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La loi naturelle, contre le relativisme éthique

Discours du 12 février 2007, à l'occasion d'un congrès sur le thème de la loi naturelle: "Aucune loi faite par les hommes ne peut renverser la norme écrite par le Créateur, sans que la société ne soit dramatiquement blessée dans ce qui constitue son fondement même" (14/1/2014).

Le 12 février 2007, Benoît XVI recevait en audience les quelque 200 membres du congrès organisé par l’université pontificale du Latran, sur le thème de la loi naturelle.

A cette occasion, il leur adressait un discours mémorable, expliquant pourquoi le respect de la loi naturelle est un "remède au relativisme éthique".
J'avais à l'époque archivé la synthèse faite par Jean Madiran, dans "Présent" du 14.2.2007 , sous le titre éloquent "DIEU LE VEUT" (Cf. beatriceweb.eu) .
On le voit une fois de plus, l'intrépide Benoît XVI ne craignait rien ni personne lorsqu'il devait affirmer les vérités de la foi, en contraste frontal avec le relativisme ambient. Même si le discours avait été faiblement médiatisé à l'époque (on comprend pourquoi!), il n'avait certainement pas échappé aux faiseurs d'opinion, et sans nul doute contribué à allimenter leur haine du Pape.

L'Osservatore Romano

La loi naturelle

Aucune loi faite par les hommes ne peut renverser la norme écrite par le Créateur, sans que la société ne soit dramatiquement blessée dans ce qui constitue son fondement même. L'oublier signifierait fragiliser la famille, pénaliser les enfants et rendre précaire l'avenir de la société

     
DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI
AUX PARTICIPANTS AU CONGRÈS INTERNATIONAL
SUR LA LOI MORALE NATURELLE,
ORGANISÉ PAR L'UNIVERSITÉ DU LATRAN

Lundi 12 février 2007

Extraits

Il ne fait aucun doute que nous vivons une période de développement extraordinaire en ce qui concerne la capacité humaine de déchiffrer les règles et les structures de la matière et la domination de l'homme sur la nature, qui en découle. Nous voyons tous les grands bénéfices de ce progrès, ainsi que les menaces d'une destruction de la nature à cause de la force de nos actions.
Il existe un autre danger, moins visible, mais non moins inquiétant: la méthode qui nous permet de connaître toujours plus à fond les structures rationnelles de la matière nous rend toujours moins capables de percevoir la source de cette rationalité, la Raison créatrice
La capacité de voir les lois de l'être matériel nous rend incapables de voir le message éthique contenu dans l'être, message appelé par la tradition lex naturalis, loi morale naturelle
.
Il s'agit d'un terme devenu aujourd'hui presque incompréhensible pour de nombreuses personnes, à cause d'un concept de nature non plus métaphysique, mais seulement empirique.

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Dans l'éthique et la philosophie actuelle du Droit, les postulats du positivisme juridique sont largement présents. La conséquence est que la législation ne devient souvent qu'un compromis entre divers intérêts: on tente de transformer en droits des intérêts privés ou des désirs qui s'opposent aux devoirs découlant de la responsabilité sociale.
Dans cette situation, il est opportun de rappeler que toute ordonnancement juridique, tant sur le plan interne qu'international, tire en ultime analyse sa légitimité de son enracinement dans la loi naturelle, dans le message éthique inscrit dans l'être humain lui-même.

La loi naturelle est, en définitive, le seul rempart valable contre l'abus de pouvoir ou les pièges de la manipulation idéologique.

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La première préoccupation de chacun, et en particulier de ceux qui ont des responsabilités publiques, devrait donc être de promouvoir la maturation de la conscience morale (!!!)

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Ce qui a été dit jusqu'à présent possède des applications très concrètes si l'on se réfère à la famille, c'est-à-dire à la «communauté intime de vie et d'amour dans le mariage, […] fondée et dotée de ses propres lois par le Créateur». À cet égard, le Concile Vatican II a répété de façon opportune que le mariage est une institution «que la loi divine confirme », et donc «en considération du bien des époux et des enfants aussi bien que de la société, ce lien sacré n’est pas laissé à l’arbitraire de l'homme » . Aucune loi faite par les hommes ne peut donc renverser la norme écrite par le Créateur, sans que la société ne soit dramatiquement blessée dans ce qui constitue son fondement même. L'oublier signifierait fragiliser la famille, pénaliser les enfants et rendre précaire l'avenir de la société.

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Je ressens enfin le devoir de réaffirmer que tout ce qui est réalisable sur le plan scientifique n'est pas pour autant licite sur le plan éthique. La technique, lorsqu'elle réduit l'être humain à un objet d'expérimentations, finit par abandonner le sujet faible à la volonté du plus fort.