La Bavière à Castelgandolfo
En août 2012, une délégation de mille bavarois se rendait à Castelgandolfo pour offrir à Benoît XVI, avec un peu de retard, son cadeau d'anniversaire: un spectacle de chants et danses folkloriques. Vidéo (inédite) de son discours (29/10/2013).
Ici, le bref reportage de Rome Reports: www.youtube.com/watch?v=ZkffuL6CWqY
Lors d'une promenade sur la Toile, j'ai trouvé l'enregistrement intégral du discours du Saint-Père. En allemand, bien sûr. Mais même si on ne comprend pas ce qu'il dit, on peut suivre grâce à la traduction.
L'atmosphère est d'une grande cordialité, et cela se perçoit!
Discours de Benoît XVI
(ma traduction d'alors, d'après le texte qui avait été traduit en italien sur le site du Vatican)
Messieurs les Cardinaux,
chers confrères,
chers Amis,
Au terme de cette «soirée bavaroise», je peux seulement vous dire de tout coeur un «Vergelt's Gott» [«Dieu vous récompense!»].
C'était beau d'être ici, au centre du Latium, à Castel Gandolfo, et dans le même temps, en Bavière. J'étais vraiment «Dahoam» [à la maison], et je dois féliciter le cardinal Marx, parce qu'il a réussi à prononcer ce mot si bien! (ndt: le cardinal s'était exprimé en bavarois, et cette petite plaisanterie du Pape a été accueillie par les rires de l'assistance)
Nous avons pu percevoir que la culture bavaroise est une culture joyeuse: nous ne sommes pas des gens rudes, ce n'est pas un simple divertissement, mais c'est une culture joyeuse, imprégnée de joie; elle naît d'une acceptation intérieure du monde, d'un «oui» intérieur à la vie qui est un «oui» à la joie. Elle se fonde sur le fait que nous sommes en harmonie avec la Création, en harmonie avec le Créateur lui-même et qu'à cause de cela, nous savons que c'est bon d'être une personne. C'est vrai, il faut dire que Dieu, en Bavière, a facilité la tâche: il nous a donné un monde si beau, une terre si belle qu'il devient facile de reconnaître que Dieu est bon, et d'être heureux. Dans le même temps, cependant, il a également veillé à ce que les hommes qui vivent sur cette terre justement à partir de leur «oui» aient su lui donner toute sa beauté; ce n'est qu'à travers la culture des personnes, à travers leur foi, leur joie, les chants, la musique et l'art, qu'elle est devenue belle comme le Créateur, seul, ne le voulait pas, mais seulement avec l'aide des hommes.
Maintenant, certains diront: peut-on être si heureux lorsque le monde est si plein de souffrance, quand il y existe tellement de ténèbres et tellemnt de mal? Est-il permis d'être si crânes, si joyeux?
La réponse ne peut être que «oui»! Parce qu'en disant «non» à la joie, nous ne rendons service à personne, nous ne faisons que rendre le monde plus sombre.
Et celui qui ne s'aime pas lui-même ne peut rien donner à son prochain, ne peut pas l'aider, ne peut pas être un messager de paix.
Nous autres, nous le savons par la foi, et nous le voyons tous les jours: le monde est beau et Dieu est bon. Et par le fait qu'il est devenu homme et qu'il est venu parmi nous, qu'il souffre et vit avec nous, nous le savons définitivement et concrètement: oui, Dieu est bon et il est bon d'être une personne. Nous vivons de cette joie, et à partir de cette joie, nous essayons aussi d'apporter la joie aux autres, de repousser le mal et d'être des serviteurs de la paix et de la réconciliation.
Maintenant, bien sûr, je voudrais remercier tout le monde, un par un, mais la mémoire d'un vieil homme (!!!) n'est pas fiable. Donc, je préfère l'éviter. Toutefois, je tiens à remercier le cher Cardinal Marx pour avoir lancé l'idée de cette «soirée», pour avoir transporté la Bavière à Rome et pour nous avoir rendu de cette façon tangible l'unité intérieure de la culture chrétienne; je voudrais le remercier d'avoir rassemblé des bavarois de notre Archidiocèse, de la Basse-Bavière à l'«Oberland», de la Région de Rupertigau au «Werdenfelser Land»; je voudrais remercier la présentatrice, qui nous a offert un si beau bavarois (ndt: il fait allusion au dialecte): je ne me sens pas capable de parler en bavarois et d'être, dans le même temps, si «élevé», mais elle a su le faire.
Je remercie tous les groupes, les instruments à vent ... mais voilà, je ne vais pas commencer.
Vous le savez: tout m'a touché profondément et je suis reconnaissant et heureux de tout cela.
Bien sûr, les «Gebirgsschützen» (ndt: "gardes forestiers"; voir la notice wikipedia en allemand, mais les images sont plus parlantes que les mots!) que j'ai pu entendre seulement de loin méritent des remerciements particuliers, parce que je suis un «Schütze» honoraire, même si, à l'époque, j'étais un médiocre Schütze.
Et je te remercie en particulier toi, cher Cardinal Wetter, d'être venu: tu es mon successeur direct sur le siège de saint Corbinien, tu as guidé pendant un quart de siècle, le diocèse comme un bon berger: je te remercie pour cela!
(en italien)
Cardinal Bertello , merci d'être venu. J'espère que vous avez entendu que la Bavière est belle et que la culture de la Bavière est belle.
(en allemand)
A présent, comme mon merci, je ne peux que vous donner ma bénédiction, mais avant, chantons ensemble l'Angelus et, dans la mesure où le connaissez, le «Andachtsjodler» [chant religieux en forme de tyrolienne]. De tout mon coeur, «Gott Vergelt» [Dieu vous récompense!]
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