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Commentaires sur Evangelii Gaudium

Monique T a pris la peine de lire ce long texte, en entier! Ses réflexions (1/12/2013)

Voir aussi:
¤ Evangelii Gaudium
¤ Lire Evangelii Gaudium
¤ Exhortation au chaos évangélique

Monique T, 1er/12/2013

Je ne vais pas essayer de résumer un texte aussi riche. Il doit être lu, tout simplement.
Je me contenterai de citer une phrase du Saint-Père qui exprime assez bien la tonalité générale du document: "L' Eglise doit être le lieu de la miséricorde gratuite, où tout le monde peut se sentir accueilli, aimé,pardonné et encouragé à vivre selon la bonne vie de l' Evangile".

Je vais seulement exprimer quelques interrogations, en n'abordant que quelques paragraphes. Je ferai peu de citations étant donné que chacun est censé disposer du texte intégral de cette exhortation post-synodale (*).
Les paragraphes que je ne mentionne pas ne sont pas moins intéressants que ceux que je mentionne, mais ils n'ont pas éveillé en moi des questions particulières.

(*) Ndlr:
Le texte complet est ici: www.vatican.va/... (le Vatican a effacé la page html, et laissé uniquement la version pdf, sans doute pour rendre plus difficile le copié-collé!
J'ai reproduit dans la mesure du possible les paragraphes cités par Monique)

     
§ 16
Les thèmes liés à l’évangélisation dans le monde actuel qui pourraient être développés ici sont innombrables. Mais j’ai renoncé à traiter de façon détaillée ces multiples questions qui doivent être l’objet d’étude et d’approfondissement attentif. Je ne crois pas non plus qu’on doive attendre du magistère papal une parole définitive ou complète sur toutes les questions qui concernent l’Église et le monde. Il n’est pas opportun que le Pape remplace les Épiscopats locaux dans le discernement de toutes les problématiques qui se présentent sur leurs territoires. En ce sens, je sens la nécessité de progresser dans une “décentralisation” salutaire.

On ne doit pas attendre du magistère papal une parole définitive. Le Pape délègue aux Episcopats locaux de nombreuses problématiques. Il faut progresser vers une "décentralisation".
Tout ceci est un peu vague. Où s'arrêtent les prérogatives des évêques? Où commencent celles du Pape?
En ce moment en Allemagne, a surgi une fronde d'évêques au sujet de l'administration de l'Eucharistie. Un désordre s'installe, que le Pape ne pourra peut-être plus contrôler.

* * *

§ 28
La paroisse n’est pas une structure caduque ; précisément parce qu’elle a une grande plasticité, elle peut prendre des formes très diverses qui demandent la docilité et la créativité missionnaire du pasteur et de la communauté. Même si, certainement, elle n’est pas l’unique institution évangélisatrice, si elle est capable de se réformer et de s’adapter constamment, elle continuera à être « l’Église elle-même qui vit au milieu des maisons de ses fils et de ses filles ». Cela suppose que réellement elle soit en contact avec les familles et avec la vie du peuple et ne devienne pas une structure prolixe séparée des gens, ou un groupe d’élus qui se regardent eux-mêmes. La paroisse est présence ecclésiale sur le territoire, lieu de l’écoute de la Parole, de la croissance de la vie chrétienne, du dialogue, de l’annonce, de la charité généreuse, de l’adoration et de la célébration. À travers toutes ses activités, la paroisse encourage et forme ses membres pour qu’ils soient des agents de l’évangélisation. Elle est communauté de communautés, sanctuaire où les assoiffés viennent boire pour continuer à marcher, et centre d’un constant envoi missionnaire. Mais nous devons reconnaître que l’appel à la révision et au renouveau des paroisses n’a pas encore donné de fruits suffisants pour qu’elles soient encore plus proches des gens, qu’elles soient des lieux de communion vivante et de participation, et qu’elles s’orientent complètement vers la mission.

Rôle missionnaire de la paroisse.
On s'aperçoit que les paroisses n'évangélisent que... les" chrétiens-qui-vont-à-la messe". On n'arrive à toucher ni les baptisés éloignés de l'Eglise ni les non baptisés, qui par définition, ne lisent pas les annonces hebdomadaires avec toute leur kyrielle de réunions de formation etc....
On ne sait pas par quel moyen concret sortir du petit cercle. Le Pape nous demande de "sortir". Oui, mais par quel moyen atteindre ceux qui sont censés attendre la Bonne Nouvelle (ceux de la périphérie)? En faisant du porte à porte comme les témoins de Jéhova? En prêchant dans les rues? Je suppose que le Pape s'en remet aux évêques pour qu'ils innovent dans ce domaine, car il ne nous explique pas comment faire.

