Foi et science dans l'enseignement de Benoît XVI
A propos du prix Nobel de physique attribué aux découvreurs du "boson de Higgs" (9/10/2013)
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Alors que le prix Nobel de physique vient d'être attribué à deux chercheurs, François Englert (81 ans) de l'université libre de Bruxelles et le britannique Peter Higgs (84 ans) de l'université d'Edimbourg, (quelle "claque" au jeunisme, même si évidemment leur découverte ne date pas d'hier!) qui ont découvert le "boson de Higgs", voici plusieurs articles publiés sur mon site autour de ce thème.
Parmi eux, évidemment, l'un des échanges du Pape avec les étudiants du Diocèse de Rome, dont il a été question hier (Echange avec les jeunes de Rome, 2006 ).
1. Benoît XVI, Galilée et le boson de Higgs
2. Pas de conflit en vue entre science et théologie
3. Le boson de Higgs et le linceul de Turin
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En décembre 2011, j'avais traduit un article de Fabio Spinola, pour la Bussola, intitulé "La particule de Dieu et la théorie du tout".
Extrait:
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Le «boson de Higgs» est la seule particule parmi celles théorisées par les physiciens, dans le modèle le plus accrédité pour tenter d'expliquer le «comment» de l'Univers (appelé «Modèle Standard»), qui n'ait pas encore été observée expérimentalement. J'écris «qui n'a pas encore été observée » parce que la nouvelles de sa découverte, répandue par de nombreux médias, n'est pas encore certaine. Pour l'instant ils s'agit de «traces» qui devront être confirmées au cours de l'an prochain, en outre, il sera important de connaître l'éventuelle mesure «exacte» de sa masse; en effet, si elle se révèle très différente de ce que l'on attend, ceci causera une mise à jour considérable de la théorie. La prudence dans les découvertes scientifiques de cette envergure n'est jamais trop grande.
L'hypothèse de l'existence de cette particule a été émise pour la première fois en 1964 par les travaux de plusieurs physiciens, qui, presque simultanément, sont arrivés aux mêmes conclusions. Parmi eux, il y avait le physicien anglais Peter Ware Higgs, athée (Newcastle, 29 mai 1929) qui a donné son nom au boson. Ce n'est qu'il y a une quinzaine d'années qu'elle a été surnommée la «particule de Dieu». Ce nom n'a rien à voir avec la foi ou la science, ou la création, il lui a été donné par l'éditeur d'un livre de vulgarisation, dans le seul but de vendre plus d'exemplaires. Le texte a été écrit par le Prix Nobel de Physique 1988, Leon Max Lederman (Buffalo, 15 Juillet 1922) pour introduire le lecteur commun dans le monde des particules subatomiques. Comme l'a dit il y a quelques années Peter Higgs lui- même, Lederman l'avait initialement nommée, dans l'ébauche de son essai, «a goddamn particle», autrement dit «la particule-que-Dieu maudit», et donc pas la «particule de Dieu», mais « la particule damnée» (à cause de la difficulté à la détecter).
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Du point de vue du progrès scientifique, on peut noter que la récente découverte du neutron plus rapide que la lumière a mis en relief la "physique expérimentale", capable de faire émerger des "vérités scientifiques" inimaginables pour la "physique théorique", et de faire tomber des théories consolidées depuis des années comme la théorie de la relativité d'Einstein.
Par opposition, l'éventuelle observation du "boson de Higgs" remet au premier plan la "physique théorique", en mesure d'anticiper de décennies les observations de la "physique expérimentale", et donc de l'orienter.
Ces résultats scientifiques surprenants remettent à l'esprit le discours de Jean-Paul II aux membres de l'Académie pontificale des Sciences, le 12 Novembre , 1983 : «Sans doute les conquêtes de la science sont parfois provisoires, sujettes à des révisions et des changements, et ne réussiront jamais à exprimer toute la vérité qui se cache derrière l'univers: le sens du mystère fait partie de votre patrimoine intellectuel, et vous avertit que ce que vous ne connaissez pas est beaucoup plus que ce que vous savez. Dans la recherche de la vérité, l'audace de la raison s'accorde avec l'humilité de ses limites, la joie de connaître entre en symbiose avec l'admiration de l'inconnu».