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Sondages d'hier et d'aujourd'hui

Non, il ne s'agit pas du questionnaire annexé au document préparatoire du Synode sur la famille, mais de sondages plus anciens... et d'une lassitude bien actuelle (9/11/2013).

En 2009, au beau milieu de l'affaire du préservatif, un sondage (cf. http://benoit-et-moi.fr/2009-I) prétendait que 43% des français étaient favorables à la démission de Benoît XVI:

D'autres sondages se joignaient à la curée, lui apportant leur caution "scientifique", comme par exemple celui-ci dans "le Parisien" daté du 21 mars 2009:

     

En février 2013, les sondages se sont évidemment succédés. Tous plébiscitaient la décision du Pape de se retirer. Comme si la seule chose de bien qu'il avait faite en huit ans, c'était de s'en aller.

Je viens de retrouver par hasard les résultats d'un sondage CSA pour BFM TV "réalisé par internet les 26 et 27 février 2013 auprès d'un échantillon national représentatif de 1.000 personnes résident en France âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas", et publié sur le site du Figaro:

Les Français critiques envers Benoît XVI

Seulement 6% des Français pensent que l'Eglise catholique sort renforcée du pontificat du pape Benoît XVI, une proportion qui passe à 30% chez les pratiquants réguliers, selon un sondage CSA pour BFMTV.
23% des sondés estiment que le pape, qui a annoncé récemment le renoncement à sa charge pontificale, a affaibli l'Eglise, tandis que 48% jugent qu'elle n'a été ni renforcée ni affaiblie et 23% sont sans opinion.
Les catholiques dans leur ensemble sont 10% à penser que Benoît XVI a renforcé leur Eglise, contre 22% qui sont d'un avis contraire et 56% qui ne la voient ni renforcée ni affaiblie (12% sans opinion). Les opinions positives bondissent à 30% chez les catholiques pratiquants réguliers, dont 25% pensent néanmoins que le catholicisme a souffert de l'action du pape.
Les fidèles des autres religions ne sont que 1% à juger que Benoît XVI a renforcé son Eglise, contre 38% qui pensent l'inverse. Les sans religion sont 2% à saluer l'action du pape, contre 23% d'opinions inverses.
Les jeunes et les femmes sont également très critiques: 2% des premiers et 4% des secondes seulement voient l'Eglise renforcée (8% des hommes, 11% des 65 ans et plus), 31% des jeunes et 23% des femmes la voyant affaiblie (24% des hommes, 25% des 65 ans et plus). Enfin, 3% des ouvriers (8% des retraités) pensent que l'Eglise sort renforcée de ce pontificat, contre 21% (24% des retraités).

Et dès le 15 mars, miracle, le ciel s'éclaircit.
Deux jours après l'élection, voilà ce que dit un sondage BVA:

Pape François: quel accueil!

15 MARS 2013
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82% des Français considèrent que le conclave a fait un bon choix en la personne de Mgr Jorge Mario Bergoglio
Une majorité écrasante de 79% de Français – y compris de catholiques pratiquants (80%) – souhaite que le nouveau pape soit l’initiateur de grandes réformes de l’Eglise catholique, contre seulement 15% préférant qu’il soit le garant des grands principes de l’Eglise.

La date de ce sondage exclut définitivement que cet engouement presque unanime soit uniquement dû aux qualités de François: à ce moment, personne ne connaissait encore "le Pape venu du bout du monde".
Sa prédication reste d'ailleurs très peu connue à ce jour, et les actes sont pour le moment à l'état de projet, mais l'engouement persiste...

Aujourd'hui, je lis sur un blog catho: 99 % des catholiques français disent aimer le pape François.
Je ne sais pas où l'auteur puise ses informations, et je me demande ce qu'on doit conclure: que Benoît XVI était un mauvais Pape, probablement?

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Trop, c'est trop.
En réalité, il fallait qu'il y eût une rupture, et les médias en ont été les protagonistes actifs dès le premier jour. Benoît XVI était un Pape trop dérangeant.
La rupture est là. Elle passe surtout par des gestes. Mais elle passe aussi par le discrédit systématique tombant sur ceux qui se permettent la critique la plus minime, le doute le plus respectueux (voir par exemple cet éditorial agressif lu sur La Nef) envers le nouveau Pape.
Pour autant que mes sentiments personnels aient une quelconque importance, cela me blesse.
Et cela me blesse surtout pour le Pape émérite, ce vieux Sage qui nous a tant donné, et qui vit caché quelque part dans l'enclos de Saint-Pierre.