Ils acceptent la trêve proposée, il y a trois semaines par l'Archevêque de León, à l'occasion de la visite du Pape. Des mesures de sécurité exceptionnelles - et justifiées! - prévues (20/3/2012)
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Carlota écrit:
Le but de cet article n’est pas, bien sûr, de faire de la publicité pour un groupe criminel mais de montrer une des réalités du Mexique, une réalité qui fait chaque année un grand nombre de victimes, une réalité qui montre aussi que l’Église catholique est toujours en première ligne (voir ici www.aed-france.org/pays/mexique et là www.aed-france.org/actualite/mexique-un-pretre-assassine ).
Mais cette réalité sanguinaire qui malheureusement n’a jamais cessé d’être dans le Mexique moderne depuis la mort du dernier vice-roi de la Nouvelle Espagne, Juan José O'Donojú (Séville 1762 - Mexico 1821), ne doit pas non plus faire oublier la magnifique vitalité, la grande générosité et la foi vivante et authentique d’une nation à plus de 90% catholique.
La trêve des narco – trafiquants
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Différents journaux mexicains en ligne ont fait état le mois dernier de messages émis à Guanajuato par des narco-trafiquants autodénommés « les Chevaliers Templiers » (*), notamment ici: www.24-horas.mx/...
Extrait :
Dans sept municipalités de Guanajuato ont été accrochées 11 « narco-draps » attribuées au Cartel des « Chevaliers Templiers ». Les présumés narco-messages étaient écris sur une toile de couleur blanche et les lettres du texte étaient de couleur rouge et noire.
Les policiers municipaux ont commencé à les décrocher vers 6h du matin quand ils ont commencé à apparaître. Dans les messages envoyés par le groupe délictueux, il s’en est trouvé un dans lequel les narco- trafiquants parlaient en terme précis de l’attaque contre les escortes du Procureur, comme l’a indiqué le Bureau du Procureur de Guanajuato.
Sur d’autres draps, les « Chevaliers Templiers » acceptent la trêve proposée, il y a trois semaines par l’Archevêque de León (ndt siège de l’archevêché dont dépend Guanajuato), José Guadalupe Martín Rábago, qui demandait que durant la visite du Pape Benoît XVI les délinquants s’abstiennent de réaliser des actes criminels.
[…] suivent les endroits où on été localisé les messages.
(*) Les « Chevaliers Templiers » Caballeros Templarios est un groupe criminel qui est apparu dans l’état de Michoacán (Sud-Ouest du Mexique, état limitrophe de celui de Guanajuato ; capitale Morelia) en mars 2011. Ce groupe provenait d’une scission avec un autre « cartel », la Famille du Michoacán, qui a donné lieu à de sanglants règlements de compte entre bandes. Ce groupe a distribué l’année dernière aux habitants de Morelia un livret d’une vingtaine de pages intitulé « Code de l’honneur des chevaliers templiers du Michoacán » qui mélange un code de l’honneur maffieux avec une mythologie « templière » empreinte de références à la plus pure et grande chevalerie chrétienne (voir ici). Il y est notamment écrit « Cette lutte est pour les tiens, pour les nôtres, pour nous et pour les générations à venir ». Ce document est d’autant plus susceptible de séduction que la pauvreté entraîne aussi la corruption.
Les premières mises à mort de ces curieux templiers mexicains se sont présentées sous la forme de deux hommes pendus par le cou à des ponts, avec des affiches accrochées et qui disaient « Nous les avons tués parce qu’ils étaient des bandits et qu’ils avaient commis des séquestrations. Les Chevaliers Templiers vous saluent ». L’on voit donc que tout comme les « Robin Hood » , les Mandrin ou les divers « bandoleros » des sierras andalouses du XIXème siècle qui furent notamment à l’origine de la création de la Garde Civile sur le modèle de la Gendarmerie française qui avait montré son efficacité aux cours des siècles, les criminels, même si la misère est à l’origine de leurs premiers actes délictueux, continuent toujours à parer de vertu et de bons sentiments leurs méfaits…
Au Mexique la vaillance des évêques et des prêtres, n’est pas un vain mot, mais elle est indispensable car le courage appelle le courage, tandis que le silence ou même la fausse bienveillante sous couvert de neutralité est la force de l’adversaire.
