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Le questionnaire de Pélerin

Monique a lu les réponses les réponses des lecteurs au questionnaire préalable au synode sur la famille (28/1/2014)

Pèlerin avait proposé à ses lecteurs de s’exprimer, et la version en ligne du magazine propose une synthèse des réponses: www.pelerin.com

LES ATTENTES DES FAMILLES À L'ÉGARD DU PAPE FRANÇOIS
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C’est la première fois que le document préparatoire, Instrumentum laboris, est rendu public, largement diffusé, dans l’attente d’une grande participation des catholiques. À sa manière et pour participer à cet élan, Pèlerin a proposé à ses lecteurs de s’exprimer sur quelques-unes des questions du document romain. De cette extraordinaire participation – qui ne prétend certainement pas avoir valeur de sondage –, il est possible de « sentir » les questions familiales telles qu’elles sont vécues par le peuple de Dieu.

1- Un formidable désir d’expression
Le premier constat qui s’impose, c’est la satisfaction et l’enthousiasme des catholiques à l’idée d’être consultés, surtout sur les questions liées à la famille. « C’est un bon début de “démocratie” dans l’Église, remarque un lecteur, qui insiste : “Car l’Église, c’est nous !” »
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Certes, la consultation a pu s’organiser différemment selon les régions – par le site Internet, avec les services de pastorale familiale dans les paroisses. Mais jamais les fidèles n’ont eu autant l’occasion de s’exprimer ! Face à cet engouement, il faut juste rappeler que le synode voulu par le pape François a vocation universelle et que chaque paroisse de chacun des trois mille diocèses a pu donner son avis. C’est dire la difficile synthèse de ces multiples témoignages.

2- Une préoccupation urgente
Enfin ! C’est l’impression qui domine à la lecture des courriers arrivés fin décembre à Pèlerin. Non pas que l’Église ne se soit jamais préoccupée de la famille, et il y a eu ces dernières années de nombreuses initiatives nationales, diocésaines. Mais que la parole soit donnée aux familles est une réelle bonne surprise.
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Pas seulement pour parler de la contraception, de l’accès aux sacrements ou de la baisse des effectifs du caté : il n’y a ici aucun tabou, et le questionnaire du Saint-Siège évoque aussi bien l’homosexualité que le divorce ou les enfants nés hors mariage…

L’Église entame, enfin, sa réflexion en partant de ce que vivent les fidèles ! On peut y voir, évidemment, la marque du pape François qui consulte beaucoup, se met à l’écoute et impressionne par sa proximité avec les personnes. Ce qui ne l’empêche pas… de gouverner l’Église !

3- Une parole d’accompagnement
Que nous apprennent les lecteurs qui ont répondu au questionnaire de Pèlerin ? Les deux tiers des participants considèrent que la contraception relève de l’intimité du couple. De même, la moitié des lecteurs qui ont renvoyé le questionnaire connaissent des couples vivant ensemble sans être mariés et estiment, que « le plus important, c’est qu’ils soient heureux ».

S’il est clair que l’enseignement moral (sur la contraception, la cohabitation avant le mariage, etc.) « ne passe pas », l’Église n’est pas, pour autant, renvoyée dans sa sacristie. Plus de la moitié des courriers attendent de l’Église « la proposition d’un idéal qui laisse la décision au libre arbitre du couple ». Entre le rappel à la loi et l’absence d’intervention, les pères synodaux pourront-ils trouver une « parole audible » pour l’épanouissement des couples catholiques ?

4- La miséricorde d’abord…
Ce n’est qu’une question parmi d’autres… Et pourtant ! Elle suscite de très nombreux commentaires : la situation des personnes divorcées remariées est une épine profonde dans le cœur des communautés catholiques. Les lecteurs - quand bien même ils ne se trouvent pas dans cette situation – veulent à tout prix que l’Église puisse soigner cette blessure.
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Plus des deux tiers souhaitent que les divorcés remariés puissent accéder à l’Eucharistie, et la moitié espèrent que la seconde union pourra un jour être bénie. Un propos mesuré toutefois, qui reconnaît toute la valeur et la richesse du sacrement de mariage : il n’y a qu’une minorité (un participant sur cinq) qui accepterait un deuxième mariage sacramentel, et ils ne sont pas plus nombreux à vouloir faciliter les cas de nullité du mariage.
Beaucoup relèvent les propos du pape François : « La communion n’est pas une récompense mais un remède… » Garder les sacrements et oser la miséricorde : il va falloir inventer !
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Le commentaire de Monique

Par curiosité, j'ai voulu voir ce que donnaient les réponses des lecteurs d'avant-garde de PELERIN (presque jamais en dessous de 70 ans...) au questionnaire préalable au synode.
(PELERIN n°6843 du jeudi 23 janvier 2014).

Si ces réponses sont représentatives de ce que les Pères du synode recevront, je les plains. Ce ne sont pas les laïcs qui vont beaucoup les aider!
Une accumulation de lieux communs, de fausses évidences, de bons sentiments! S'ajoute à cela la méconnaissance des enjeux doctrinaux et moraux des problèmes. Aucune lueur d'originalité, aucun début de solution dans tout ce verbiage! (je précise que 86% des participants au questionnaire vont à la messe tous les dimanches/ Que font les prêtres pour éclairer leur conscience??)

Quelques exemples de réponses:
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¤ "Selon 46% des réponses, vivre en concubinage n'est pas un problème si les personnes sont heureuses" (ben, voyons)
¤ "Il faut accueillir les couples là où ils en sont. Peut-être faut-il envisager deux étapes dans l'union matrimoniale: une bénédiction du couple sans engagement dans la durée, puis un sacrement pour ceux qui en ont compris tous les engagements et exigences". M.T et A., 74 ans. (Il faut donc bénir le concubinage?)
¤ "Tout en rappelant l'indissolubilité du mariage, l'Eglise ne devrait pas exclure les divorcés remariés de la communion car personne n'est "digne" de recevoir le corps du Christ. C'est un remède, nous dit le pape François, et non une récompense." O. et R., 89 ans. (Faut-il dire que l'état de grâce n'est plus requis?)
¤ "Il faut ouvrir le diaconat bien plus encore." M. et B., 70 ans. (Qu'attendez-vous, Monsieur?)

Je sens que tous ces fers de lance de l'Eglise de demain vont nous sortir de l'ornière!