Accueil | D'un Pape à l'autre | Retour au Vatican | Collages de Gloria | The hidden agenda | Lumen Fidei | Lampedusa | Benoît et les jeunes

Alléluia!! Les églises vont enfin se remplir...

et les gens retrouver le chemin des confessionnaux. C'est du moins ce que prédit Radio Vatican (en italien). Il a suffi que François paraisse. (4/4/2013)

     



J'aurais vraiment préféré ne pas avoir à comparer les deux Papes, mais si c'est Radio Vatican qui le fait, je n'ai plus de raison de me gêner... et je me pose des questions sur sa loyauté passée et actuelle envers le Pape émérite (mais ce n'est pas la première fois).

Voici donc une interviewe publiée il y a trois jours sur le site de la radio du Pape (ici); celui qui répond aux questions est un jeune prêtre italien, bibliste.
Elle s'inscrit sans doute dans le cadre de la nouvelle "communication" du Saint-Siège; mais elle est, de façon à peine subliminale, extrêmement déplaisante. Car elle laisse constamment supposer que tout est mieux depuis que Benoît XVI est parti. Y compris le style parlé minimaliste du nouveau Pape, qui devient un prétexte à tisser ses louanges. D'habitude, la pauvreté du vocabulaire est vue comme une limitaton à la pensée. Ici, c'est l'inverse. Cela devient un outil puissant de communication (!!).

Bien entendu, en donnant la parole à d'autres gens, on aurait un tout autre feed back - qui serait évidemment déplacé, car il ne devrait pas y avoir de compétition.
Cette interviewe orientée est d'autant plus choquante.

     

Le langage de François: il sort du cœur et pénètre dans le coeur
http://www.news.va/it
-----
Un langage simple, accessible à tous, composé de phrases courtes, peu de subordonnées, vocabulaire ordinaire, répétition de mots-clés. C'est le style du pape François, révélé dans ses premières interventions publiques, selon l'analyse d'un expert, le bibliste don Matteo Crimella , professeur d'exégèse du Nouveau testament à la Faculté Pontificale de Théologie de l'Italie du Nord et à l'Université pontificale Urbanienne.

- Ce qui apparaît évident, c'est le langage simple, des phrases courtes, peu de subordonnées, un vocabulaire ordinaire, la répétition de mots-clés. Et cela fait que tout le monde peut comprendre. Derrière, on sent la profondeur de la pensée; un homme qui prie, qui communique une grande expérience, qui a une vision complexe de la réalité, mais qui l'exprime - justement - dans un langage vraiment accessible à tous (1).
Ce qui frappe, par exemple, c'est le fait que le Pape cite parfois de petits épisodes. Voilà, ces petits exemples disent la force de la communication, mais aussi il me semble que cela vient quand le Pape s'écarte du texte et s'exprime a braccio (ndt: comme si Benoît ne le faisait pas très souvent!!). Cela s'entend: cela s'entend que physiquement, il soulève les feuilles, et donc ne lit pas, et il regarde les personnes avec qui il parle. C'est là que m'est venue à l'esprit une phrase célèbre du Talmud: «Ce qui vient du cœur pénètre dans le cœur».
Voilà, il me semble que c'est vraiment le cas de François: c'est-à-dire, nous sentons que du cœur de cet homme, de ce pasteur, vient quelque chose de très profond sur Dieu, la vie, l'Eglise, l'homme. Il le dit, il l'exprime d'une manière très directe, et ceci arrive aux personnes.

- Et puis ces exhortations: toutes positives, non? (ndt: Insinuation que Benoît XVI n'était que remontrances et interdits!!)
- Bien sûr: même cette aptitude pédagogique de mettre lui-même l'accent sur les mots clés. Techniquement, cela a pour effet de susciter une demande, une attente, une curiosité, introduisant une réponse qui n'est pas exhaustive dans le sens où naturellement, elle demande de faire un chemin, mais montre que cette voie est prometteuse, accueillante, pleine de joie, d'espoir. Cela enthousiasme, enthousiasme!

- Et il nous nous semble pouvoir dire que ce langage a déjà été particulièrement efficace, si nous regardons seulement ce qui s'est remis en mouvement dans les cœurs peu de temps après le premier Angelus sur la Place Saint-Pierre, non?
- Maintenant, je vis à Milan dans une paroisse de la banlieue et dans l'après-midi - comme toujours - je suis descendu à l'église, vers cinq heures - nous avons la messe à 18h: donc à 17h j'étais à l'église. D'habitude, quelqu'un vient se confesser ... Eh bien, dimanche, j'ai confessé deux heures d'affilée. Et la chose qui m'a frappé, c'est que tout le monde, tout le monde m'a dit: «il y a dix ans que je ne me suis pas confessé», «il y a cinq ans que je ne me suis pas confessé», «j'ai entendu le Pape et j'ai ressenti le besoin de venir me confesser». Voilà, je crois que c'est un beau signe: un homme qui parle de l'amour de Dieu, qui communique son expérience de miséricorde, sa passion pour Dieu et suscite immédiatement chez les autres le désir de vivre cette expérience.

* * *

Note
-------

(1) Dimanche, j'ai entendu Odon Vallet dire perfidement: Benoît XVI était un grand intellectuel, mais on ne comprenait pas toujours ce qu'il disait.

Or, pendant huit ans, des gens ont expliqué que le génie de Benoît XVI était justement de faire passer des concepts compliqués avec des mots simples.
On aimerait les entendre à nouveau aujourd'hui...
Et doit-on comprendre que François va renoncer à faire passer des concepts compliqués aux gens simples, parce qu'il ne les trouve pas assez intelligents pour les comprendre?