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Mais des mesures de sécurité exceptionnelles ont été prévues comme rapporté ici.
Extraits :
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Plus de 13 000 agents pour protéger le Pape
VILLE DE MEXICO.- Lors de sa première visite en terres mexicaines comme chef de l’Église Catholique, Joseph Ratzinger sera sous une sphère de sécurité coordonnée par l’État Major Présidentiel (EMP). Le gouvernement fédéral déploiera plus de 10 000 agents qui garantiront la protection du Pape Benoît XVI durant son séjour dans l’état de Guanajuato. Les éléments fédéraux, dont ceux de l’EMP, de l’armée de terre, de la Police Fédéral et du CISEN (ndt pour Centre de Recherche et de Sécurité Nationale, l’équivalent de notre ancien Sécurité du Territoire et Renseignements Généraux) s’ajouteront aux plus de 3 000 agents qui seront fournis par le Gouvernement de l’état de Guanajuato et les municipalités de Léon, Guanajuato et Silao, selon les sources consultées.
La sécurité de Jean Paul II en juillet 2002 avait impliqué 22 000 agents, la majorité dépendant du Gouvernement du District Fédéral (ndt Mexico).
[…] L’opération de sécurité est à la charge du général Pablo Alberto Lechuga, qui est depuis plus de 20 ans à l’EMP et habituellement chargé de la logistique des voyages du président Felipe Calderón. Ses décision seront transmises au commandant de la Gendarmerie Vaticane Domenico Giani, qui le mois dernier a supervisé le parcours que réalisera le Souverain Pontife depuis son arrivée le 23, et les lieux où il aura des activités. Les trajets du Pape à Léon (ndt siège de l’évêché), à Guanajuato (ndt capitale de l’état du même nom) et à Silao, seront les plus surveillés. Sa sécurité inclut des tireurs d’élite qui suivront avec le viseur de leur fusil chaque mouvement suspect, sur les pas du Pape. Les agents fédéraux les plus près du Saint Père opéreront avec des détecteurs de métaux et les lieux où viendra Benoît XVI auront été au préalable inspectés avec des chiens spécialisés.
L’EMP aura pour appui le Corps des Gardes de la Présidence, le Bataillon de l’Infanterie de Marine des Gardes de la Présidence et le Groupe Aérien des Transports de la Présidence, dans les missions de logistiques, d’opérations en armes et de transport. l’EMP constitué de 1891 éléments en provenance de l’Armée de terre, de la Force Aérienne, de la Marine et des spécialistes civils, seulement un millier constituera la ceinture de protection rapprochée autour de Joseph Ratzinger. L’EMP compte aussi sur des groupes anti-émeutes qui sont fournis par les Gardes de la Présidence et la Police Fédérale.
L’Armée de Terre sera la plus forte carte du Gouvernement fédéral en matière de sécurité: La 12ème région militaire avec son siège à Irapuato, commandé par le général Rubén Venzor. Et la 16ème (Sarabia) avec à sa tête le général Alejandro Saavedra. Les commandements de l’État Major auront sous leurs ordres plus de 6000 hommes. Dans la région opéront 3177 hommes selon les chiffres officiels. Cependant un nombre similaire en provenance d’autres régions militaires appuieront la couverture de sécurité à Guanajuato et aux limites des états de Michoacán, San Luis Potosí, Zacatecas, Querétaro et Jalisco.
Les forces armées maintiendront la surveillance au moyen de postes de surveillance mobiles, de survol, de renseignement militaire et de patrouilles dans les zones urbaines et rurales.
La police Fédérale se chargera des patrouilles plus spécialement dans la ville de Léon et les voies principales reliant les municipalités avoisinantes comme San Felipe, Guanajuato, Silao, Romita et San Francisco del Rincón.
(Benito Jiménez /Agencia Reforma)