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Rétrospective 2011

Ils ont en commun la joie d'être chrétiens. Un livre à paraître en mars (pour le moment en italien!), à propos du grand apologète anglais converti au catholicisme, créateur du personnage du prêtre détective, le Père Brown. Présentation de Zenit. (8/2/2012)

A suivre.

Volume ci-contre, Omnibus: Amazon
(Merci à Marie-Christine)

« Ma vie a toujours été aussi traversée par cette conviction: c’est le christianisme qui donne la joie et fait grandir :voilà, en une phrase, tout Ratzinger et, à bien y penser, tout Chesterton », explique le Professeur Monda.
http://www.zenit.org/article-30103?l=french
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Andrea Monda, professeur de religion et de « littérature et catholicisme » à l’Université pontificale du Latran, proposera, samedi prochain 9 février, en Italie, lors d’un congrès organisé par les Pères philippins de Gênes, une présentation de la personnalité du pape Benoît XVI sur le thème : « Bon sens, vie bonne et bonne humeur : G. K. Chesterton et Benoît XVI ». Il y exposera ainsi quelques éléments de son prochain livre intitulé : « Humilité bénie. Les vertus simples de Joseph Ratzinger » (« Benedetta umiltà. Le virtù semplici di Joseph Ratzinger », à paraître en mars 2012, aux éditions Lindau). Le congrès s’intitule : « La journée du bon sens. La beauté paradoxale du quotidien. Une journée de G. K. Chesterton ».

Zenit - Quel lien y a-t-il entre Chesterton et Joseph Ratzinger?

Prof. Monda -
Le jeune Joseph Ratzinger a lu et apprécié les livres de Chesterton. En effet, des citations directes ou indirectes de l’inventeur du P. Brown apparaissent effet, ici ou là, aussi bien avant qu’après son élection comme pape. Mais ce que j’ai cherché, ce n’est pas tant une reconstruction philologique de ces citations, qu’un petit raisonnement qui part des deux personnalités, celle du penseur anglais et celle du théologien et pape bavarois, autour de thèmes qui se recoupent ensuite avec ceux que les organisateurs du congrès ont mis au centre de l’attention: le bon sens, la vie bonne et la bonne humeur.
...

- L’humour de l’Anglais Chesterton ressemble-t-il à celui du pape allemand?

D’un certain point de vue, oui, car dans les deux cas l’humour plonge ses racines dans l’humilité. Ce n’est pas par hasard si, étymologiquement, les deux mots viennent de « humus », « terre ». Qui est « terre à terre », qui ne s’élève pas orgueilleusement, est humble et doté d’humour, car il connaît l’ironie et l’auto-ironie, parce qu’il perçoit peut-être confusément qu’il existe un monde plus grand que son « moi » et, au-delà de ce monde, Quelqu’un d’encore plus grand. De ce point de vue, le monde moderne envoie des signaux désolants : il n’y a plus de bonne humeur, mais de la colère, plus d’ironie mais du sarcasme, plus de sentiment mais du ressentiment. Or, une société qui perd le sens de l’humour, se prépare, disait Maritain, à ses funérailles. A des moments différents et de façon différente, Chesterton et Ratzinger dénoncent cette folie de la vie des hommes occidentaux. Ils rappellent que la joie existe, non pas en vue du plaisir, qui est toujours plus petit que l’homme et sous son contrôle, mais en vue de cette joie qui reste un grand mystère.

La joie, écrit Chesterton, à la dernière page de son chef d’œuvre « Orthodoxie », est « l’immense secret du chrétien ». Et c’est aussi le secret de Benoît XVI qui, avec son sourire, timide, gêné (?), mais ferme, patient, avec la force d’une intelligence pure, claire, honnête, calme, et avec l’énergie d’une foi vécue sans fioritures, avec l’abandon d’un enfant, défie chaque jour les tentations de ses contemporains, de la paresse et des raccourcis, des idéologies et des idolâtries qui reviennent toujours se nicher dans les cœurs qui vivent dans la mauvaise humeur et le ressentiment.

De ce point de vue, on peut définir Benoît XVI comme un pape de la joie. C’est le mot qui revient le plus souvent dans ses discours depuis qu’il a été élu. C’est ce qu’il affirme dans son récent livre-entretien, « Lumière du monde »: « Ma vie a toujours été aussi traversée par cette conviction: c’est le christianisme qui donne la joie et fait grandir ». Nous avons là, en une phrase, tout Ratzinger et, à bien y penser, tout Chesterton. Foi, joie, raison. Bon sens, vie bonne, bonne humeur.

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