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Synode: les familles 'normales' abandonnées

Le curé madrilène de Carlota, le Père Jorge González Guadalix, nous dit avec des mots très simples le ressenti de la base catholique - la vraie, pas celle des médias - à la lecture de la 'Relatio' (15/10/2014)

Du curé madrilène

     

J’avais décidé de ne pas m’« intéresser » au synode sur la famille : à quoi bon, d’ailleurs, puisque la famille dans le sens classique, pour l’instant n’y semblait pas vraiment l’invitée d’honneur.
Mais trop c’est trop – même s’il semblerait que la fameuse Relatio soit un compte-rendu inexact de ce qui a été dit lors des débats.

Le Père Jorge González Guadalix qui s’était déjà exprimé hier sur les interrogations de ses paroissiens sur ce compte-rendu et ce qu’ils en déduisaient des informations diffusées dans les médias du système, complète ses impressions avec un nouvel article intitulé: Les familles « normales » se sentent abandonnées.
En VO ici infocatolica.com/blog/cura.php
(Carlota)

     

LES FAMILLES « NORMALES » SE SENTENT ABANDONNEES
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Des choses que l’on entend et qui vous font réfléchir. Une réflexion que me faisait hier même un paroissien très bien formé, qui avait lu la « Relatio » et qui lui non plus n’arrive pas à sortir de son étonnement. Parce qu’en plus d’assurer qu’il y a des choses dans cette « Relatio » qui vont directement contre le magistère de l’Église, à tel point qu’il m’a affirmé, - et moi aussi je l’affirme - qu’avec un tel travail un élève de théologie ne passerait pas l’examen, il y a une autre chose qui lui fait encore plus mal si c’était possible.

Un synode sur la famille, m’a-t-il dit, cela suppose que cela doit être quelque chose pour définir, encourager et sauvegarder la famille chrétienne, quelque chose pour nous aider en tant que familles dans ces moments difficiles. Un synode qui devrait, continuait-il avec son raisonnement, donner des pistes pour une plus grande vie commune chrétienne au sein de la famille, pour nous aider à former correctement nos enfants, pour nous offrir le soutien de l’Église, de ses pasteurs, pour nous donner des moyens de nous former, d’approfondir notre spiritualité propre. Eh bien rien de cela.

Là il y a beaucoup de miséricorde pour tout le monde, beaucoup à comprendre sur les couples de fait et les mariés seulement civilement, la générosité avec les couples homosexuels, toute la tolérance avec les divorcés remariés, l’accueil généreux face aux situations les plus disparates. D’accord. Mais maintenant dites-moi une chose : et pour ma sainte femme et moi qui avons quarante ans de mariage, de ceux dont on disait « comme Dieu commande » il n’y a rien ? Et pour mes enfants, avec leurs familles qu’ils viennent à peine de fonder et leurs premiers nés, ces enfants qui ont plein de difficultés à vivre chrétiennement leur être une famille, leur être une église domestique, rien ? Rien de rien si ce n’est quatre lieux communs ?

Eh bien ce paroissien a toute la raison du monde. Un synode sur la famille devrait être autre chose. Évidemment que la réflexion devait aussi arriver à ces cas exceptionnels, mais non pas jusqu’à en arriver au point que ce qui en sort c’est l’impression que, depuis le sommet de notre Église, il y a beaucoup de « miséricordine » pour les éloignés (ndt : en référence à la petite boite avec les 59 grains du chapelet, qui ressemble à une boite à médicament, mais l’on pourrait aussi penser à beaucoup de petites miséricordes et pas de vraie et authentique Miséricorde, la seule d’ailleurs), et des gestes très généreux pour ceux qui sont loin de l’Église et ne pensant pas y entrer, soyons clairs, alors que les fidèles de tous les jours, on les ignore (ndr le mot espagnol évoque même la non prise en considération voire le mépris).

Mais il faut faire très attention. [… ]. C’est vrai qu’il faut chercher la brebis perdue. Mais attention parce qu’il peut nous arriver de laisser les 99 autres brebis dans leur abri sans manger, sans boire et sans les traire et quand nous rentrerons après plusieurs jours, elles seront toute en phase terminale voire complètement mortes.

À l’inverse, la brebis perdue, a vivement remercié pour l’aliment, l’affection et le sourire, mais elle a affirmé que dans l’abri elle n’y retournera pas, même devenue folle
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