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Kasper, raciste, menteur... et confondu

Dans une énième interview en marge du Synode, le sherpa du Pape a vilainement dérapé sur les africains. Mais c'est un récidiviste (17/10/2014)

Cette histoire a déjà été reprise sur différents sites, Marco Tosatti en parlait hier (Un Synode agité: "Relatio", J+3 ): décidément, les blogueurs ne s'en laissent pas compter. On lira ci-dessous l'article de la Bussola.
Mais ce qui est moins connu, c'est que le cardinal Kasper n'est pas un novice des "dérapages" racistes (*).
Une fois encore, que n'aurait-on entendu si un cardinal réputé "proche" de Benoît XVI, du temps de son Pontificat, s'était laissé aller à des propos "nauséabonds" (mot généralement utilisé par les médias pour qualifier les attitudes réputées racistes, antisémites, ou homophobes). Aujourd'hui, les grands médias font profil bas.

     

LE JOUR NOIR DE KASPER
17/10/2014
http://www.lanuovabq.it
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Pour le cardinal Walter Kasper, hier n'était pas un bon jour.
Non seulement les circoli minores ont mis un arrêt décisif à ses rêves de réforme de l'Eglise (???), mais surtout il est tombé dans un incident diplomatique dont les conséquences se feront sentir dans les prochains jours.
Hier, en effet, une interview de lui publiée par l'agence Zenit a fait le tour du monde: faisant le point de la situation, il s'est laissé aller à des jugements plutôt lourds sur les évêques africains, qui s'étaient opposés avec vigueur à certaines affirmations contenues dans la Relatio, en particulier en matière d'homosexualité. Kasper s'en est sorti avec des concepts pas vraiment élégants, soutenant que - puisque en Afrique, l'homosexualité est un sujet tabou - il est bon que les évêques de ce continent ne se mêlent pas trop de ce que les Européens décident. Le cardinal allemand a ainsi théorisé une sorte de fédéralisme doctrinal selon lequel, à partir de critères génériques communs à tous, chaque épiscopat prend alors ses décisions (l'auteur de l'article est bien indulgent).

Les commentaires sur les Africains (..) ont provoqué la vive réaction des évêques concernés. L'un d'eux, le sud-africain Napier, a ensuite été appelé par le pape à faire partie de la commission restreinte qui préparera le rapport final (coïncidence ou acte de réparation?), Mais le cas est devenu très embarrassant au point qu'hier après-midi, le cardinal Kasper a démenti nettement avoir accordé une interview à Zenit ou à d'autres, avec ce genre de déclaration.

La sèche prise de position de Kasper a ainsi conseillé à Zenit d'enlever l'interview du site (**), mais la nuit dernière, dernier coup de théâtre.
Edward Pentin, le journaliste britannique qui avait signé l'article, non seulement confirme tout mais met sur son blog l'audio de l'entretien avec Kasper (edwardpentin.co.uk/statement-on-cardinal-kasper-interview/ ). Mardi soir à la sortie du Synode, ils étaient trois à l'interroger, deux britanniques et un français, et aux premières répliques du cardinal, il est clair qu'il est bien conscient d'avoir affaire à des journalistes, avec lesquels il s'entretient pendant sept minutes.

Il s'agit d'un dérapage retentissant, qui pourra difficilement en rester là.
Du reste, vu le rythme auquel ces derniers mois, Kasper a donné des interviews, la possibilité d'un incident commençait à être élevée.

* * *

(**) En fait, l'interview est toujours sur le site de Zenit, on y accède via cet outil magique (et indiscret) qu'esl le cache de Google (ICI)....

     

(*) Le récidiviste

Extrait d'un article de Jean Mercier publié par La Vie le 16 septembre 2010, le jour-même du départ de Benoît XVI pour le Royaume-Uni
Ce dernier parle d'une "punition" infligée par Benoît XVI, personnellement j'aurais plutôt tendance à voir un affront de Kasper au Pape.

LA FAUTE DU CARDINAL KASPER
Le dérapage verbal du cardinal allemand a suscité une polémique au Royaume-Uni, où il n'a finalement pas pu accompagner le pape.
Jean Mercier
16/9/2010
(www.lavie.fr)

Officiellement, il est à la retraite depuis trois mois. Le cardinal Walter Kasper, l'un des poids lourds du Vatican lorsqu'il présidait le Conseil Pontifical pour l'unité des chrétiens et le dialogue avec les Juifs, devait être du voyage papal au Royaume Uni. C'était une très bonne idée, compte tenu de l'importance oecuménique du voyage, et notamment de l'enjeu des relations entre Rome et l'Eglise anglicane, un dossier qu'il connaît sur le bout des doigts, en tous cas mieux que son remplaçant Kurt Koch, l'ex-évêque de Bâle, en Suisse. Mais le vieux cardinal de 77 ans a dû rester à Rome. Officiellement, parce qu'il n'est pas du tout en forme (une crise de goutte). Mais cette maladie apparaît comme la formulation d'une dure mais juste punition pour ce vieux routard de la Curie qui s'est retrouvé piégé dans le jeu médiatique.

Dans une interview donnée récemment à l'hebdomadaire allemand Focus, il a lâché deux petites phrases qui ont provoqué l'émoi. La première: « Lorsque vous atterrissez à l’aéroport d’Heathrow, parfois vous avez l’impression d’avoir atterri dans un pays du Tiers-Monde»
(....)
La première affirmition a des relents racistes, et ne pouvait rester sans effets. Très explicitement, le cardinal faisait référence au côté hyper-multiculturel de la société anglaise qui saute aux yeux pour quiconque débarque de sa campagne romaine. ... Kasper a apporté de l'eau au moulin de ceux qu'il entend fustiger, qui ont désormais un argument supplémentaire à brandir contre l'Eglise: le racisme.

Plus réactif qu'à l'habitude, le porte parole du Vatican, Federico Lombardi, a essayé d'éteindre l'incendie: «Les opinions du cardinal Kasper ne traduisent aucune sorte d’intention négative ou de mépris pour le Royaume-Uni». ....

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