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Un synode franc, libre et transparent, vraiment?

La requête courageuse de Marco Tosatti: il demande que les 'relations' des Pères remises pour le 8 septembre soient rendues publiques (2/11/2014)

PAPE. SYNODE. PARRÊSIA. UNE REQUÊTE.
San Pietro e dintorni
2 novembre
(ma traduction)
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Si on veut vraiment éclaircir les soupçons d'une tentative de manipulation d'en haut du Synode, et pour éviter que ces soupçons puissent se reproduire dans un an, il serait opportun qu'on lève l'embargo sur les relations écrites que les Pères synodaux ont remis avant le 8 Septembre. Ce serait une aide concrète pour ceux qui veulent écrire une histoire ou une chronique du Synode non viciées par un quelconque esprit partisan.
Marco Tosatti
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Au cours des dernières semaines, les voix institutionnelles de la presse catholique ont exalté la transparence du dernier Synode, et la volonté de clarté dont le pape François a exhorté à faire preuve, la soi-disant "parrêsia" évangélique. Il est inévitable que l'on opère, après chaque événement, une réécriture plus ou moins intéressée. C'est dans la nature des institutions, et l'Eglise ne fait pas exception.

Il est toutefois peut-être opportun de contribuer à cette vision par une requête.

Un Synode, comme tout événement de ce genre, pour vivre dans l'histoire de manière limpide, a besoin de documents. Il est important, il sera important pour le chercheur comme pour le journaliste de pouvoir vérifier sur les textes le développement et la maturation des positions et des débats.

Ceci n'est actuellement pas possible, pour un choix spécifique des responsables auxquels le pape a confié la gestion de l'événement. Les relations initiales des participants ont été tenues secrètes. Tout comme il n'est pas possible, à partir des conférences de presse, de percevoir clairement les positions et les déclarations.

Le seul document «officiel» au moment où l'Assemblée a pris fin, a été une Relatio discutable et discutée, dans laquelle très nombreux sont ceux qui ne se sont pas reconnus, et dont effectivement les Commissions ont tenu le compte que nous connaissons.

Les rapports des commissions ont été rendus publics contre la volonté initiale de la gestion du Synode, et seulement après que la Salle ait pris position contre la gestion du Secrétariat, et ait exprimé sa méfiance à l'égard de la communication qui avait été fournie à la presse.

La Relation finale a été rendue publique par un acte de la volonté du pape, auquel s'est toutefois ajoutée une violation des règles du Synode. Les trois articles contestés (sur l'homosexualité et de l'Eucharistie pour les divorcés remariés) n'auraient pas dû faire partie du texte, parce qu'ils n'avaient atteint les deux tiers des voix.

Et voici la requête.

Si on veut vraiment éclaircir les soupçons - probablement non dénués de fondement - d'une tentative de manipulation d'en haut du Synode, et pour éviter que ces soupçons puissent se reproduire dans un an, il serait opportun qu'on lève l'embargo sur les relations écrites que les Pères synodaux ont remis avant le 8 Septembre.. Une telle décision de la part du Pape serait convaincante, plus que toutes les chroniques apologétiques sur sa volonté de transparence totale dans une affaire qui concerne principalement les fidèles catholiques laïcs. Ce serait en outre une aide concrète pour ceux qui veulent écrire une histoire ou une chronique du Synode non viciées par un quelconque esprit partisan.

Pour finir, une remarque. Je ne suis pas souvent d'accord avec Adista (la notice wikipedia situe très clairement cette agence dans la mouvance "Témoignage chrétien"), agence de nouvelles catholique. Mais je n'ai pu m'empêcher d'apprécier cet article de fond d'Augusto Cavadi:

"Les journaux disent que ce Synode a divisé l'Eglise catholique. Faux: il a ouvertement exprimé un désaccord ancien, peut-être aussi vieux que l'Église elle-même. Sans remonter trop loin, déjà depuis des décennies le philosophe catholique Peter Prini avait écrit sur le schisme immergé, invisible, de beaucoup (évêques, prêtres et théologiens inclus) par rapport au Magistère officiel. Dans cette division, il vient spontanément de se trouver en harmonie avec les «progressistes», mais permettez-moi d'ajouter par souci d'honnêteté, non sans malaise: entre certains «progressistes» de la dernière heure et les «conservateurs» irréductibles, mon estime va vers ces derniers, fidèles à leur ligne même quand il devient difficile de la tenir. Qu'en quelques mois, ayant reniflé le vent, de nombreux évêques et prêtres qui pendant des décennies ont taxé les «réformistes» d'hérésie se découvrent ouverts et sensibles, m'inspire du dégoût: ces carriéristes conformistes sont trop habiles à sauter dans le train des pouvoirs en place pour gagner la confiance de nous, compagnons de route ».

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