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La fête de Mammon

... et l'antidote (23/12/2013)

>>> Pages spéciales sur "L'enfance de Jésus": benoit-et-moi.fr/2012(III)/lenfance-de-jesus.php

     

Alors que Noël s'approche, les médias laïcistes, tout en encensant (ou en faisant semblant) le pape François, font assaut d'un zèle frénétique pour faire oublier au "citoyen-consommateur" (c'est hélas la seule dimension à laquelle ils nous ont réduits) jusqu'à la plus infime réminiscence de la signification religieuse de la Nativité.
Cette année, le matraquage me semble sans précédent; ils gavent par anticipation les peuples occidentaux hébétés, de nourritures (au sens propre du terme) qui donnent vraiment la nausée. Oubliés la crise, le chômage, les fermetures d'usines (ou alors, comme prétexte: "en temps de crise, les gens ont envie de se faire plaisir..."), chaque journal télévisé, chaque émission de radio nous "emmène" sur les marchés - de préférence, celui de Rungis, dans les allées où se fournissent les restaurants étoilés - , dans les magasins d'alimentation de luxe, poissonneries, volaillers, confiseurs et pâtissiers, pour nous faire "goûter" des nourritures auxquelles le malheureux (!!) qui ne va pas aux "restos du coeur", mais que ses moyens condamnent à faire chez courses chez Leclerc, Auchan, ou Lidel, peut seulement rêver.

Sans parler des cadeaux que "nous" (???) trouverons au pied du sapin (en réalité, des publi-reportages pour "orienter" les choix), des conseils de psys pour gérer l'épineux problème du réveillon dans les familles recomposées, de la tendance nouvelle "vacances sous les cocotiers" pour éviter la corvée des réunions de famille, des foules énormes dans les magasins et des terminaux de cartes bancaires proches de l'explosion (chiffres à l'appui).

Demain, on aura droit au marronnier de la fête païenne recyclée, puis après-demain, à celui des cadeaux moches revendus sur ebay, avant les conseils pour soigner la gueule de bois. En attendant de remettre ça la semaine suivante, et avant de faire un régime sévère au mois de janvier pour perdre les kilos accumulés (mais avec l'injonction "légale" qui dédouane les annonceurs de toute mauvaise intention "pour votre santé bougez plus"), ou peut-être pour permettre à un porte-monnaie en surchauffe de se refaire une santé.

Cette année, plus que jamais, Noël est la fête du Dieu Mammon.

Un antidote, le livre de Benoît XVI "L'enfance de Jésus".
Ceux qui l'ont déjà peuvent le relire. Ceux qui ne l'ont pas encore, l'acheter.
En attendant, voici un extrait de la partie consacrée à la naissance à Béthleem.

     

« Et il advint, quand les anges les eurent quittés [...] que les bergers se dirent entre eux : "Allons jusqu'à Bethléem et voyons ce qui est arrivé et que le Seigneur nous a fait connaitre." Ils vinrent donc en hâte et trouvèrent Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans la mangeoire » (Lc 2, 15 sq.).
Les bergers se hâtèrent. De manière analogue l'évangéliste avait raconté que Marie, après l'allusion de l'ange à la grossesse de sa parente Élisabeth, se rendit « en hâte » vers la ville de Juda où vivaient Zacharie et Élisabeth (cf. Lc 1, 39). Les bergers se hâtèrent certainement aussi par curiosité humaine, pour voir la grande chose qui leur avait été annoncée. Mais sûrement étaient-ils aussi pleins d'élan à cause de la joie du fait que maintenant était vraiment né le Sauveur, le Messie, le Seigneur, dont tout était en attente et qu'ils avaient pu voir les premiers.

Quels sont les chrétiens qui se hâtent aujour­d'hui, quand il s'agit des affaires de Dieu ? Si quelque chose mérite la hâte - veut peut-être encore nous dire tacitement l'évangéliste -, ce sont justement les choses de Dieu.

L'ange avait indiqué comme signe aux bergers qu'ils trouveraient un petit enfant enveloppé de langes et couché dans une mangeoire. Cela est un signe de reconnaissance : une description de ce qu'on pouvait constater avec les yeux. Ce n'est pas un «signe » dans le sens où la gloire de Dieu se sera rendue évidente, si bien qu'on aurait pu dire clairement : celui-ci est le vrai Seigneur du monde. Rien de cela. En ce sens, le signe est en même temps aussi un non-signe : la pauvreté de Dieu est son vrai signe. Mais pour les bergers, qui avaient vu la splendeur de Dieu sur leurs pâturages, ce signe était suffisant. Ils voient de l'intérieur. Ils voient ceci : ce que l'ange a dit est vrai. Ainsi les bergers s'en retournent avec joie. Ils glorifient et louent Dieu pour ce qu'ils ont entendu et vu (cf. Lc 2, 20).