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Un nouveau secrétaire d'Etat

La nomination de Pietro Parolin suffit-elle à faire une réforme? (5/9/2013)

Bien vu, ce qu'écrit Vini Ganimara sur son site de Riposte catholique (www.riposte-catholique.fr/osservatore-vaticano)

On ne sait pas encore comment va se déployer institutionnellement la fameuse « réforme de la Curie ».
Ce qui n’a, à vrai dire, qu’une faible importance.
La secrétairerie d’État pourrait y avoir un rôle théoriquement moindre (actuellement, elle est court-circuitée par le gouvernement informel qui entoure le pape à Santa Marta).
Mais un secrétaire d’État qui sera en phase parfaite avec le Pontife, connaissant par ailleurs admirablement bien la machine curiale, pourrait au contraire avoir un rôle de fait bien plus important que celui du cardinal Bertone, voire même que celui du cardinal Sodano.

Car il faut se rendre compte en quoi consiste en profondeur la démission de Benoît XVI.
Elle a mis fin à une période de près d’un demi-siècle, durant lequel la préoccupation majeure du Saint-Siège de l’après-Concile est restée profondément doctrinale, et ce en deux directions principales :

¤ l’interprétation du Concile, pour laquelle il s’agissait de trouver une troisième voie entre « progressisme » et « intégrisme » (celle, avec des inflexions différentes, de Montini, Wojtyla, Ratzinger) ;
¤ et le magistère moral, en suite d’Humanae vitae, qui était pour le coup franchement anti-progressiste. Au point que, avec la nomination par Jean-Paul II, en 1981, du cardinal Ratzinger à la tête de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, celui-ci, incarnant ces deux préoccupations et y ajoutant ses propres visées liturgiques, est devenu le vrai deuxième personnage de l’Église. Avant de devenir le premier et d’être en quelque sorte son propre Préfet de la Foi. Mais dans la Curie Parolin, le Préfet de la Foi, quel qu’il soit, sera un personnage secondaire.

Le vrai tournant de 2013, ne réside pas dans la couleur des chaussures du pape, ni dans son logement au sein d’une pension ecclésiastique, autrement dit il ne réside pas dans un style nouveau, mais comme l’a fait notamment remarquer Sandro Magister dans une série d’articles très percutants, ce changement profond se trouve dans ce qu’il appelle quant à lui de manière polémique des « silences », et que nous qualifierions plutôt pour notre part de désintérêt.