* * *

§ 32
Du moment que je suis appelé à vivre ce que je demande aux autres, je dois aussi penser à une conversion de la papauté. Il me revient, comme Évêque de Rome, de rester ouvert aux suggestions orientées vers un exercice de mon ministère qui le rende plus fidèle à la signification que Jésus-Christ entend lui donner, et aux nécessités actuelles de l’évangélisation. Le Pape Jean-Paul II demanda d’être aidé pour trouver une « forme d’exercice de la primauté ouverte à une situation nouvelle, mais sans renoncement aucun à l’essentiel de sa mission ». Nous avons peu avancé en ce sens. La papauté aussi, et les structures centrales de l’Église universelle, ont besoin d’écouter l’appel à une conversion pastorale. Le Concile Vatican II a affirmé que, d’une manière analogue aux antiques Églises patriarcales, les conférences épiscopales peuvent « contribuer de façons multiples et fécondes à ce que le sentiment collégial se réalise concrètement ». Mais ce souhait ne s’est pas pleinement réalisé, parce que n’a pas encore été suffisamment explicité un statut des conférences épiscopales qui les conçoive comme sujet d’attributions concrètes, y compris une certaine autorité doctrinale authentique. Une excessive centralisation, au lieu d’aider, complique la vie de l’Église et sa dynamique missionnaire.

Le Pape veut renforcer le rôle des conférences épiscopales jusqu'à leur donner "une certaine autorité DOCTRINALE authentique".
En attendant un éclaircissement du Saint-Père , nous sommes déconcertés. Imaginons que chaque conférence propose aux fidèles un corps doctrinal de sa fabrication, différent de celui du pays d'à côté et encore différent de ce qu'enseigne le CEC. C'est la fin de l'unité de l'Eglise catholique, alors que nous disons dans le Credo: "Je crois en l' Eglise, UNE..."
Voici ce que disait le Cardinal Ratzinger, dans Entretien sur la foi (ed. Fayard, p.67): "Nous ne devons pas oublier que les conférences épiscopales n'ont pas de base théologique, elles ne font pas partie de la structure irréfragable de l' Eglise telle que l'a voulue le Christ: elles n'ont qu'une fonction pratique et concrète."

* * *

§ 39
Ainsi, comme le caractère organique entre les vertus empêche d’exclure l’une d’elles de l’idéal chrétien, aucune vérité n’est niée. Il ne faut pas mutiler l’intégralité du message de l’Évangile. En outre, chaque vérité se comprend mieux si on la met en relation avec la totalité harmonieuse du message chrétien, et dans ce contexte toutes les vérités ont leur importance et s’éclairent réciproquement. Quand la prédication est fidèle à l’Évangile, la centralité de certaines vérités se manifeste clairement et il en ressort avec clarté que la prédication morale chrétienne n’est pas une éthique stoïcienne, elle est plus qu’une ascèse, elle n’est pas une simple philosophie pratique ni un catalogue de péchés et d’erreurs. L’Évangile invite avant tout à répondre au Dieu qui nous aime et qui nous sauve, le reconnaissant dans les autres et sortant de nous-mêmes pour chercher le bien de tous. Cette invitation n’est obscurcie en aucune circonstance ! Toutes les vertus sont au service de cette réponse d’amour. Si cette invitation ne resplendit pas avec force et attrait, l’édifice moral de l’Église court le risque de devenir un château de cartes, et là se trouve notre pire danger. Car alors ce ne sera pas vraiment l’Évangile qu’on annonce, mais quelques accents doctrinaux ou moraux qui procèdent d’options idéologiques déterminées. Le message courra le risque de perdre sa fraîcheur et de ne plus avoir “le parfum de l’Évangile”.

