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Mon collègue apprécié Joseph Ratzinger

Monique continue d'explorer les mémoires de Hans Küng, soulignant à travers un passage le fossé qui s'est élargi au cours des années et la déloyauté du "théologien dissident" quasi-officiel des média (25/3/2014)

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Les mémoires de Hans Küng
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Les mémoires de Hans Küng (II)

" Mon collègue apprécié, Joseph Ratzinger..."

Au concile, le cardinal Frings critique les pratiques du Saint Office.

Voici à ce sujet un passage tiré du livre "Hans Küng : Mémoires. Mon combat pour la liberté" (Novalis/cerf , 2006, p. 452, 453)

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« Mais qui est le conseiller théologique du cardinal Frings, à qui revient le principal mérite de cette prise de position?
Personne d'autre que mon collègue apprécié, Joseph Ratzinger, qui est encore professeur à Bonn, mais qui sera bientôt à Münster puis finalement à Tübingen. Dans ces années-là, il écrit des phrases prophétiques accusatrices et se sert également du mot "scandale", et pas seulement pour les non-catholiques:

C'est un scandale secondaire, causé par l’Eglise elle-même et donc coupable, lorsqu'on défend, sous prétexte de défendre les droits divins, seulement une certaine situation sociale et les positions de pouvoir qu'on y a gagnées. C'est un scandale secondaire, causé par l’Eglise elle-même et donc coupable, lorsque, sous prétexte de protéger le caractère immuable de la foi, on ne défend que sa propre attitude dépassée. C'est un scandale secondaire, causé par l'Eglise elle-même et donc coupable, lorsque, sous prétexte de protéger l'ensemble de la vérité, on perpétue des opinions d'école qui se sont imposées, à une certaine époque, comme allant de soi, mais qui depuis longtemps ont besoin d'être révisées et d'être à nouveau réfléchies en fonction des exigences des origines. Ce qui est dangereux, c'est que ce scandale secondaire est toujours à nouveau assimilé au scandale véritable (de l' Evangile même), le rendant ainsi inaccessible et cachant l'exigence spécifiquement chrétienne et sa difficulté derrière les prétentions de ses messagers [...].

Voilà ce qu'aurait aussi pu écrire le critique combatif de l'Inquisition, Hans Küng...
En effet, c'est bien le même Ratzinger qui deviendra lui-même plus tard chef du service de l'Inquisition et qui recevra alors, selon son propre témoignage "tous les jours sans exception les informations les plus secrètes en provenance de tous les continents". [...] Il reproduira personnellement sans cesse le même "scandale coupable causé par l'Eglise elle-même". Certains lui reprocheront d'avoir trahi l'héritage conciliaire du cardinal Frings. Quant à moi, je lui reprocherais plutôt d'avoir dilapidé son propre héritage ».

(fin de la citation de HK)
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Ndlr

On voit à quel point les deux hommes ont divergé, après des années exaltantes de collaboration au concile puis à l'université de Tübingen.
Küng n'essaie pas de comprendre les exigences de la fonction du Cardinal Ratzinger à la CDF: situation autrement plus inconfortable que celle de Küng, le théologien critique (sinon dissident) adulé par les médias , n'ayant qu'un coup de fil à donner pour contacter les plus grands journaux du monde entier (p. 586 du tome II). Pouvoir que n'a JAMAIS eu le Préfet de la CDF. Pouvoir que n'a JAMAIS eu le Pape Benoît XVI.
En réalité, l'audience de H. Küng dépassait largement celle des Papes qui ont précédé François!!! Pour un pauvre homme interdit d'enseigner, ce n'est pas mal!

En tant que Pape et dès son élection, Benoît XVI a payé très cher la réputation que lui ont faite Küng et ses amis! Ils portent une énorme responsabilité. Ce qu'ils reprochaient au Saint-Office, ils l'ont fait eux-mêmes à leur façon...
Monique T.