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Rencontre avec le clergé de Rome...

une première: à huis clos. Et, rapportées par Sandro Magister, deux étonnantes boutades du Pape (17/9/2013)

>>> Photo ci-contre (Radio Vatican): le Pape arrive à Saint-Jean de Latran.

     

Marie-Christine me faisait part hier de sa surprise:

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La rencontre de l' "évêque de Rome" avec son clergé avait été annoncée et devait être retransmise par CTV. Nous avons appris, dans la matinée, que les "dizaines" (sic!) de prêtres présents auraient demandé le "huis clos".
J'avoue que je comprends difficilement ce désir subit de confidentialité. On nous montre, à l'envi, d'interminables séances de bains de foule lors des audiences, séances de plus en plus longues au détriment de l'essentiel, à savoir la catéchèse et la prière (ndlr: sans parler de toutes les indiscrétions distillées autour des fameux coups de téléphone papaux).
Aurait-on quelques craintes au sujet des déclarations sincères, mais quelquefois imprudentes, de notre Pape François? (et y aurait-il une "communication" selon "deux poids, deux mesures" ?)

Je n'ai pas pu m'empêcher de repenser à la dernière entrevue de Benoît XVI avec ce même clergé. Et là, j'ai vraiment pris conscience du radical changement d'époque effectué en quelques mois. (eh oui! c'était le 15 février, l'extraordinaire 'lectio' où Benoît XVI revivait 'a braccio' pendant près d'une heure, "son" Concile, cf. http://benoit-et-moi.fr/2013-I/la-voix-du-pape/lextraordinaire-lectio-devant-ses-pretres)

     

Deux répliques (1) du pape contre Müller et Bertone
Sandro Magister
Settimo Cielo

La rencontre entre le Pape François et les prêtres de son diocèse de Rome, dans la basilique Saint-Jean de Latran, dans la matinée du lundi 16 Septembre a duré plus de deux heures.
La rencontre s'est tenue à huis clos. Et un compte-rendu partiel de ce que dit le pape a été fourni quelques heures plus tard par L'Osservatore Romano et Radio Vatican.

Mais dans aucun des deux comptes-rendus n'ont été publiées deux répliques prononcées par le Pape sur deux hauts ecclésiastiques.
La première était sérieuse et coupante. La seconde ironique.

Dans la formulation de l'une des cinq questions posées au pape, à propos de la centralité des pauvres dans la pastorale, un prêtre a fait référence, de manière positive, à la théologie de la libération et aux positions compréhensives à l'égard de cette théologie de Mgr Gerhard Ludwig Müller (ndt: lire évidemment http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1350589?fr=y , comme me le signale Carlota).
Mais en entendant le nom du préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le pape François n'a pas laissé finir la question et a dit: "ça, c'est que pense Müller, c'est ce qu'il pense" (2).

La seconde réplique était une flèche contre le secrétaire d'Etat sortant cardinal Tarcisio Bertone.
Le Pape François a souri, quand un prêtre a ironisé sur ceux qui se mettent en tête que l'Église est "une, sainte, catholique et salésienne". Il a renchéri: "une, sainte, catholique et salésienne, comme dit le cardinal Bertone".

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(1) Le mot utilisé est "battute" que l'on peut aussi traduire par "claques".
(2) Quelle autorité pourra avoir le préfet de la CDF nommé par Benoît XVI (quoi que l'on pense de lui par ailleurs) après une telle remarque du Pape devant son clergé? Et il est d'autant plus surprenant que le pape n'ait jamais opposé de démenti public à des déclarations hasardeuses de hauts prélats, par exemple sur les unions homosexuelles...