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Enzo Bianchi consultant du Pape pour l'oecuménisme

François a nommé le prieur de la Communauté de Bosé, comme consultant au Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens dirigé par le cardinal Koch (24/7/2014)

Bulletin VIS

A noter qu'Enzo Bianchi, n'étant pas religieux, n'a aucun titre à être appelé "Père"

     

Le «religieux» avoue avoir été surpris: «Je ne m'attendais pas à cette nomination, le Pape m'avait reçu en audience le 2 juillet dernier, c'était la troisième fois depuis le début du Pontificat, j'étais très content, nous avons parlé de l'unité de l'Eglise, et de ce qu'il faut faire pour la promouvoir, mais pas de ma nommination».

Concernant l'œcuménisme, le prieur de Bose pense «que le pape a une préoccupation particulière: que l'unité ne se fait pas seulement avec la spiritualité de l'unité, c'est un commandement du Christ que nous devons effectuer. C'est un engagement qu'il ressent comme une priorité. Surtout avec l'orthodoxie, il estime que l'unité est un objectif urgent. Je crois que le Pape veut réaliser l'unité aussi en réformant la papauté. Une papauté qui ne fait plus peur (!!), a dit, le patriarche oecuménique Bartholomée à qui le Pape est lié d'amitié».
La réforme de la papauté signifie «un nouvel équilibre entre collégialité et primauté. Les orthodoxes exercent la synodalité et n'ont pas la primauté, nous les catholiques (parce que Bianchi est catholique?) nous avons la primauté, mais aussi un manque de collégialité. Il n'y a pas de primauté sans collégialité, et pas de collégialité sans primauté. Cela aiderait créer un nouveau style de la primauté papale et du gouvernement des évêques».
Une nouveauté qui peut aussi avoir une traduction dans la pratique: le synode des évêques «existe depuis le Concile Vatican II» le conseil des neuf cardinaux qui aident le pape dans la réforme de la Curie «a été commandée par le pape» mais dans l'avenir, on peut concevoir «un corps épiscopal qui aide le Pape dans le gouvernement de l'Église, sans remettre en cause la primauté du Pape».

(d'après vaticaninsider.lastampa.it)

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Enzo Bianchi est peu connu en France (même si c'est un auteur très prolixe dont les ouvrages, sans surprise, sont traduits par les éditions du CERF, ce qui n'implique pas forcément qu'ils sont lus en dehors d'un micro-microcosme), mais il l'est beaucoup en Italie, où il est paraît-il un invité récurrent des plateaux télé et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il s'agit d'une personnalité très contestée
Selon sa notice wikipedia en français:

Enzo Bianchi (né le 3 mars 1943 à Castel Boglione, dans la province d'Asti, au Piémont) est un moine laïc, fondateur et « prieur » de la communauté monastique de Bose, une communauté interconfessionnelle d'hommes et de femmes réunis pour vivre l'Évangile dans le célibat et la vie commune dans un village du nord de l'Italie.

J'ai retrouvé un article de Nathalie Trouiller pour la Vie, daté du 20 avril 2012:

CONTROVERSE EN ITALIE AUTOUR D'ENZO BIANCHI

Sale temps pour les francs-tireurs du catholicisme. En Italie, le prieur de la communauté de Bosé, le très médiatique Enzo Bianchi, est dans le collimateur d'un théologien du Latran qui l'accuse de professer un "humanisme athée".

Le premier est le fondateur et prieur de la communauté oecuménique et mixte de Bosé, une icône du catholicisme progressiste, qui fut l'un des opposants les plus acharnés à la libéralisation de la messe tridentine par le pape Benoît XVI, et chroniqueur prolifique dans de nombreux titres italiens (ndlr: parmi lesquels Famiglia Cristiana).
Le second est le père Antonio Livi, professeur émérite d'épistémologie à l'université du Latran, théologien de renom. Et celui-ci n'aime pas ce qu'écrit Bianchi et ne s'est pas privé de le dire il y a quelques jours dans le journal La Bussola.
"Enzo Bianchi? Il se présente comme le prieur de la communauté de Bosé, que les catholiques considèrent comme un nouvel ordre monastique mais qui ne l'est pas canoniquement parce qu'elle ne respecte pas les lois de l'Eglise sur la vie religieuse commune. Les fidèles le considèrent également comme un maître en spiritualité, un nouveau Saint François d'Assise susceptible de restaurer pour les chrétiens d'aujourd'hui un Evangile purifié; mais dans ses écrits, l'Evangile n'est pas la Parole de Dieu conservée et interprétée par l'Eglise, mais seulement un moyen rhétorique pour sa vision d'un humanisme nominalement chrétien mais substantiellement athée".

> En ligne de mire, un article de Bianchi daté du 4 mars, dans lequel Jésus est présenté comme une "créature" symbole de l'éthique sociale. Puis un autre article, le 11 mars, louant le théologien Hans Küng et accusant le Vatican d'avoir manqué en lui retirant sa charge de professeur de théologie "une occasion importante" de dialogue. Plus récemment encore, Bianchi écrit que la résurrection est "un symbole, le symbole de l'amour qui gagne contre la mort". Et Livi d'ajouter; "Bianchi ne fait pas de théologie, ne se réfère pas au dogme catholique, mais à une philosophie politico-religieuse ambigüe qui ne sert guère à comprendre ni à vivre la Vérité révélée de Dieu. Cela fait trop longtemps que Bianchi est considéré comme un maître à penser, un prophète du christianisme de demain; à un moment donné, il faut que quelqu'un dise l'ambiguité d'une telle opération".
> La réaction de Bianchi ne s'est pas fait attendre: dans une lettre ouverte, Bianchi assure Livi de sa "foi catholique", et de son appartenance loyale à l'Eglise. "La foi que je professe est celle du Credo que je proclame chaque dimanche. Pour moi, Jésus-Christ est le Fils de Dieu, le sauveur mort et ressuscité pour notre salut". Et d'accuser à son tour Livi d'être un "intégriste".

Pour aller plus loin

Le site Papale papale a consacré en novembre 2012 un dossier en deux volets à la communauté de Bose, qui est qualifié de "maison de tolérance religieuse".

On trouve sur la Bussola un copieux dossier à propos de la polémique résumée par Nathalie Trouiller.
J'y reviendrai peut-être...

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