Le Pape ne veut pas que la prédication morale chrétienne prenne le pas sur l'annonce de la CARITAS , de la miséricorde.
Il dit même:"Car alors ce ne sera pas vraiment l'Evangile qu'on annonce (ndr. comme s'il n'y avait aucun enseignement moral dans l'Evangile!), mais quelques accents doctrinaux ou moraux qui procèdent d'options idéologiques déterminées".
Vous avez bien lu: ceux qui tiennent tant à la doctrine et à la morale sont des idéologues, mot très péjoratif dans la bouche du Pape (il désigne souvent les intégristes).
Nous admettons facilement que, dans le processus d'Evangélisation, il faille parler en premier du message d'amour de l'Evangile, mais ne faut-il pas aussi admettre que dans un deuxième temps, on ne peut pas se passer d'enseigner la doctrine et la morale, laquelle découle d'ailleurs entièrement du commandement de l'amour. Depuis quelques mois, se répand dans le public catholique une nouvelle mode selon laquelle la doctrine et la morale s'opposent à la miséricorde.
Mais une conduite morale consiste à respecter et à aimer son prochain! Il n'y a pas de charité sans morale! Et il n'y a pas de morale chrétienne sans charité!
Quand Saint Augustin dit:"Aime et fais ce que tu veux", c'est pour signifier que des actes inspirés par la CARITAS ne peuvent être que bons et moraux. Ce n'est évidemment pas une incitation à la débauche ou au relativisme moral.

* * *

§ 47
L’Église est appelée à être toujours la maison ouverte du Père. Un des signes concrets de cette ouverture est d’avoir partout des églises avec les portes ouvertes. De sorte que, si quelqu’un veut suivre une motion de l’Esprit et s’approcher pour chercher Dieu, il ne rencontre pas la froideur d’une porte close. Mais il y a d’autres portes qui ne doivent pas non plus se fermer. Tous peuvent participer de quelque manière à la vie ecclésiale, tous peuvent faire partie de la communauté, et même les portes des sacrements ne devraient pas se fermer pour n’importe quelle raison. Ceci vaut surtout pour ce sacrement qui est “ la porte”, le Baptême. L’Eucharistie, même si elle constitue la plénitude de la vie sacramentelle, n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles. Ces convictions ont aussi des conséquences pastorales que nous sommes appelés à considérer avec prudence et audace. Nous nous comportons fréquemment comme des contrôleurs de la grâce et non comme des facilitateurs. Mais l’Église n’est pas une douane, elle est la maison paternelle où il y a de la place pour chacun avec sa vie difficile.

Je suis très heureuse que le Saint Père souhaite que toutes les églises gardent leurs portes ouvertes tout le jour. Nous sommes conscients des problèmes de vandalisme, mais il est vraiment triste que les églises ne servent à rien la plupart du temps. Dans les églises ouvertes, en semaine, défilent beaucoup plus de fidèles que l'on croit.

"L'Eucharistie [...] n'est pas un prix destiné aux parfaits" nous dit le Saint Père. Que veut-il dire? Certes, personne n'est parfait et pourtant des églises entières communient . Le Saint Père veut-il dire que l'on pourra communier sans confession préalable, même après un péché grave, en contradiction avec l'enseignement de Saint Paul (1Co 11, 27-29)? Ce serait bien étonnant.
Prépare-t-il le terrain pour admettre les divorcés remariés à la communion? Mystère. Voilà une phrase qui risque de susciter des espoirs.
Gare à la déception si rien ne suit.
Puis-je avancer que le Saint Père est un peu imprudent? La parole d'un Pape prend une ampleur inattendue.

* * *

§ 94
Cette mondanité peut s’alimenter spécialement de deux manières profondément liées entre elles. L’une est l’attrait du gnosticisme, une foi renfermée dans le subjectivisme, où seule compte une expérience déterminée ou une série de raisonnements et de connaissances que l’on considère comme pouvant réconforter et éclairer, mais où le sujet reste en définitive fermé dans l’immanence de sa propre raison ou de ses sentiments. L’autre est le néo-pélagianisme autoréférentiel et prométhéen de ceux qui, en définitive, font confiance uniquement à leurs propres forces et se sentent supérieurs aux autres parce qu’ils observent des normes déterminées ou parce qu’ils sont inébranlablement fidèles à un certain style catholique justement propre au passé. C’est une présumée sécurité doctrinale ou disciplinaire qui donne lieu à un élitisme narcissique et autoritaire, où, au lieu d’évangéliser, on analyse et classifie les autres, et, au lieu de faciliter l’accès à la grâce, les énergies s’usent dans le contrôle. Dans les deux cas, ni Jésus-Christ, ni les autres n’intéressent vraiment. Ce sont les manifestations d’un immanentisme anthropocentrique. Il n’est pas possible d’imaginer que de ces formes réductrices de christianisme, puisse surgir un authentique dynamisme évangélisateur.

Les deux modalités de la mondanité.
La première se caractérise par "une foi renfermée dans le subjectivisme". Ce groupe de catholiques est un peu mystérieux. Je n'ose pas l' identifier, même si j'ai ma petite idée. En tout cas, ils sont inaptes à promouvoir l 'évangélisation.

