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Mgr Gänswein attaqué dans The Tablet

... à cause des propos tenus dans l'interviewe à ZDF.(23/3/2014)

Je pense que l'article d'Andrea Gagliarducci que je viens de traduire est une réponse.

Précisons pour les lecteurs qui l'auraient oublié ce qu'est The Tablet - qui a sans doute ses clones français:

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The Tablet est un journal catholique britannique de tendance libérale publié hebdomadairement à Londres.
...
En 1981, John Wilkins prit la direction du journal pendant vingt-deux ans et l'utilisa pour contester la théologie morale de l'Église catholique. Son successeur, Catherine Pepinster, conserve l'essentiel des orientations de Wilkins.

(Wikipedia)
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C'est Andrea Gagliarducci (Le conseiller secret du Pape François) qui a attiré mon attention sur cet article, qui révèle une sourde malveillance.

L'interviewe de Mgr Gänswein à ZDF est celle dont nous avons parlé ici:
¤ Collaboration entre les deux Papes
¤ Collaboration entre les deux Papes (II)
¤ Collaboration entre les deux Papes (III)

Les lecteurs germanophones pourront regarder la video en allemand, pour s'assurer que l'auteur de l'article rapporte convenablement les propos du secrétaire de Benoît XVI:

     

Gänswein: les masques tombent
19 Mars 2014
Elena Curti (*)
http://www.thetablet.co.uk/blogs/1/329/g-nswein-the-mask-slips
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Il y a quelques semaines l'archevêque George Gänswein martelait qu'il était parfaitement possible de vivre avec deux maîtres.
Mais la dernière interview donnée par le préfet de la Maison pontificale, qui est également secrétaire particulier du pape émérite, suggère le contraire.
Mgr Gänswein a déclaré dans une émission de la télévision allemande qu'il aurait préféré d'autres candidats pour succéder à Benoît XVI:
«J'avais privilégié d'autres candidats - j'avais tort - mais à ce moment, d'autres personnes l'ont fait aussi»

En déclarant qu'il aurait préféré que quelqu'un d'autre que le pape François ait été élu à la Chaire de Pierre, il a rendu sa propre position intenable.
Et avec plus qu'un soupçon d'aigreur, il a dit que pour le moment le Pape est le chéri des médias , «mais ce ne sera pas toujours le cas». Le pape n'est pas le «chéri de tout le monde», a-t-il ajouté, en utilisant l'expression anglaise (darling).

De façon presque aussi polémique, il utilise sa position d'intermédiaire entre les deux papes pour divulguer que François a sollicité l'avis de son prédécesseur au sujet de son entretien avec Antonio Spadaro, le jésuite italien et rédacteur en chef de La Civiltà Cattolica .

«J'ai donné le texte au Saint-Père [sic], lui expliquant ce que le Pape avait dit, et lui ai montré la page blanche. Trois jours plus tard, Benoît m'a remis quatre pages de réflexions, notes et suppléments concernant quelques-unes des questions - des choses qu'on pourrait approfondir davantage ailleurs - les plus intéressantes».
Gänswein se délecte du fait qu'il ait vu les commentaires de Benoît XVI et les ait apporté au pape François, mais il dit que, bien sûr, il ne songerait pas à les divulguer. Le fait de révéler leur existence n'est-il pas en soi une violation de la confiance de ses deux maîtres?
Mgr Gänswein semble s'enhardir à parler plus franchement à chaque interviewe. Il y en a eu un certain nombre récemment, coïncidant avec l'anniversaire de la démission du pape Benoît XVI et l'achèvement de la première année du pontificat de François. Dans chacune, il souligne que les relations entre les deux papes sont cordiales. Si elles le sont, cette dernière interviewe ne fera rien pour poursuivre cet heureux état de choses.

Quand il a été annoncé que le pape émérite allait s'installer dans un couvent dans les murs du Vatican, de nombreuses personnes ont exprimé l'inquiétude qu'il serait problématique d'avoir deux papes à proximité. En fait, la plupart des catholiques pensent que le dispositif fonctionne raisonnablement bien. Les résultats d'une récente enquête en ligne de The Tablet le confirment.
Ce qui en revanche sonne creux, c'est la prétention de l'archevêque Gänswein d'être un "pont" efficace entre ses deux maîtres. Les larmes qu'on l'a vu verser quand Benoît a quitté son ministère témoignent de sa proximité avec le Pape émérite et ses dernières paroles montrent où va sa loyauté.
Le Pape François a laissé Gänswein à distance par le choix de vivre dans la Domus Sanctae Marthae plutôt qu'au Palais apostolique, où le préfet de la Maison pontificale règne. Vu avec le recul, c'était une sage décision.
Ce serait encore mieux si Mgr Gänswein devait maintenant se consacrer exclusivement au service du pape émérite - ou quitter Rome tout à fait.

(*) Elena Curti est rédacteur en chef adjoint de The Tablet.