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Humour: les trois théologiens

Reprise (n++) d'une anecdote craquante rapportée par un ex-doctorant du Professeur Ratzinger (8/2/2014)

>>> Ci-contre: Joseph Ratziner et Karl Rahner

J'en demande pardon à mes lecteurs les plus attentifs, j'ai déjà publié cette histoire au moins deux fois, mais peut-être qu'elle sera passée inaperçue, perdue au milieu d'un long texte. Et je l'adore, car elle montre mieux que de longs discours la foi cristalline de Joseph Ratzinger, telle qu'elle était perçue par ses étudiants et ses collègues du temps où il était professeur de théologie.

Cette anecdote, dont il existe différentes versions, a été rapportée par Christian Feldmann, un théologien allemand, ex-doctorant du Professeur Ratzinger, auteur de la biographie "Benedikt XVI, Der bayerische Papst".
Voici comment il la raconte!

Dans les années 70 circulait dans toutes les universités allemandes la même malicieuse blague théologique. Seuls les acteurs en changeaient. Chez nous, à Ratisbonne, elle s'exprimait de la façon suivante:

Jésus marche sur l'eau de la mer de Galilée. Trois professeurs de théologie se tiennent sur le rivage. Jésus appelle le premier à le suivre, et le vieux Karl Rahner blanchi sous le harnois de nombreuses luttes intellectuelles, s'avance sur les eaux, trébuche, mais, tout heureux, finit par atteindre le Seigneur.
En second, Joseph Ratzinger marche au-dessus des flots de sa démarche harmonieuse, et arrive sans encombre jusqu'au Seigneur.
Cela, je pourrai aussi le faire, pense Hans Küng, qui, très entraîné sportivement, s'élance à partir du rivage, et manque pitoyablement de se noyer, avant d'être sauvé par la main secourable de Jésus.
Hans Küng, l'oiseau de malheur, fait alors pitié aux deux autres. Le vieux Rahner dit à son collègue Ratzinger "on aurait dû lui dire où se trouvaient les pierres". Et Ratzinger de répondre, tout étonné "mais où donc étaient-elles, ces pierres?".


L'anecdote n'est guère respectueuse pour les trois protagonistes, mais elle montre comment nous percevions Ratzinger, gentil, dans la lune, étranger au monde, parfaitement incapable de la moindre ruse, ou d'interprétation des vérités premières, avant tout doté d'une foi inébranlable, comme un enfant prodige naïf qui en plus aurait lu d'innombrables livres et parlerait dix langues...

Je me pose juste une question: indépendamment de la rectitude doctrinale des deux théologiens protagonistes avec le futur Pape de cette petite blague de potaches, qui seraient aujourd'hui les trois théologiens? Qu'est devenue la grande tradition des facultés de théologie allemandes?