La deuxième modalité est le "néo-pélagianisme autoréférentiel et prométhéen". Ces catholiques se sentent "supérieurs aux autres"; ils sont attachés à la sécurité doctrinale (ndr. impardonnable!) et à la discipline.
Nous pensons pouvoir identifier ces "mauvais" catholiques, incapables d'évangéliser: Il s'agit,semble-t-il, aussi bien de ceux qui ont refusé la main tendue par Benoît XVI (occasion perdue ), que des catholiques traditionalistes, parfaitement fidèles au Pape, qui ont le tort d'avoir pas mal d'enfants, de bien les élever et d'être presque les seuls dans le monde catholique à leur transmettre sérieusement la foi. Si bien qu'à la génération suivante, en Europe, les seuls catholiques et les seuls prêtres qui resteront proviendront de familles de ce type ou presque. Ils n'appartiennent pas au passé, comme le prétend le Pape, mais à l'avenir!

Petit troupeau maudit et.. prométhéen (bigre).
Le Pape a-t-il conscience qu'il rejette avec des mots d'une dureté et d'un mépris inadmissibles des catholique de bonne volonté qui n'agressent personne, pas même un Pape qui ne les aime pas, qui vivent leur foi avec beaucoup de cohérence et qui ne sont ni hérétiques ni schismatiques?
Alors que Benoît XVI avait dit à Lourdes, en 2008, aux évêques: "Nul n'est de trop dans l' Eglise. Chacun, sans exception, doit pouvoir s'y sentir chez lui et jamais rejeté", le Pape François soustrait de sa bienveillance des milliers de catholiques parfaitement dignes de sa sollicitude, après avoir répété que l'on doit être ouvert à tout être humain et que l' Eglise est une mère qui accueille tout le monde! (voir la phrase de présentation de cet article).

Pour ce qui est de la capacité à évangéliser, qui leur est déniée, il faut remarquer qu'ils savent évangéliser leurs enfants: ce qui est la manière la plus efficace et la plus classique de répandre la foi, dans toutes les religions.

* * *

§ 95
Cette obscure mondanité se manifeste par de nombreuses attitudes apparemment opposées mais avec la même prétention de “dominer l’espace de l’Église”. Dans certaines d’entre elles on note un soin ostentatoire de la liturgie, de la doctrine ou du prestige de l’Église, mais sans que la réelle insertion de l’Évangile dans le Peuple de Dieu et dans les besoins concrets de l’histoire ne les préoccupe. De cette façon la vie de l’Église se transforme en une pièce de musée, ou devient la propriété d’un petit nombre. Dans d’autres, la même mondanité spirituelle se cache derrière la fascination de pouvoir montrer des conquêtes sociales et politiques, ou dans une vaine gloire liée à la gestion d’affaires pratiques, ou dans une attraction vers les dynamiques d’auto-estime et de réalisation autoréférentielle. Elle peut aussi se traduire par diverses manières de se montrer soi-même engagé dans une intense vie sociale, remplie de voyages, de réunions, de dîners, de réceptions. Ou bien elle s’exerce par un fonctionnalisme de manager, chargé de statistiques, de planifications, d’évaluations, où le principal bénéficiaire n’est pas le Peuple de Dieu mais plutôt l’Église en tant qu’organisation. Dans tous les cas, elle est privée du sceau du Christ incarné, crucifié et ressuscité, elle se renferme en groupes d’élites, elle ne va pas réellement à la recherche de ceux qui sont loin, ni des immenses multitudes assoiffées du Christ. Il n’y a plus de ferveur évangélique, mais la fausse jouissance d’une autosatisfaction égocentrique.

Le Pape poursuit son agression.
"On note un soin ostentatoire de la liturgie, de la doctrine ou du prestige de l'Eglise".
Le mot "ostentatoire" est très péjoratif. Le Pape ridiculise un soin trop important de la liturgie. Même Benoît XVI peut se sentir effleuré par ce coup de griffe!
Une belle liturgie, c'est tout à fait secondaire.
Avoir soin de la doctrine est également une faute. Encore un coup de griffe involontaire à Benoît XVI, qui a passé 22 ans de sa vie à prendre soin de la doctrine: une tâche tout à fait superflue?
Concernant le prestige de l'Eglise, on peut dire avec amertume que des milliers de prêtres indignes, dans le monde, n'en ont eu cure. Oubliez le prestige. Une Eglise pauvre ne saurait se soucier de son prestige: c'est une préoccupation de riche.

