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Questionnaire préparatoire au Synode: c'est parti!

Difficile de savoir ce qui va sortir dudit questionnaire, mais certains catholiques "libéraux" sont déjà très (ré)actifs et entament le forcing, notamment sur le statut des divorcés-remariés (8/11/2013)

>>> Tous les articles ici: En attendant le Synode

Jean Pierre Denis (La Vie)

Dans son éditorial de la Vie, Jean-Pierre Denis titre: Sur la famille, une consultation en forme d’appel d’air .
Tout en admettant sur le ton de l'humour (lourd!) que ce n'est pas encore demain la veille que les catholiques décideront à main levée si l'Eglise doit être pour ou contre (!!!) le divorce ou la pillule, il note malgré tout qu' «il se passe bien quelque chose d’important, d’excitant, de prometteur. La nouveauté, ce n’est pas que Rome consulte les évêques avant de rédiger l’instrumentum laboris, le document de travail pour le prochain synode sur la famille, qui aura lieu dans moins d’un an. Non, la nouveauté c’est que le pape attend de connaître l’avis du peuple de Dieu, à travers les paroisses...».

Et plus loin:
«L’élection du pape François a décidément changé la donne, plus vite et plus profondément qu’on ne pouvait le penser. Il faut compter aussi avec la pression de la transparence, à l’œuvre dans tous les domaines – et, symétriquement, avec l’accusation récurrente selon laquelle Rome cacherait trop de choses, qu’elle aurait le culte du secret. Que le questionnaire ait été mis en ligne en premier par un épiscopat anglo-saxon me semble significatif. Tout l’enjeu pour l’Église catholique consiste à s’adapter au changement de culture non seulement sur les mœurs, en particulier à propos de la famille, mais aussi dans le rapport à l’autorité et à la loi».

     

René Poujol (ex-Pélerin)

René Poujol, ex-directeur de la rédaction de "Pélerin" lui consacre son dernier billet, sur son blog, sous le titre: Quand le Vatican appelle un chat, un chat!

Il rappelle qu'en 1979, il avait commandé pour le journal qu'il dirigeait encore une grande enquête à TNS Sofrès, dont il ressortait selon lui (il faut ici rappeler que la fiabilité des sondages n'est pas un dogme, le "client" s'attend évidemment à les voir confirmer ses théories) que 70% des pratiquants réguliers disaient leur souhait de voir le Magistère assouplir sa discipline concernant l’interdiction de l’accès aux sacrements pour les divorcés remariés.

René Pujol écrit:
«Si le texte revient longuement sur les fondements théologiques de l’enseignement de l’Eglise, il surprend par la lucidité et la franchise avec lesquelles il analyse la situation actuelle de la famille et l’audace du questionnaire auquel les destinataires sont appelés à répondre. Il couvre la totalité des réalités aujourd’hui rencontrées et qui interpellent l’Eglise : de la sexualité hors-mariage des jeunes catholiques eux-mêmes, à la contraception ; de la situation des divorcés remariés aux nouvelles législations autorisant l’union entre personnes de même sexe et plus largement à la manière dont les catholiques reçoivent ou ne reçoivent pas (en clair : acceptent ou n’acceptent pas), en la matière, l’enseignement du Magistère.
...
En présentant le texte à la presse, le rapporteur général du futur Synode, le cardinal Peter Erdö, archevêque de Budapest, a reconnu la légitimité, pour les conférences épiscopales ou même les simples diocèses, d’organiser une consultation directe des fidèles sur l’ensemble des 39 questions formulées dans le document synodal. Et pourquoi pas par internet comme s’y est lancé l’épiscopat de Grande Bretagne ! Une quasi révolution dans une Eglise dont on ne cesse de rappeler qu’elle n’est pas une démocratie…»

Sur au moins un point, René Pujol partage mon point de vue:

«Mais qui peut imaginer que Rome prenne ouvertement le risque d’une telle consultation si l’intention du pape, qui ne cesse de rappeler son attachement à la collégialité, était de verrouiller toute évolution ? Impensable

     

Conférence des baptisé-e-s francophones

La Conférence (catholique?) des baptisé-e-s francophones , qui avait pris les devants dès septembre, annonce qu'elle «lance une enquête en vue du synode sur la famille»:

«Lors du week end de rentrée de la Conférence, en septembre 2013, a été évoqué le projet d’une enquête sur ce qui se pratique en matière de bénédiction pour les divorcés qui se remarient et, éventuellement, pour les couples homosexuels.
Le Conseil d’administration a décidé de se focaliser dans un premier temps sur les divorcés qui se remarient, en vue du Synode sur la famille qui se réunira en octobre 2014.
Cette enquête est très importante pour la Conférence, car « dire du bien » est l’un des trois ministères qu’elle s’est donnés. Et nous avons tous à répondre à l’urgence de la miséricorde que recommande le pape François.

C’est pourquoi nous vous proposons d’y collaborer en nous aidant à recueillir le plus grand nombre possible de témoignages.
Si vous connaissez des prêtres, des diacres ou des laïcs qui ont une pratique de ces bénédictions, faites leur faire parvenir le questionnaire attaché».

     

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui, mais ceux qui persistent à croire qu'il n'y a rien de nouveau par rapport aux précédents synodes devraient peut-être ouvrir les yeux... ou changer de lunettes.
Ce sera dur pour l'Eglise, de maintenir le cap. Sauf à faire comme si tous ces gens n'existaient pas.