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Des églises transformées en dortoir

Réflexion d'un prêtre italien: rendez-moi la foi de mon père (20/6/2014)

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Des sans-papiers à Sainte Marie Majeure
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Migrants: centres d'accueil submergés en Italie

Le site de Radio vatican rapportait hier, à propos de la procession de la Fête-Dieu qui, sous Benoît XVI, se déroulait traditionnellement entre les deux basiliques pontificales de Sainte-Marie Majeure et Saint-Jean de Latran, le Pape adorant l''Eucharistie agenouillé dans une camionette spécialement aménagée:

A noter aussi que depuis quelques jours, 120 sans-logis, originaires d’Italie mais aussi d’Afrique du Nord et d’Europe de l’Est, ont trouvé refuge dans la Basilique de Sainte Marie Majeure. Le père Lombardi a estimé que « même si l’on ne peut jamais exclure des surprises, il semble peu probable que le Pape aille rencontrer ces personnes, étant donné que l’évènement est absolument (et non "exquisement" comme RV l'a stupidement traduit) liturgique ». De plus, a ajouté le père Lombardi, « l’affaire est de la compétence de la Commune de Rome, qui cherche des solutions depuis plusieurs jours ».

Le père Lombardi a aussi précisé « que les sans-logis ont été accueillis dans la basilique avec beaucoup de gentillesse et attention, et le sont encore avec beaucoup d’humanité ...Ils ont reçu la visite de Mgr Konrad Krajewski, l’aumonier pontifical. Mais il serait inopportun d’utiliser le Pape pour emphatiser médiatiquement chaque problème : ce n’est pas à lui de les résoudre tous… »

     

Redonnez-moi la foi de mon père

(http://traditiocatholica.blogspot.it/ )
Ma traduction
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Ces jours-ci circulent différentes images, résultant sans doute d'un désir sincère d'aider les pauvres.
Il m'est revenu à l'esprit l'image de mon père, qui entrait dans une église comme s'il entrait dans un palais royal.
Même quand il était vieux et malade, il voulait qu'on l'accompagne en premier, devant le tabernacle, parce que là était le maître de maison, le Seigneur. Je l'ai vu s'agenouiller aussi longtemps qu'il l'a pu, même au prix de souffrance.

Récemment, à l'occasion de plusieurs rencontres pastorales, j'ai vu entrer dans l'église vingt, trente participants, ou plus, qui devaient nécessairement parcourir la nef centrale pour se rendre à la salle de la réunion.
Eh bien, à chaque fois, personne n'a pensé au tabernacle, à un signe de respect, à une pause. On traverse une église comme on traverse un chemin public.

Ensuite, je pense que dans cette même église, un soir, j'ai vu plein de gens se déhancher autour de l'autel, et au milieu un ostensoir qui "dansait" au rythme de ces invocations.
Et je pense que désormais, on fait tout dans les églises, on danse, on fait la fête.
...
Le spectacle inconvenant auquel nous assistons, avec des églises réduites à des dortoirs, n'est donc pas étonnant.
Il ne manque pourtant pas de locaux appropriés pour abriter ceux qui en ont besoin.
Le problème n'est pas celui de l'acte de charité, mais de la perception qu'on a désormais du culte à rendre à Dieu. Les lieux destinés à ce culte finissent par être affectés par la nouvelle sensibilité religieuse.
Pourtant, le Catéchisme de l'Eglise catholique pense en termes tout à fait différents. Les § 1160 - 1186 (www.vatican.va/archive/FRA0013/__P35.HTM ) rappelle le sens de l'édifice destiné au culte, son caractère sacré, sa fonction.
Le problème - nous le répétons - n'est pas le frère à secourir. Le problème, c'est l'idée que nous nous somme faite du culte.
Ce qui est encore plus paradoxal quand on sait que nous sommes à quelques mois de la conclusion d'un pontificat hautement édifiant et fécond (pour les générations qui le reliront dans quelques siècles).
Je n'ai pas besoin de démagogie.
Je n'ai pas besoin de ballets, ni de lits installés dans les églises.
Pouvez-vous, simplement, me redonner la foi de mon père? "

Un prêtre