et l'entendre directement représentait un renforcement de la foi et un stimulant pour surmonter les faiblesses et les chutes. Pour comprendre la grandeur du Magistère du Pape Benoît XVI le moyen le plus efficace est de se laisser envahir par sa prédication».
Benoît XVI s'est rendu à Frascati, explique l'ordinaire du diocèse suburbicaire (1), Mgr Martinelli, pour «nous confirmer et nous fortifier dans la foi, pour prier pour tous les fidèles, pour toutes nos familles, en particulier nos enfants, nos jeunes, tous ceux qui souffrent dans le corps et l'esprit; pour invoquer le don de nombreuses et saintes vocations sacerdotales et religieuses, provenant de nos familles».
Dans les temps anciens, les évêques Tuscolans, dans leurs fonctions de suburbicaires, faisaient partie du Collège des Cardinaux, et jouissaient de plusieurs privilèges: ils suivaient immédiatement le souverain pontife dans les processions, signaient les documents officiels immédiatement après lui, étaient les seuls électeurs du Pape, le remplaçaient dans ses fonctions à Saint-Jean de Latran, et obtinrent même un siège et une cathédrale à Rome, Santa Maria in Monasterio.
Actuellement, l'évêque titulaire de Frascati est le secrétaire d'Etat, Tarcisio Bertone , et la visite du pape à Frascati est également un signe de reconnaissance pour les services rendus par son bras droit en faveur de l'Eglise universelle. Une visite pastorale de deux heures seulement, entre 9h30 à 11h30, et pourtant chargée de valeur et de moments hautement significatifs. Le pape a célébré la messe devant la Cathédrale 32 ans après Karol Wojtyla, avant de retourner dans la résidence d'été de Castel Gandolfo pour prier l'Angélus à midi.
Le mot le plus commun dans les commentaires des fidèles est «l'émotion».
Benoît XVI a été accueilli par le nonce en Italie Adriano Bernardini et les autorités civiles. Etait également présent le cardinal Bertone, titulaire de Frascati depuis le 10 mai 2008, lorsque le pape l'a promu à l'ordre des évêques cardinaux lui allouant l'Eglise Tuscolana comme Siège titulaire.
Avant d'endosser les parements liturgiques, le Pape s'est recueilli en adoration à l'intérieur de la cathédrale et, avant de repartir à Castelgandolfo, il a rencontré les organisateurs de l'événement .
La veille, une agence de nouvelles avait publié un article pour se plaindre du coût de la visite « qui a eu lieu le 15 Juillet» (2), mais l'évêque Martinelli a déclaré que les offrandes des fidèles sont destinés aux œuvres de charité du Pape
Notes de traduction
(1) Les sept diocèses suburbicaires sont des diocèses catholiques situés à proximité immédiate du diocèse de Rome. Le terme « Suburbicaire » vient du latin suburbicarius, composé de sub signifiant « sous » et urbs qui veut dire « la ville ». La particularité des diocèses suburbicaire est d'avoir pour évêque (titulaire) les cardinaux les plus haut placés dans l'ordre protocolaire, les cardinaux-évêques, tandis qu'un évêque-auxiliaire s'occupe de l'administration réelle du diocèse.
Aujourd'hui au nombre de sept, les diocèses suburbicaires sont ceux d'Albano, de Frascati, de Palestrina, de Porto-Santa Rufina, de Sabina-Poggio Mirteto, de Velletri-Segni et d'Ostie (fr.wikipedia.org).
(2) L'article d'ADISTA avait donc été écrit à l'avance, et la gaffe d'un employé a mis à jour la supercherie! Voir ici le commentaire ironique de Raffaella, et une capture d'écran montrant l'objet du délit, avec le titre hargneux: Qu'il prenne l'argent et qu'il s'en aille. La visite-éclair du Pape aux frais des fidèles et des habitants.
Et cette annonce, qui justifie la mise au point de l'évêque: ...
Une visite onéreuse, puisque, en plus des offrandes récoltées dans les églises tuscolanes la journée du 15 (ndt: mais ce jour-là, toutes les autres messes avaient été supprimées!!!) il a été demandé aux paroisses une contribution extraordinaire. Strictement planifiée, et quantifiée, selon la biblique "dîme". (ndt: quand bien même ce serait vrai, de quoi se plaignent-ils, puisque ce sont les catholiques qui paieraient, dans ce cas!!)