* * *

§ 98
A l’intérieur du Peuple de Dieu et dans les diverses communautés, que de guerres ! Dans le quartier, sur le lieu de travail, que de guerres par envies et jalousies, et aussi entre chrétiens ! La mondanité spirituelle porte certains chrétiens à être en guerre contre d’autres chrétiens qui font obstacle à leur recherche de pouvoir, de prestige, de plaisir ou de sécurité économique. De plus, certains cessent de vivre une appartenance cordiale à l’Église, pour nourrir un esprit de controverse.
Plutôt que d’appartenir à l’Église entière, avec sa riche variété, ils appartiennent à tel ou telgroupe qui se sent différent ou spécial

Après avoir traité avec mépris certains groupes de catholiques, le Pape déclare: "Non à la guerre entre nous". Allez comprendre.

* * *

§ 128
Dans cette prédication, toujours respectueuse et aimable, le premier moment consiste en un dialogue personnel, où l’autre personne s’exprime et partage ses joies, ses espérances, ses préoccupations pour les personnes qui lui sont chères, et beaucoup de choses qu’elle porte dans son coeur. C’est seulement après cette conversation, qu’il est possible de présenter la Parole, que ce soit par la lecture de quelque passage de l’Écriture ou de manière narrative, mais toujours en rappelant l’annonce fondamentale : l’amour personnel de Dieu qui s’est fait homme, s’est livré pour nous, et qui, vivant, offre son salut et son amitié. C’est l’annonce qui se partage dans une attitude humble, de témoignage, de celui qui toujours sait apprendre, avec la conscience que le message est si riche et si profond qu’il nous dépasse toujours. Parfois il s’exprime de manière plus directe, d’autres fois à travers un témoignage personnel, un récit, un geste, ou la forme que l’Esprit Saint lui-même peut susciter en une circonstance concrète. Si cela semble prudent et si les conditions sont réunies, il est bon que cette rencontre fraternelle et missionnaire se conclue par une brève prière qui rejoigne les préoccupations que la personne a manifestées. Ainsi, elle percevra mieux qu’elle a été écoutée et comprise, que sa situation a été remise entre les mains de Dieu, et elle reconnaîtra que la Parole de Dieu parle réellement à sa propre existence.

Beau paragraphe sur l'évangélisation de personne à personne. Utile, par exemple, pour tous ceux qui font des visites à domicile à des malades.

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§ 135 à 159
....

Les pages sur l'homélie sont très intéressantes, même pour des laïcs, car on apprend aussi à lire et à méditer la Parole de Dieu.

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§ 226 à 237
....

Je n'ai pas compris ces paragraphes sibyllins.
D'autres que moi y parviendront sans doute

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§ 253
Pour soutenir le dialogue avec l’Islam une formation adéquate des interlocuteurs est indispensable, non seulement pour qu’ils soient solidement et joyeusement enracinés dans leur propre identité, mais aussi pour qu’ils soient capables de reconnaître les valeurs des autres, de comprendre les préoccupations sous jacentes à leurs plaintes, et de mettre en lumière les convictions communes. Nous chrétiens, nous devrions accueillir avec affection et respect les immigrés de l’Islam qui arrivent dans nos pays, de la même manière que nous espérons et nous demandons être accueillis et respectés dans les pays de tradition islamique. Je prie et implore humblement ces pays pour qu’ils donnent la liberté aux chrétiens de célébrer leur culte et de vivre leur foi, prenant en compte la liberté dont les croyants de l’Islam jouissent dans les pays occidentaux ! Face aux épisodes de fondamentalisme violent qui nous inquiètent, l’affection envers les vrais croyants de l’Islam doit nous porter à éviter d’odieuses généralisations, parce que le véritable Islam et une adéquate interprétation du Coran s’opposent à toute violence.

Les rapports avec l'islam.
"Le véritable Islam et une adéquate interprétation du Coran s'opposent à toute violence".
Je ne suis pas totalement persuadée que le Pape connaisse vraiment le Coran.
De toute façon, il ne revient pas à des chrétiens de dire quel est le véritable Islam et quelle est la "bonne" interprétation du Coran. Nous projetons sur l'Islam notre désir de paix en optant pour une interprétation à notre convenance selon laquelle cette religion serait très proche du christianisme (ce qu'elle n'est pas).
Benoît XVI avait conscience des spécificités de l'Islam.