La vie éternelle
Méditation d'Angelus du jour des morts, le 2 novembre 2008 (2/11/2013)
"Dans mon encyclique sur l'espérance chrétienne, je me suis interrogé sur le mystère de la vie éternelle. Je me suis demandé: la foi chrétienne est-elle encore pour les hommes d'aujourd'hui une espérance qui transforme et soutient leur vie? Et, plus radicalement: les hommes et les femmes de notre époque désirent-ils encore la vie éternelle? Ou bien l'existence terrestre serait-elle devenue leur unique horizon?"
(ma traduction d'alors)
Hier (cf. Toussaint), la fête de Tous les Saints nous a fait contempler "la cité du Ciel, la Jérusalem céleste, qui est notre mère".
Aujourd'hui, l'âme encore tournée vers cette réalité ultime, nous commémorons tous les fidèles défunts, "qui nous ont précédé sous le signe de la foi, et dorment du sommeil de la paix"
Il est très important que nous, chrétiens, vivions le rapport avec les défunts dans la vérité de la foi, et regardions vers la mort et l'au-delà à la lumière de la Révélation.
Déjà, l'apôtre Paul, écrivant aux premières communautés, exhortait les fidèles " à ne pas être tristes comme les autres qui n'ont pas d'espérance".
"Si, en fait, nous croyons que Jésus est mort et ressuscité, ainsi Dieu, par l'intercession de Jésus, réunira avec lui ceux qui sont morts".
Il est nécessaire, encore aujourd'hui, d'évangéliser la réalité de la mort et de la vie éternelle, réalité particulièrement sujette à des croyances superstitieuses et à des syncrétismes, afin que la vérité chrétienne ne risque pas de se mélanger avec des mythologies variées.
Dans mon encyclique sur l'espérance chrétienne, je me suis interrogé sur le mystère de la vie éternelle (cf Spe Salvi, 10-12). Je me suis demandé: la foi chrétienne est-elle encore pour les hommes d'aujourd'hui une espérance qui transforme et soutient leur vie? Et, plus radicalement: les hommes et les femmes de notre époque désirent-ils encore la vie éternelle? Ou bien l'existence terrestre serait-elle devenue leur unique horizon?
En réalité, comme l'observait déjà Saint Augustin, nous voulons tous la 'vita beata', la félicité. Nous ne savons pas vraiment ce qu'elle est, et comment elle est, mais nous nous sentons attirés vers elle. C'est là une espérance universelle, commune aux hommes de tous les temps et de tous les lieux. L'expression "vie éternelle" voudrait donner un nom à cette attente irrésistible: non pas une succession sans fin, mais l'immersion dans l'océan de l'amour infini, dans lequel le temps, l'avant et l'après, n'existent plus. Une plénitude de vie et de joie: c'est cela que nous attendons de notre être avec le Christ.
Renouvelons en ce jour l'espérance de la vie éternelle fondée réellement dans la mort et la résurrection du Christ. "Je suis ressuscité, et à présent, je suis pour toujours avec toi", nous dit le Seigneur, "et ma main te soutient".
"Où que tu puisses tomber, tu tomberas dans mes mains, et je serai présent même aux portes de la mort. Là où personne ne peut plus t'accompagner, et où tu ne peux rien emporter, là je t'attends, afin de transformer pour toi les ténèbres en lumière".
L'espérance chrétienne n'est pourtant jamais seulement individuelle, elle est toujours aussi espérance pour les autres. Nos existences sont profondément liées les unes aux autres, et le bien et le mal que chacun de nous accomplit, touche aussi les autres.
Ainsi, la prière d'une âme en pélerinage dans ce monde peut aider une autre âme qui se purifie après la mort.
C'est pourquoi aujourd'hui, l'Eglise nous invite à prier pour nos chers défunts, et à nous arrêter devant leurs tombes dans les cimetières.
Que Marie, étoile de l'espérance, rende plus forte et authentique notre foi dans la vie éternelle, et soutienne notre prière en mémoire de nos frères défunts.?