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Ils ont été "inaugurés" hier par le Saint-Père. Explication de la symbolique contenue dans cette précieuse oeuvre d'art (9/1/2012)

Merci à Gloria, qui m'a transmis l'article ci-dessous

Rappelons que "fonts" vient du latin fons : fontaine, source, que l'on retrouve dans le mot italien "fonte"



Hier, on a pu voir que lors du traditionnel baptême de petits enfants dans la Chapelle Sixtine, il était fait usage de nouveaux fonts baptismaux.

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"Un arbre avec ses racines sur un rocher et une sphère représentant le soleil dans ses branches, c'est l'image des nouveaux fonts baptismaux utilisé par le Pape pour la première fois aujourd'hui dans la chapelle Sixtine.
Commandés par l'Office des Célébrations liturgiques pontificales, les fonts ont été conçus par le théologien don Salvatore Vitiello et l'architecte Alberto Cicerone.
L'arbre est exécuté en bronze poli placé sur un piédestal en pierre des Apennins, dans lequel une pierre du Jourdain, venant de la Custodie franciscaine de Terre Sainte, a été incrustée. Une sphère en or de 24 carats représentant le soleil levant est placé sur les branches de l'arbre, et se compose de deux hémisphères - la partie inférieure est le bassin baptismal lui-même, qui a la forme d'une coquille. L'hémisphère supérieur est le couvercle des fonts". (d'après ANSA)

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Un article de Zenit en italien (http://www.zenit.org/article-29171?l=italian ) explique la symbolique contenu dans cette précieuse oeuvre d'art réalisée spécialement pour Benoît XVI.
Ma traduction:

L'arbre, la pierre, le soleil
Symbolisme biblique et théologique des nouveaux fonts baptismaux inaugurés par Benoît XVI

Alberto Cicerone (*) et Don Salvatore Vitiello (**)

Les nouveaux fonts baptismaux, réalisés pour le Saint-Père Benoît XVI, sont composés de trois éléments symboliques: « l'arbre d'olivier, sur les branches duquel sont répartis vingt-quatre fruits; la pierre provenant du lit du Jourdain, où l'arbre est enraciné; le soleil, soutenu par les branches de l'arbre, comme le souverain qui est assis sur le trône, sphère qui, en s'ouvrant, contient l'eau pour le sacrement du baptême.

La clé de lecture des fonts baptismaux qu'on a souhaité donner est constituée par la vision de Jean, rapportée dans le Livre de l'Apocalypse: « Au milieu de la place de la cité et de chaque côté du fleuve se trouvait l'arbre de vie » (Ap 22,1-2).

L'arbre.
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Le symbolisme de l'arbre provient de l'imaginaire religieux-culturel mésopotamien, hérité du peuple d'Israël lui-même. Il y a deux significations implicites: il y a une vie « retenue» et non pas «donnée pleinement», et il y en a qui cherchent à «avoir pleinement » la vie. Cette recherche est «qualitativement différente» par rapport à la simple vie biologique. L'image de l'arbre est étroitement liée à la personne du souverain: un signe de la souveraineté est le bâton - petit arbre déraciné et «domestiqué» - et avec le fruit d'un olivier, on oint la tête du souverain.

Dans la vision de Jean plusieurs réalités se rejoignent dans l'arbre: le souverain, « le trône de Dieu et de l'Agneau »(Ap 22,3), et la nouvelle vie. L'arbre de vie - poursuit la vision - « fait douze fruits, et [...] porte son fruit chaque mois, et les feuilles de l'arbre sont pour la guérison des nations »(Ap 22,2).
Dans les fonts, les fruits sont au nombre de vingt-quatre, pour indiquer les douze mois de l'année, répétés deux fois - d'où la surabondance, qui ne manque jamais - et l'accomplissement de l'histoire du salut, de l'appel d'Israël, divisé en douze tribus, marquées sur portes de la Nouvelle Jérusalem, jusqu'aux douze apôtres, dont le nom est marqué sur les fondements, sur lesquels s'appuient les murs de la ville.

Les Pères de l'Église identifièrent très vite l'arbre avec la Croix et celle-ci avec le Crucifix : le Christ, le Seigneur est lui-mêmel' arbre, son corps en est le tronc, sa chair, le bois, sa vie, la sève qui donne le fruit, et celui qui en mange vivra éternellement. En outre, à la description de l'arbre, l'auteur sacré avait ajouté la vision « du fleuve pur de l'eau de la vie, limpide comme du cristal, qui jaillissait du trône de Dieu et de l'Agneau "(Ap 22,1). Les eaux de ce fleuve sont les mêmes qui, dans le livre d'Ézéchiel, coulaient du côté du Temple et confluaient dans la mer, en en purifiants les eaux. Jean les identifie avec le torrent qui ruisselle du côté transpercé du Christ et guérit l'humanité de ses péchés.

Le soleil .
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Dans la vision de Jean le soleil est lui aussi un symbole de souveraineté; en effet, il écrit: « La ville n'a besoin ni du soleil ni de la lune pour l'éclairer car la gloire de Dieu est sa lumière et sa lampe est l'Agneau " (Ap 21:23). Il est indiqué, ainsi que le vrai souverain, c'est Dieu seul. Sur l'arbre de vie, c'est-à-dire sur le trône, siège l'Agneau immolé, Celui qui est «lumière pour éclairer les nations païennes, et gloire de son peuple »(Lc 2:32).

Les fonts, façonnées par la vision de Jean, apparaissent donc un peu comme le Soleil, trônant entre les branches. L'immersion dans l'eau se configure comme l'immersion dans le Soleil, c'est-à-dire en Dieu; dans l'Eternel, le baptisé voit immerger sa propre mortalité, pour resurgir immortel, participant de la divinité du Christ (cf. 1 P 1,4).

La pierre
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La pierre posée comme base des fonts représente Celui qui est le fondement de l'Eglise, « la pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs [qui] est devenue la pierre angulaire »(Ps 118,22), parce que « choisie et précieuse pour Dieu »(1 P 2, 4).

Dans les fonts sont divinement forgées les pierres vivantes pour la construction de «l'Edifice spirituelle», dont Dieu lui-même a posé la première pierre, son Fils unique, Jésus de Nazareth, Seigneur et Christ. Les fonts se dressent donc, comme le Christ et restent debout, riche de tout le symbolisme de la vie, de la royauté et de l'éternité, qui appartiennent au Fils de Dieu fait homme, et qui sont promis sacramentellement aux baptisés.


(*) Architecte
(**) Théologien.