Accueil

Dé-Ratzingérisation en cours

Le néologisme forgé par Marco Tosatti n'est pas très harmonieux à l'oreille française, mais il a le mérite de bien dire ce qu'il veut dire (15/9/2014)

     

Alors que Jean-Marie Guénois vient de publier un livre ("Jusqu'où ira François?" - nous en reparlerons peut-être) où il prend acte de façon définitive de la rupture - un édifice qui s'est construit dès la première apparition du nouveau Pape au balcon de Saint-Pierre, et auquel chaque jour amène sa pierre -, accusant d'aveuglement ceux qui persistent à la nier (1) voici que Marco Tosatti, que l'on qualifie habituellement de bien informé, tout en restant équilibré et très modéré dans ses jugements, nous informe, sur son blog personnel, de prochains mouvements au sein de la Curie, qui confirmeraient bel et bien le virage.

     

San Pietro et dintorni
15 Septembre 2014
(ma traduction)
-------

D'Espagne arrive la rumeur que le Secrétaire de la Congrégation pour le Clergé, l'Espagnol Celso Morga, serait sur le point de conclure son mandat au Vatican; 26 années en tout, mais seulement quatre dans le poste important qu'il occupe actuellement.
On parle d'une lettre de la Secrétairerie d'Etat adressée à la Congrégation des Evêques, demandant de vérifier la possibilité de trouver à court terme un diocèse libre, peu importe le niveau, pour pouvoir y envoyer l'archevêque.
Dans l'air que l'on respire dans l'entourage du pape, Mgr Morga aurait certaines caractéristiques qui pourraient le rendre peu apprécié. Il a une réputation de «conservateur», quoi que cela puisse signifier; et il a été secrétaire de la Congrégation à l'ère Ratzinger. Celso Morga est proche de l'Opus Dei, et cela semble être un autre élément d'intérêt.

Les dernières rumeurs le voient évêque coadjuteur à Mérida-Badajoz. D'autres parlent de Saint-Jacques-de-Compostelle, tandis que la succession à Barcelone, qui aboutirait à la barrette de cardinal, semble moins probable

Mais si le départ de Celso Morga d'un poste considéré comme extrêmement «sensible» par l'entourage du pape trouve déjà une place dans les médias, espagnols pour le moment et quand il sera annoncé, internationaaux, on parle d'une purge à tous les niveaux dans certaines Congrégations, de personnes jugées trop proches de la ligne Ratzinger, ou «conservatrices». Mutations, éloignements, changements dans les postes de petit ou moyen calibre, contribuent à faire comprendre que ce n'est peut-être pas dû au hasard. Au contraire.

* * *

NDT:

(1) Lire l'interviewe de JM Guénois sur Figarovox.
L'envoyé du Figaro à Rome affirme:

La rupture ecclésiale est totale. Le Vatican et l'Eglise en générale, minimise ce basculement mais c'est une autre vision de l'Eglise que porte le cardinal Bergoglio. Ratzinger et lui ne se connaissaient pas ou presque pas, ne se fréquentaient pas et appartenaient encore moins aux mêmes cercles. On sait aujourd'hui que le cardinal Bergoglio, pour être un homme d'Eglise, ne partageait pas les orientations du pontificat de Benoît XVI et évitait de venir à Rome.
...
Il y a une rupture de style et de vision. Ne pas le reconnaitre comme certains le soutiennent au Vatican est un manque de lucidité. François adopte non seulement un tout autre style que Benoît XVI mais il a surtout une autre vision de ce que doit être l'Eglise...

  © benoit-et-moi, tous droits réservés